La loi de 1848 ne s’appliquait cependant pas à l’Algérie, pourtant déclarée la même année partie intégrante de la République. Elle ne prévoyait pas non plus le statut des esclaves présents sur les territoires d’éventuelles nouvelles colonies. Saint-Louis du Sénégal et Gorée bénéficièrent de la loi, mais toutes les nouvelles possessions africaines postérieures à 1848 furent soumises à un régime particulier, défini par un arrêté de Faidherbe, un militaire français et un administrateur du Sénégal en date du 18 octobre 1855. Ce dernier stipulait que les possesseurs d’esclaves favorables aux autorités françaises pourraient conserver ceux qui sont désignés sous le qualificatif euphémisé de « captifs ».
Les récalcitrants se virent imposer la libération de leurs esclaves dont certains furent regroupés à partir de 1887 dans des « villages de liberté », qui permettaient à l’administration française de disposer d’une main-d’œuvre commode employée aux travaux de construction. Une grande part du corps des tirailleurs sénégalais provint jusqu’en 1905 d’anciens esclaves affranchis.
Le 12 décembre 1905, un décret s’appliquant à l’Afrique-Occidentale française interdit l’atteinte à la liberté d’un tiers : il prohiba, sans l’évoquer explicitement, la pratique esclavagiste. La tolérance à l’esclavage resta cependant élevée comme en atteste la persistance de l’institution au Mali.
Des jours de commémoration de l’abolition existent dans toutes les îles des Antilles sauf dans l’île de Saint-Barthélemy. 2006 marque l’année de la reconnaissance de la responsabilité historique de l’État français à propos de l’esclavage, dont les victimes seront dorénavant commémorées tous les 10 mai. Ce jour est également l’anniversaire de l’adoption de la loi Taubira, grand pas dans la démarche mémorielle touchante à l’esclavage, qu’elle qualifie en particulier de « crime contre l’humanité ».
L’esclavage n’a cependant pas disparu avec les abolitions des traites et des esclavages dans le monde occidental. En 1931, le journaliste George Schuyler publiait Slaves Today : A Story of Liberia. Aujourd’hui encore l’esclavage persiste dans certaines régions du monde, comme la péninsule arabique, le sous-continent indien, le Niger, le Mali ou la Mauritanie. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime à 25 millions le nombre de personnes vivant actuellement dans des conditions assimilables à de l’esclavage, d’où le terme d’« esclavage moderne ». Selon l’ONU, chaque année, deux millions de personnes sont réduites en esclavage.
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