L’Afrique peut encore souffrir d’un exode des cerveaux chronique, mais certaines élites du continent tournent le dos à l’Occident et ramènent leurs talents à la maison selon le cinéaste Andy Jones.
L’Histoire est aussi vieille que le monde. L’homme quitte le village pour chercher la richesse dans la grande ville. Ces dernières années, le village a été le continent africain, la ville est représentée par les lumières de l’Europe et de l’Amérique.
Un bon nombre d’Africains cherchent à traverser l’océan et faire fortune, et ne jamais revenir. Mais lorsqu’une équipe de tournage a récemment voyagé autour de l’Afrique pour réalisé une nouvelle série de documentaires, elles ont trouvé une histoire différente. La plupart des Africains rencontrés avaient travaillé ou ont été formés en Occident et sont revenus.
Dans neuf pays africains et après un parcours de 12 000 km, du Mali à l’Afrique du Sud, du Ghana à l’Éthiopie, l’histoire a souvent été la même. Les gens rencontrés revenaient de travailler ou d’étudier de l’étranger soit pour des raisons patriotiques ou en raison de nouvelles possibilités que leur offre l’Afrique.
Ces Africains ont été éduqués comme Kofi Ansah, un styliste ghanéen. Né dans une famille d’artistes, il a étudié la mode à la Chelsea School of Art avant d’être diplômé avec honneurs de première classe en 1977. Il a vécu et travaillé pendant 20 ans en Europe avant de retourner au Ghana en 1992.
M. Ansah parcourt toujours le monde, et pourrait vivre n’importe où, mais son entreprise est en croissance, sa famille s’est établie et il sent qu’il fait une différence à Accra. « Je suis venu pour aider à essayer de développer l’industrie du textile. Et j’ai pensé que, si nous pouvions bien le faire, cela pourrait aider à créer de l’emploi. »
M. Ansah crée maintenant des emplois pour les tailleurs et des designers, les modèles et mannequins. À l’un de ses défilés de mode, nous avons rencontré sa maquilleuse Nana Amou-Djoleto Fleisher, qui a grandi à Londres. Son opinion est que non seulement ils sont plus à retourner à la maison, mais encore, ils reviennent plus tôt.
« Maintenant, je trouve que les jeunes veulent s’en aller à l’université, mais ils reviennent après avoir obtenu une certaine expérience. Ils ne travaillent plus pendant des années et ils reviennent avant d’être vétustes. »
Pendant des décennies, les dirigeants africains se sont plaints d’un exode de cerveaux, ou ils perdaient beaucoup de leurs plus brillants et de leurs meilleurs éléments dans les pays occidentaux désireux d’attirer les migrants hautement qualifiés.
Cette fuite des cerveaux ne peut être arrêtée ou inversée selon Jean Philippe Chauzy de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Mais il voit certains facteurs qui jouent en faveur de l’Afrique. « La différence fondamentale est que les nouvelles technologies permettant aux professionnels d’Afrique qui sont à l’Ouest de transférer leurs compétences et faire un peu d’enseignement», dit M. Chauzy.
C’est une tendance relativement nouvelle. La technologie numérique permet aux universitaires africains et d’autres professionnels à l’étranger de soutenir les universités d’Afrique, les écoles ou les individus qui sont en Afrique pour combler le déficit de compétences avec l’Occident.
Il voit également chez les gens ayant acquis une certaine compétence, une augmentation de leur mobilité globale qui permet, dans les pays où les conditions sont favorables, d’attirer un plus grand nombre de professionnels qualifiés, et ce, de façon temporaire ou permanente.
Un rapport de l’OIM sur le Ghana a souligné que « par sa paix relative, sa sécurité et sa stabilité politique » a une « incidence croissante du retour ou de la migration circulaire ».
« Au Ghana sur plus de 1,1 million de personnes qui ont quitté le pays pour la période 2000-2007, seulement 153 000 ne sont pas revenus, de façon temporaire ou permanente. »
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