En Espagne, le gouvernement n’était pas totalement en défaveur de la guerre. Les États-Unis n’étaient pas une puissance avérée, alors que la marine espagnole, quoique décrépite, avait un passé glorieux.
Le 15 février 1898, une explosion eut lieu à bord du navire de guerre de l’US Navy USS Maine, ancré dans le port de La Havane qui coula rapidement, entraînant la mort de 266 hommes. Les preuves quant à la cause de l’explosion étaient peu concluantes car contradictoires, néanmoins, la presse américaine, menée par les deux journaux new-yorkais, proclama que c’était certainement un ignoble acte de sabotage commis par les Espagnols. La presse poussa le public à réclamer la guerre avec ce slogan : « Rappelez-vous du Maine ! L’Espagne en enfer ! »
La lutte entre l’Espagne et les États-Unis était inégale. Certes sur le papier, l’Espagne pouvait paraître puissante : 200 000 soldats à Cuba et une flotte de croiseurs cuirassés et de torpilleurs supérieure en nombre à l’US Navy. Mais les navires de guerre de celle-ci étaient beaucoup plus récents et mieux entraînés. L’Espagne n’opposa en fait qu’une faible résistance et les opérations militaires furent assez courtes. Elle avait placé, semble-t-il, ses espoirs dans une aide extérieure, une intervention européenne, qui ne se produisit pas.
La plus populaire de toutes les guerres américaines, la « splendid little war », s’organise aux États-Unis dans la pire confusion. L’US Army ne comptant que 28 183 hommes, on fit appel à des volontaires qui ne recevaient que des fusils démodés et manquaient de tentes et de couvertures.
Les premiers combats se déroulèrent non pas à Cuba mais aux Philippines, également possessions espagnoles.
C’est sur mer que se joua le sort des armes : la flotte américaine coula en quelques heures les navires espagnols de l’amiral Cervera qui tentaient de sortir du port de Santiago de Cuba le 13 juillet. Privées de tout appui naval, les forces espagnoles de Cuba capitulèrent le 17 juillet. Porto Rico fut occupé sans résistance le 25 juillet par un contingent de 500 hommes. Finalement, pendant cette guerre de dix semaines, les forces américaines avaient perdu 5 462 hommes dont seulement 379 sur les champs de bataille, tandis que les forces espagnoles déploraient la perte de deux généraux, 581 officiers et de 55 078 soldats et marins.
Le 12 août 1898, l’Espagne accepta un traité de paix préliminaire mettant fin aux hostilités à Cuba. Le lendemain, Manille tombait aux mains des Américains aidés par les insurgés philippins. Le traité de Paris, signé le 10 décembre 1898, mit un terme officiel à la guerre.
Avec le traité de Paris, l’Espagne a reconnu l’indépendance de Cuba. La même année, dans un acte indépendant, les États-Unis annexent les îles d’Hawaii. L’année suivante, ils acquièrent une partie de l’archipel du Samoa. Ainsi, le territoire américain s’est soudainement accru de plusieurs territoires au-delà de l’Amérique du Nord.
La guerre de 1898 a constitué incontestablement un tournant dans l’histoire américaine. Les États-Unis prenaient place dans le cercle étroit des grandes puissances de la planète. Ils étaient devenus une puissance mondiale par la manifestation de leur force et celle-ci allait dorénavant affecter la politique internationale de toutes les grandes puissances.
Les américains occupèrent l’île de Cuba de 1898 à 1902, puis de 1905 à 1909. En 1901, es États-Unis votent l’Amendement Platt, une disposition légale qui stipulait les conditions du retrait des troupes américaines présentes à Cuba. Inclus dans la constitution cubaine, cet amendement définissait les termes des relations américano-cubaines et officialisa le droit d’ingérence des États-Unis sur la République de Cuba. Il ne fut abrogé qu’en 1934, par un traité sur les relations entre les deux pays qui perpétuait la présence américaine dans la baie de Guantánamo.
En 1952, Fulgencio Batista prend le pouvoir cubain par un coup d’état. Pendant deux ans, il est le président par intérim. Si le nouveau gouvernement est rapidement reconnu par plusieurs pays, dont les États-Unis, il est cependant contesté à l’intérieur. En 1954, Batista se fait élire président de la république sans opposition après le retrait de l’ex-président Ramon Grau San Martin qui appelle au boycott, pour protester contre la corruption du régime.
La pauvreté ne cesse de s’accroître alors que le jeu et la prostitution, contrôlés par les gangs nord-américains, se développent.
Ainsi, le 26 juillet 1953, des rebelles menés par un avocat, Fidel Castro, tentent sans succès de prendre d’assaut la caserne de Moncada, à Santiago de Cuba. Castro est lui-même arrêté mais bénéficie d’une intervention de l’archevêque de Santiago qui lui évite l’exécution. Deux ans plus tard, il est amnistié par Batista et exilé.
Castro revient à Cuba dès décembre 1956 et reprend ses activités révolutionnaires pour déposer Batista, soutenu par une partie croissante de la population, notamment dans la province d’Oriente. La classe dirigeante abandonne alors Batista qu’elle rend responsable de la détérioration de la situation économique et sociale. Le 28 décembre 1958, une partie de la population de Santa Clara apporte son aide aux guérilleros.
Le 1er janvier 1959, Fulgencio Batista s’enfuit à Saint-Domingue. Son départ est suivi par l’entrée à La Havane de quelques milliers de guérilleros partisans de Fidel Castro. Batista passa le reste de sa vie en exil, d’abord au Portugal, puis en Espagne. Un nouveau président, Manuel Urrutia, est nommé ; Fidel Castro devient commandant en chef de l’armée puis Premier ministre le 16 février 1959. Le crédit de Castro auprès de la population cubaine est énorme.
Cuba devra cependant affronter l’opposition croissante des États-Unis aux réformes nationalistes que Castro veut amener. Rapidement il sera confronté à un choix déterminant, soit renoncer aux réformes nationalistes désirées ou s’orienter vers la nationalisation complète de l’industrie, des banques et vers la réforme agraire qui concerne sa famille en tout premier lieu. Le gouvernement de Castro s’orientera vers la seconde possibilité.
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