Ces derniers jours, trop d’Afro-Américains ont trouvé injustement la mort dans des interventions policières disgracieuses. Le Black Lives Matter est un mouvement en réponse à cette série de meurtres cautionnée par une justice complaisante au racisme de ses agents.
Beaucoup de vedettes et athlètes noirs ont supporté le mouvement avec une certaine retenue, puisque ces privilégiés en sont eux-mêmes tributaires, soumis au système qu’ils dénoncent du bout des lèvres. Rien pour être un grain de sable dans la machine à cash générant des milliards de dollars.
Les joueuses de la WNBA, la ligue américaine de basketball féminin, ont elles aussi choisi d’étreindre le Black Lives Matter. Trois équipes, les New York Liberty, les Phoenix Mercury et les joueuses des Indiana Fever ont choisi de porter les t-shirts noirs pour souligner les Noirs décédés injustement aux mains de policiers Blancs. Aux entraînements et après les matchs, les joueuses arboraient des t-shirts où l’on pouvait lire au devant « CHANGE STARTS WITH US; JUSTICE AND ACCOUNTABILITY» (le changement commence avec nous, justice et imputabilité) et à l’arrière les noms de Philando Castile, tué le lâchement le 6 juillet 2016 en présence de sa femme et sa fille, et Alton Sterling tué le 5 juillet 2016 par les forces policières alors qu’il vendait des CD, le tout souligné par Black Lives Matter.
Malgré les récents morts de Noirs désarmés, ce geste militant a déplu aux autorités de la ligue pourtant composée de 70 % de femmes Noires. Pour toute réponse, jeudi matin 21 juillet, la ligue a imposé une amende de 500 $ à chacune des joueuses et 5000 $ aux équipes. Parallèlement à ceci, la ligue n’avait pris aucune disposition lorsqu’après l’attentat d’Orlando, qui a fait 49 morts dans un bar gai, des joueuses ont exhibé des chandails en support aux victimes.
Suite à cette tentative de musellement, sinon de contrôle de la part de la WNBA, télédiffusé nationalement par ABC et ESPN2, les athlètes féminines du Liberty et du Fever ont tout simplement décidé, ce même jeudi, en après-midi, qu’après la partie, elles ne discuteraient que de l’enjeu du Black Lives Matter avec les journalistes présents. Aucune autre question. Le lendemain, le 22 juillet, les basketteuses du Washington Mystic ont elles aussi refusé de parler basketball après leur dispute avec le Los Angeles Sparks.
Les médias actuels représentent un nœud important du problème. Ces conglomérats de milliardaires en quête d’asseoir leur domination, de profits grandissants, ne garantissent aucunement la diffusion de manifestations qui pourraient leur être hostile, méprisantes ou pire encore, exotiques. Ainsi à Montréal, deux manifestations ont eu lieu, des marches de plusieurs heures au travers des rues les plus populeuses de la ville, réunissaient des centaines de personnes. Quebecor qui détient un impertinent 40 % du poids médiatique de la province de Québec au Canada n’a pas jugé important de signifier les préoccupations de ce groupe. Un groupe pris aussi avec des morts de Noirs par des policiers Blancs, du profilage racial abusif et un sentiment d’exclusion.
Il y a quelques jours, Tina Charles acceptait le titre de la joueuse du mois de la WNBA, avec le t-shirt retourné en hommage au Black Lives Matter et aux courageuses athlètes qui ont initié ce débat dans la WNBA.
A l’instant ou cet article fut rédigé, le 23 juillet 2016, la Présidente de la WNBA Lisa Borders, annonçait avoir retiré les amendes pour les équipes et athlètes qui ont démontré leur soutien aux citoyens impliqués dans les meurtres de Noirs par les policiers Blancs en portant des t-shirts noires aux échauffement avant les matchs. Le révérend Al Sharpton, un militant afro-américain bien connu des média, déclarait aujourd’hui, plus tôt ce samedi matin, que son organisation, le National Action Network, paierait les 500 $ d’amendes qu’il qualifiait d' »inacceptable« .
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