Dans le cadre des Journées Culturelles et Économiques Burkinabè du Canada 2016 (JCEBC2016), le 4 novembre, l’Agence évènementielle Fleur d’Orchidée harmonisait culture et économie avec une exposition littéraire vantant les attraits du continent Noir survolé d’une conférence, thème de la journée, sur les avantages des Investissements et Transferts Nord-Sud.
Cette première journée de deux qui se déroulait à la maison de l’Afrique devait, dès midi, nous présenter un éventail de livres d’auteurs africains. Malgré la mince sélection et le retard annoncé, Daliya Yaro, coordonatrice de JCEBC2016 nous présentait avec intelligence les livres qui traitaient des guerriers traditionnels du Burkina Faso, la culture Mossi, l’ethnie majoritaire du pays d’Afrique de l’Ouest. Son coup de coeur: un livre de poésie, Poésie du Burkina Faso Anthologie Francophone, un manuscrit de 338 pages, publié en 2012, compilé par Titinga Frédéric Pacéré et Yves Dakouo. Un livre-bibliothèque, évoquera Daliya, qui retrace citations, dictons et poésies. Un recueil pour pallier à l’oublie puisque, comme le dira Daliya, un vieillard qui meurt est comme une bibliothèque qui brule.
Nous avons également eu la chance de rencontrer un auteur. « De ceux qui sont partis plus tôt de l’Afrique » comme il aime à le dire, Serge Lerus, caribéen, de la Guadeloupe, passionné de son art, à fait le tour du monde, ou des événements, en trente ans de reportages qu’il publie en deux tomes du livre DEDICACE. Le premier, noir et blanc, sorti récemment au Salon du livre de Porte de Versailles à Paris, relate plus l’histoire, les rencontres personnelles de l’auteur. Le second, le tome II, en pleine couleur, illustre ses voyages. On y retrouve des événements et personnages diverses comme l’ex-Président béninois Yayi Boni, lors de son passage au Canada, reçu par le ministre Jean-François Lisée, le chef actuel du Parti Québécois, des miss de beautés africaines puis toutes les photos prises par M. Lerus accompagnés de ses d’articles retracés.
Le volet économique, le plus essentiel de la journée, nous présentait quatre intéressants panellistes : Urbain Korsaga, Guy Pascal Zambou, Francois Gérin-Lajoie, Mario Turcotte et l’organisatrice en chef de la journée, Sylvie Guigemdé pour l’Office National du Tourisme Burkinabè (ONTB). Tous nous présentaient leurs atouts, leurs visions et implications dans l’économie nord-sud.
Venu directement du pays de l’homme intègre pour être présent sur ce panel, M. Urbain Korsaga représentait Agem, une agence d’exécution née de l’approche des fameux programmes structurels du FMI et de la Banque Mondial sur les états africains, « des programmes qui avaient pour leitmotiv d’externalisé de nos administrations l’exécution de certains programmes de développement. » nous confiera-t-il. Agem, une structure désormais privée qui joui de la confiance du gouvernement du Burkina pour des programmes d’investissements importants touchants les infrastructures scolaires, sanitaires et de logements, accompagne aujourd’hui l’état du Burkina dans le développement d’Universités en région. Également promoteur immobilier, Agem dans le cadre de cette journée Investissements et Transferts Nord-Sud, cherche à s’étendre, renforcer ses capacités techniques et en gestion en considérant un partenariat au Nord.
Aficionado de ce genre de rencontres proafricaines, l’exposé de Guy Pascal Zambou d’Afri-expert allait marteler un mot dans la tête de la centaine de participants à cette journée : Diaspora. Son exposé, découpé en trois parties: La diaspora africaine: État des lieux, l’articulation « diaspora africaine et développement de l’Afrique, les transferts de fonds de la diaspora; brossait bien l’importance et l’accointance naturelle de cette ressource non seulement monétaire, mais humaine. Cette diaspora africaine, inclusive aussi de « ceux qui sont partis plus tôt » pour citer M. Lerus, que sont les Antillais, ou les gens issus de l’esclavage, est une perte importante pour l’Afrique. » Cette fuite de cerveaux représente des pertes énormes pour le continent Africain, perte en terme de personnel hautement qualifié, perte aussi au niveau des finances. Ces gens qui ont été formés avec le financement des gouvernements africains, quitte l’Afrique et servent un autre pays.» déclarera Guy Pascal. « Seulement au Canada, il y a 400 000 personnes d’origine africaine, 50 000 au niveau québécois. » poursuivra-t-il en posant la question de savoir comment capitaliser sur une ressource parente, disponible, tout en n’omettant pas de fixer son confrère Urbain Korsaga en soulignant l’expertise de la diaspora africaine et que dans des cas, celle-ci envoie plus d’argent en Afrique que l’aide au développement.
Un des volets incontournables de la coopération nord-sud est la présence des ONG, les organismes à but non lucratif. De la Fondation Paul Gérin-Lajoie (PGL), l’économiste François Gérin-Lajoie fils du fondateur de cette Fondation, l’ex-ministre Paul Gérin-Lajoie, tient aujourd’hui les rênes de la Fondation fondée en 1977. D’entrée de jeu, celui qui fit son premier voyage en Afrique en Cote d’Ivoire, avoue avoir une nette préférence pour le Burkina Faso, une confidence applaudie joyeusement par les auditeurs. Ayant commencé sa carrière dans les transferts de technologies en Afrique de l’Ouest et du Nord, pour François, économie et éducation ne font qu’un.
En poursuivant sur le thème de la diaspora éloquemment étayé par Guy Pascal Zambou, François Gérin-Lajoie y ajoute « C’est sur quand on parle de la diaspora, quand on parle de l’exode de cerveaux, il faut faire le calcul en fonction des avantages et des bénéfices des deux côtés de l’océan, si on parle de l’Afrique et du Canada. » en poursuivant « il faut reconnaître que le Canada est aussi très fier de pouvoir profiter de l’intelligence africaine. Cette intelligence africaine amène aussi beaucoup plus d’échange entre l’Afrique et le Canada. »
La Fondation PGL qui s’occupait de l’éducation de base et l’éducation formelle dans les pays du sud, consacre désormais la majorité de son temps à l’employabilité, création d’emplois et une formule écourtée de formation du nommé « formation qualifiante » qui favoriserait l’employabilité.
Avec Mario Turcotte d’Unique Capital Canada, changement de direction. Sa jeune firme recherche de lourds investisseurs africains pour investir au Québec. Avec une ambition mesurée, Mario Turcotte désire devenir le 6e plus important groupe dans le domaine des résidences pour aînés, une niche qui connaît une forte croissance, en plus d’offrir des opportunités dans le logement, et les ressources naturelles québécoises. Pour l’ex-entrepreneur général, l’ex-minier, deux points importants: le droits de propriété et le droit d’aliénation qui selon lui, font obstacle à l’investissement Québécois en Afrique. Ce domaine d’expertise, le locuteur précédent, M. Gérin-Lajoie admet en avoir une certaine expérience avec la minière Canada Gold au Sénégal, en exposant l’inévitable présence d’orpailleurs.
Sylvie Guigemdé allait clore le panel en célébrant les beautés du Burkina Faso avec une vidéo de quelques minutes promouvant le tourisme et l’annonce du prochain opus des Journées Culturelles et Économiques Burkinabè du Canada qui devrait inclure une présentation de films de cinéaste du pays « Qui mériteraient d’être connu.» précisera-t-elle. Un cocktail réseautage devait avoir lieu plus tard au cours de la journée pour peut-être concrétiser quelques Investissements et Transferts Nord-Sud.
La deuxième et ultime journée des JCEBC2016 fera place au très attendu couronnement de la Miss Burkina Faso 2016.
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