A la grande fête du ballon rond qui va s’ouvrir pour la première fois sur le sol africain à partir du 11 juin prochain, six (6) formations du continent noir s’aligneront, pour une première, sur la ligne de départ, contrairement aux habituelles cinq (5) places réservées à l’Afrique. Comme pour souligner un peu plus la domination qu’exercent les Occidentaux sur le football international, seule l’Algérie a fait confiance à un de ses fils (Rabah Saâdane) pour diriger son équipe nationale lors de cette ultra médiatique compétition. Quelle image renvoie cette attitude quand on sait que l’Afrique mise gros sur ce tournoi pour démentir un certain nombre de clichés quotidiens qui lui sont collés ?
Ce ne sont pas pour des motifs économiques que le recrutement de coaches nationaux en Afrique relève d’une gageure, car, le plus clair du temps, ces managers originaires du continent noir gagnent largement moins à la tête de leurs propres sélections nationales que leurs homologues occidentaux au même poste. Pourtant, le continent berceau de l’humanité regorge de fins connaisseurs du foot qui sont soit d’anciennes vedettes admises à la retraite, soit sont issus des mêmes centres de formation que leurs collègues blancs.
Au pays de Nelson Mandela à titre d’exemple, les interminables charivaris liés au recrutement d’un bon entraîneur ont toujours mis sur la touche le national Jomo Sono qui non seulement est un sélectionneur réputé, mais aussi a eu à jouer sous les mêmes couleurs avec le « plus grand joueur de tous les temps », Edson Arantes do Nascimento, plus connu sous le pseudonyme du « Roi Pelé ». Hassan Shehata de l’Égypte déjoue depuis 2006 les prévisions tactiques de ses adversaires en phase finale de Can (Coupe d’Afrique des nations), adversaires qui ont pourtant à leur tête des dirigeants venus du Nord payés à coups de milliers d’euros!
Les principaux joueurs des adversaires des Égyptiens évoluent par ailleurs dans les championnats les plus huppés du monde. Il ne serait pas aisé aux dirigeants du football nigérian de démontrer à leurs compatriotes qu’un Austin Okocha est plus gauche dans sa lecture du football moderne qu’un Lars Edvin Lagerbäck (actuel patron des Super Eagles du Nigeria). Les Joël Tiehi, Martial Yéo, Laurent Pokou etc. sont-ils trop émoussés intellectuellement en Côte d’Ivoire pour que Jacques Anouma, le patron du foot ivoirien, “fasse le tour du monde” pour recruter à prix d’or le Suédois Sven Goran Ericksson ? Quel palmarès élogieux détient Paul Le Guen (actuel manager du Cameroun) de plus qu’un autochtone comme Roger Milla ou encore Joseph-Antoine Bell ?
Abedi Ayew Pelé, Anthony Yeboah n’ont-ils jamais manifesté leur intérêt de présider aux destinées de l’équipe nationale de leur terre natale ou n’y ont-ils jamais été conviés? Les Pharaons égyptiens n’ont-ils pas durant la dernière « Coupe des confédérations » battu les champions du monde italiens (1-0) après avoir fait souffrir les Brésiliens 3-4? Autant d’interrogations légitimes qui restent le plus clair du temps sans réponses logiques et qui font croire que l’Afrique a les moyens de cesser de renvoyer l’image “d’éternelle incapable ”. Des mutismes des patrons du football africain qui confirment indirectement la survivance du complexe du colonisé vis-à-vis du colonisateur, même dans le domaine du sport, un demi-siècle après les indépendances africaines!!!
Les fédérations africaines ont beau brandir l’argument selon lequel les entraîneurs locaux sont inconstants dans les résultats qu’ils produisent avec leurs équipes ou encore n’inspirent que très peu le respect qui doit pourtant leur être dû de la part de leurs joueurs. A cause entre autres de leurs revenus minables. Ces mêmes structures dirigeantes du football sur le continent noir sont les premières à ne pas mettre en place les conditions favorables à l’épanouissement professionnel et matériel des coaches autochtones. En leur barrant notamment la route de stages de formation de haut niveau, en refusant de leurs accorder les mêmes privilèges que leurs camarades officiants à des postes égaux et provenant du Nord. Pourtant, ces mêmes fédérations africaines sont assez exigeantes vis-à-vis de leurs employés locaux, quand bien même ils ne leur offrent pas les conditions idoines de travail. Malheureusement, au faîte des structures dirigeantes du foot, les premiers responsables sont encore trop peu nombreux en Afrique à vanter les mérites de leur continent ainsi que de ses filles et fils. Obnubilés que sont ces premiers responsables sportifs par les miracles des « success stories » des Occidentaux. L’on a envie de souffler dans les oreilles de ces Africains que « seul le travail paye et que les progrès réalisés au Nord sont le fruit de longues années de durs labeurs et d’assiduité sans faille » !
À la faveur de la première Coupe du monde de la FIFA organisée sur le sol d’Afrique, son football doit cesser d’être à l’image de l’impéritie de ses politiques. Une remarquable prestation en juin prochain de l’Algérie aux commandes de laquelle se trouve le local Rabah Saâdane ne pourra qu’accroître l’aura des coaches en Afrique et forger d’autres Hassan Shehata dont les Africains ont urgemment besoin…
httpv://www.youtube.com/watch?v=o192ZjGctnA
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