La tragédie marocaine de la jeune fille de 16 ans qui s’est suicidée après avoir été forcée d’épouser son violeur a indigné les sujets du Royaume du Maroc.

Dans son bilan des Droits de l’Homme, le Maroc a fait des progrès considérables depuis la fin des « années de plomb » du règne du roi Hassan II (1961-1999). Néanmoins, malgré la modernisation apportée par son fils le roi Mohammed VI, il y a encore place a de l’amélioration.
Une pétition en ligne, une page Facebook et d’innombrables tweets ont tenté d’exprimer l’horreur du suicide d’Amina Filali, qui a avalé du poison à rat, samedi pour protester contre son mariage avec l’homme qui l’avait violée un an plus tôt.
L’article 475 du Code pénal marocain permet au « kidnappeur » d’une mineure d’épouser sa victime pour échapper aux poursuites. Cette mesure est utilisée pour justifier une pratique traditionnelle de marier le violeur à sa victime afin de préserver l’honneur de la famille du côté de la victime.
D’après un tweet de la militante Abadila Maaelaynine, Amina, la victime de 16 ans, a subi un triple viol. Le premier par son violeur, le second par la tradition et le troisième par l’article 475 de la loi marocaine.
Selon les militants pour la réforme juridique, un juge ne peut recommander le mariage que dans le cas d’un accord entre la victime et les deux familles.
Cette pratique est plutôt rare dans la cinquième puissance économique d’Afrique. Ce n’est pas quelque chose qui arrive beaucoup, mais souvent la victime accepte un tel arrangement de peur que la victime ne soit plus en mesure de trouver un mari si jamais ce viol était dévoilé. Le mariage est alors mis de l’avant pour la victime par les familles pour éviter le scandale.
[pullquote_right]Au Maroc, la loi protège la moralité publique, mais pas l’individu
– Fouzia Assouli[/pullquote_right] Fouzia Assouli, présidente de la Ligue Démocratique pour les Droits de la femme basée à Casablanca qualifie cette procédure de récurrente. Pendant des années elle s’est battu pour l’annulation de l’article 475 du Code pénal qui permet le violeur d’échapper à la justice.
Le père de la victime a déclaré dans une interview à un journal marocain en ligne que ce sont les fonctionnaires de la cour qui ont, depuis le début de l’affaire, suggéré l’option du mariage quand le viol fut signalé.
« Le procureur a suggéré explicitement à ma fille de se marier,», s’est confié Lahcen Filali dans un entretien paru le goud.ma mardi soir.
Dans de nombreuses sociétés, la perte de la virginité d’une femme en dehors des liens du mariage entache l’honneur de la famille.
Le Maroc a mis à jour son code de la famille en 2004 promulgué par le roi Mohammed VI, la Moudawana, avec une amélioration historique de la situation des femmes, mais les militants disent qu’il y a encore place à amélioration. En cas de viol, le fardeau de la preuve revient souvent sur la victime et si elle ne peut pas prouver qu’elle a été attaquée, une femme risque d’être poursuivie pour débauche.
Selon l’interview du père de la jeune fille, elle a été accostée dans la rue et violée alors qu’elle était âgée de 15 ans. Ce n’est que deux mois plus tard qu’elle avoua l’incident à ses parents.
Dans le même entretien, il raconte que malgré le refus du violeur de se marier, la cour de justice l’a poussé au mariage. Il ne consentit que lorsqu’il fut confronté à des poursuites. La peine encourue pour viol se situe entre cinq et 10 ans de prison, mais s’élève à 10 à 20 dans le cas d’une mineure.
Une page Facebook intitulée « Nous sommes tous Filali Amina » a été créée et une pétition en ligne réclamant la fin de cette pratique dans laquelle les violeurs épousent leurs victimes.
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