L’homosexualité est interdite au Malawi comme dans 36 autres pays africains. Dans certains pays, dont la Mauritanie, le Soudan et le nord du Nigeria, il est passible de mort.
Lundi 5 novembre 2012, le Malawi a muselé les lois interdisant les relations homosexuelles dans une initiative saluée par les groupes de droits de la personne.
Amnistie Internationale a déclaré que la suspension de la loi qui propose une peine d’emprisonnement maximale de 14 ans pour les hommes gais est une « étape historique dans la lutte contre la discrimination ».
Noël Kututwa, directeur d’Afrique australe de l’ONG déclare, « Amnistie Internationale espère qu’il s’agit de la première étape vers la cessation de la discrimination et de la persécution basées sur l’orientation sexuelle réelle ou perçue et sur l’identité au Malawi ».
Lors d’un récent débat radiophonique, le ministre de la Justice Ralph Kasambara du pays de près de 16 millions d’habitants a affirmé que les lois ne seraient pas appliquées jusqu’à tant que le Parlement prenne une décision.
M. Kasambara, qui est également procureur général, précise dans une station de radio locale, « Il y a un moratoire sur ces lois. Ce qui signifie que la police ne pourra plus arrêter ou poursuivre une personne sur la base de ces lois… Il est préférable de laisser un criminel s’en sortir plutôt que de jeter beaucoup d’innocents en prison ».
Le Centre du Malawi pour le Développement (CEDEP), une organisation qui travaille avec les homosexuels, a salué cette décision, mais a déclaré que les lois doivent être abolies.
Selon le directeur, la cessation de la loi est un pas dans la bonne direction, mais les lois que l’on juge inconstitutionnelles sont toujours intactes. Il demande plus d’action et revendique l’abrogation de la loi pour que les personnes profitent pleinement de leurs droits
« La suspension des lois ne signifie pas l’abolition », dit-il. « La seule façon de s’en sortir est d’abroger les lois et les Malawites doivent se défaire de leurs préjugés. »
Ce geste intervient deux ans après que deux Malawites, Steven Monjeza et Tiwonge Chimbalanga furent condamnés à 14 ans de travaux forcés pour sodomie sous le régime du défunt président Bingu wa Mutharika. Le couple a été libéré au milieu d’un tollé international.
La nouvelle présidente malawite, Joyce Banda, toujours désireuse d’approcher son pays des bailleurs de fonds se plie ainsi aux critiques internationales.
« Nous exhortons le gouvernement à ne pas perdre l’élan sur cette question fondamentale des droits de l’homme et de veiller à l’abrogation complète de ces lois discriminatoires et haineuses », poursuit M. Kututwa.
Si les lois sont abrogées, le Malawi deviendrait le premier pays depuis 1994 à dépénaliser les relations homosexuelles.
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