La campagne officielle en vue des élections des présidentielles a commencé samedi en Côte-d’Ivoire, entre l’actuel président, Laurent Gbagbo, et l’ancien Premier ministre, Alassane Ouattara.
Le Président Gbagbo, à la tête du pays depuis le 26 octobre 2000, a mené le premier tour de scrutin du 31 octobre avec 38 pour cent des votes, provenant en grande majorité de l’Est, l’Ouest et du Sud du pays. M. Ouattara est arrivé second avec 32 pour cent, des appuis concentrés dans le nord du pays.
Le centre du pays sera donc un facteur déterminant de l’élection qui aura lieu le 28 novembre 2010.
L’élection dépend désormais de remporter au moins 25 pour cent des électeurs qui ont soutenu candidat qui a terminé en troisième place, l’ancien président Henri Konan Bédié. Ses partisans sont concentrés dans le centre du pays. Ces régions qui sont dominées par le groupe ethnique Baoulé.
Les Baoulés vivent essentiellement au centre du pays, près des villes de Bouaké et de Yamoussoukro. Ils représentent environ 23 % de la population du pays (environ 3 000 000 d’individus).
Né en pays Baoulé, Henri Konan Bédié fait des études à l’École normale de Dabou, puis à l’université de Poitiers en France. Il est nommé ambassadeur aux États-Unis (1961-1966), ministre des Finances (1966-1977), et enfin président de l’Assemblée nationale (1980-1993).
Ce poste lui vaut d’assurer l’intérim à la mort de Félix Houphouët-Boigny (le 7 décembre 1993) jusqu’en 1995. Il encourage la stabilité nationale, mais est accusé de répression politique et de corruption. Il est accusé de mettre en place le concept d’ivoirité, selon lequel une personne serait ivoirienne seulement si ses quatre grands-parents sont nés en Côte d’Ivoire, ce qui permet d’écarter son opposant Alassane Ouattara au vote populaire.
Il sera renversé par Robert Guéï à la faveur d’un coup d’État militaire le 24 décembre 1999.
Bédié a publiquement appelé ses partisans à soutenir Ouattara, et les deux ont tenu un rassemblement dans la capitale politique du pays Yamoussoukro.
Quant a Alassane Ouattara, après un doctorat en économie aux États-Unis, au Drexel Institut of Technology et à l’université de Pennsylvanie, il devient économiste au FMI puis occupe différents postes à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dont celui de gouverneur.
En 1990, il est appelé pour résoudre la crise économique qui frappe la Côte d’Ivoire en tant que président du comité interministériel de la coordination du programme de stabilisation et de relance économique, puis en tant que premier ministre l’année suivante.
En tant que premier ministre, il mène une politique de rigueur budgétaire qui est durement ressentie par la population ; mais paradoxalement, redonne confiance aux bailleurs de fonds.
M. Ouattara affirme qu’il va reconstruire ce pays avec l’aide de Bédié. Pays qui a été complètement détruit par la soi-disante reconstruction du gouvernement de M. Gbagbo.
Cette élection est le premier pays scrutin présidentiel depuis le début d’une insurrection des rebelles en 2002 qui a divisé le pays entre le sud détenu par le gouvernement et le nord tenu par les rebelles.
La Côte d’Ivoire a été grande puissance économique de l’Afrique occidentale, et de nombreux électeurs aspirent à un retour à l’âge d’or du pays.
Jean Koudou, un homme d’affaires à Yamoussoukro, affirme qu’il a besoin de paix. Pour les dix dernières années, dit-il, ceux d’entre nous qui sont des travailleurs autonomes ont souffert à cause de l’instabilité de l’économie et a perdu de nombreuses occasions d’affaires.
Le président Gbagbo a accusé M. Ouattara d’être derrière la rébellion de 2002. Bien que Ouattara a nié cette accusation, les accusations pourraient bien influencer les électeurs.
M. Gbagbo affirme qu’aucun pays ne peut prospérer dans la guerre, c’est pourquoi il est dit aux gens de ne pas faire la guerre. Il déclare : « la guerre est la raison pour laquelle nous avons tant de problèmes en ce moment ».
Il y a des craintes que les désaccords sur les résultats de la tour de l’élection puissent relancer les violences.
Les chefs militaires et rebelles de la Côte d’Ivoire, ont annoncé vendredi qu’ils vont déployer 4.000 soldats supplémentaires en territoire rebelle dans le cadre de la force de sécurité élection nationale. Cette force est composée de la moitié des troupes gouvernementales et de combattants rebelles. Ils seront ensemble responsables de la sécurisation du scrutin.
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