Le Soudan tient des élections multipartites pour la première fois depuis 1986. Le Mouvement Populaire de libération du Soudan “Sudan People’s Liberation Movement (SPLM)” a demandé une extension du scrutin après qu’il eut commencé dimanche. Les élections devaient initialement prendre fin mardi, mais le porte-parole de la commission électorale, Salah Habib, a annoncé hier que les bureaux de vote fermeraient plutôt jeudi.
« La situation au Soudan n’est pas encore propice à la tenue d’une élection libre, juste et crédible », a déclaré Georgette Gagnon, directrice de la division Afrique chez Human Rights Watch. « A moins d’une amélioration spectaculaire de cette situation, il est peu probable que les Soudanais puissent voter librement pour les dirigeants de leur choix. »
« L’Union européenne et le gouvernement français ne devraient pas soutenir ces élections iniques et immorales », a déclaré Jacky Mamou, président du Collectif Urgence Darfour, un parapluie de 80 ONG françaises, lors d’une conférence de presse tenue mardi à Paris.
« Nous appelons la communauté internationale et le gouvernement français à retirer ses observateurs électoraux parce qu’ils seraient complices d’élections frauduleuses », a-t-il ajouté en soulignant que cette participation dans ces élections permettrait de légitimer le processus « antidémocratique” électoral soudanais.
L’arrestation récente de Taj al-Sair, comme la plupart des arrestations de dissidents politiques au Soudan, aurait pu passer inaperçue, ignorée. Mais là, c’est différent : il a été filmé par un supporter et rapidement postée sur YouTube.
La vidéo montre le jeune militant à une station de bus à Khartoum, racontant une foule de curieux à voter contre le parti au pouvoir au Soudan. Au milieu de son discours, il est entouré par la police et emmené. La vidéo a été visionnée plus de 15 000 fois dans le mois. C’est la dernière arme technologique contre le régime du Soudan par un groupe dirigé par des étudiants appelés Girifna — un nom qui se traduit par “Nous en avons marre.”
C’est peut-être loin de la révolution verte iranienne, mais les élections au Soudan ont donné naissance à des groupes de jeunes rebelles qui utilisent l’Internet pour diffuser leur mutinerie. Girifna utilise Facebook, Twitter, YouTube, messages téléphone portable, vidéos maison et «mobilisations éclair» dans les rues pour montrer leurs oppositions au président Omar al-Bashir.
“Nous ne voulons pas un changement par la guerre — nous le voulons à travers d’élections”, a déclaré Nagi Musa, un des fondateurs du groupe.
“Dans le passé, il y avait un mur de peur, mais nous voulons le rompre. Nous ne travaillons pas dans le secret — nous sommes bruyants, et nous disons la vérité. Beaucoup de gens ont renoncé à la politique, mais maintenant, ils sentent qu’ils peuvent faire quelque chose s’ils travaillent ensemble. »
Omar Hassan El-Béchir ou Omar al-Bachir, né le 1er janvier 1944 à Hosh Bonnaga, est un chef militaire et politicien soudanais, chef de l’État de 1989 à 1993 et président de la République depuis 1993. El-Béchir a étudié dans une académie militaire du Caire et a servi dans l’armée égyptienne pendant la guerre du Kippour contre Israël en 1973. Lorsqu’il retourne au Soudan, il est chargé de conduire des opérations militaires contre l’Armée de libération du Soudan au sud du pays.
Il accède au grade de général dans les années 1980 et mène le coup d’État militaire de 1989 qui renverse le premier ministre élu Sadeq al-Mahdi. Tous les partis politiques ainsi que le Parlement sont dissous. El-Béchir prend la tête du Conseil du commandement révolutionnaire pour le salut national nouvellement établi ainsi que les fonctions de chef de l’État, premier ministre, chef des forces armées et ministre de la Défense avant de devenir officiellement président de la République le 16 octobre 1993. D’abord allié à l’islamiste Hassan al-Tourabi, El-Béchir le met à l’écart avant de l’incarcérer lorsque Tourabi veut assumer seul le pouvoir en 1999.
Dans les années 2000, sa présidence est marquée par des négociations avec les sécessionnistes du sud du pays, un rapprochement avec la République populaire de Chine et la guerre civile au Darfour.
Le 14 juillet 2008, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé aux juges de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt à charge d’Omar el-Béchir parce qu’il aurait commis des crimes de génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre au Darfour. Cette demande a été critiquée par certains : le procureur est accusé de s’occuper plus de politique que de droit international et de ne pas prendre en compte la situation politique locale, tandis que l’accusation de génocide est qualifiée de “rhétorique militante” irréaliste.
Le 4 mars 2009, la Cour pénale internationale (CPI) a lancé un mandat d’arrêt international à l’encontre d’Omar el-Béchir, accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre. El-Béchir devient le premier chef d’État en exercice à être sous le coup d’un mandat d’arrêt international.
A lire aussi
A découvrir ... Politique
Qui a assassiné le Président haïtien Jovenel Moïse?
Dans cette nuit du 6 au 7 juillet 2021, un groupe d'hommes comportant au moins 21 mercenaires colombiens et quelques américano-haïtiens …
Idriss Déby, le Président tchadien meurt au combat
Les forces armées tchadiennes ont stoppé le pays en annonçant qu’Idriss Déby, 68 ans, était décédé des suites de blessures …
Benoit Charrette, le nouveau Ministre responsable de la Lutte contre le racisme du Québec, affiche ses couleurs
Le gouvernement québécois joue à un jeu dangereux. François Legault y installe, tout doucement, comme on dit, une atmosphère propice …