Au Québec, chaque année, au 24 juin, les Québécois célèbrent leur identité au fameux défilé de la Saint-Jean. D’année en année, la carte inclusive y est jouée de la part des organisateurs pour y faire scintiller un semblant de bonheur collectif total pour une fête qui fut prise en otage par un parti politique à la diversité bien douteuse.
Chassez le naturel et il revient au galop dit la maxime. Malgré tous les efforts mis pour camoufler un malaise ethnique intemporellement moulé au défilé de la Saint-Jean Baptiste sur l’ile montréalaise, la mouture 2017 en a surpris plus qu’un.
Un char allégorique ayant pour thème l’Histoire du Québec, le tout premier du cortège, fut tiré à jus de bras par des Noirs, en habit visuellement sali, sinon crasseux, entouré d’une trentaine de Blancs en immaculés vêtements d’une blancheur impeccable, comblés, satisfaits, festoyant leur journée anniversaire de gestes jubilatoires et de chants joyeux.
La seule joie des Noirs, ou plutôt les trois Noirs et ce qui pourrait être un Latino ou un Arabe, était, sous un soleil de plomb, de faire avancer, pas à pas, le char allégorique où s’époumonait la staracademicienne Annie Villeneuve, symbole local de la convergence Quebecor Media, d’où le PDG n’est nul autre que l’ex-chef du Parti Québécois, parti politique phare de l’identité québécoise, les fameux usurpateurs de la fête Nationale.
La vision scandaleuse a soulevé un tollé sur les réseaux sociaux. Les Montréalais de toutes origines se sont montrés indignés contre une telle représentation. Les organisateurs du défilé ont eu tôt fait de témoigner leur incompréhension face à l’outrage.
Maxime Laporte président du comité organisateur ose: « Jamais le défilé n’a autant représenté dignement la diversité québécoise.» Pour ensuite préciser que les élèves de l’école Louis-Joseph Papineau, une école secondaire située dans le quartier Saint-Michel, un quartier multiethnique de Montréal qui trône parmi les plus défavorisés avec Montréal-Nord, Parc-Extension et Hochelaga, ont été opté pour servir de propulsion aux voitures de la parade.
Dans cette école au vécu très difficile, 22 % des élèves ont le créole comme langue maternelle, 22 % l’espagnol. Peu de Québécois dits « de souche » fréquentent l’institution ouverte à l’immigration. Ceci étant, pour M. Laporte, sur les ondes de la télévision d’état, en réponse aux Noirs habillés en gens tout frais descendus d’un négrier : « C’est un parfait hasard que ça été des gens de couleur noir qui se sont trouvé à pousser le char en question. »…
Autre fait intéressant, le personnage de Louis-Joseph Papineau, les célébrations de la Saint-Jean Baptiste (la fête du Québec) et la communauté noire. M. Papineau fut un avocat né à Montréal en 1786, mort en 1871. Bien qu’encensé dans les livres d’histoire pour son fort patriotisme envers le Québec francophone blanc et son aversion du British-Canadian, Louis-Joseph Papineau fut un fervent raciste qui a ouvertement plaidé pour la continuation de l’esclavage dans la ville de Montréal. Oui, il y a eu esclavage des Noirs et Amérindiens au Québec et Louis-Joseph Papineau voulait que la province prenne exemple sur les impitoyables états du sud des États-Unis dans leurs relations avec les afro-descendants. Le patriote prit donc publiquement position contre la Proclamation d’émancipation instituée par Abraham Lincoln le 1er janvier 1863.
Mais en y pensant bien, peut-être que le char allégorique à la tête du défilé 2017 de la Saint-Jean, un char qui devait évoquer l’Histoire du Québec, peut-être n’était-il qu’un hommage à Louis-Joseph Papineau? Une incarnation toujours bien vivante du nationalisme québécois.
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