Le président américain Barack Obama a exhorté les jeunes leaders africains mardi à œuvrer pour un changement dans leur continent et renforcer la démocratie, en se montrant plus critique envers les nombreux dirigeants de l’ère d’indépendance qui ont été élus, mais qui se sont ensuite accrochés au pouvoir.
En accueillant plus de 100 jeunes Africains à la Maison Blanche, dans un forum qui marque les 50 ans, depuis 1960, année où de nombreuses anciennes colonies sur le continent africain ont acquis leur indépendance, Obama a déclaré qu’il espérait que certains d’entre eux soient leaders de leurs pays un jour.
« Si vous y pensez, dans les années 1960, quand vos grands-parents, arrière-grands-parents, se battaient pour l’indépendance, les premiers dirigeants ont tous dit qu’ils étaient pour la démocratie « , clame Obama — le premier président afro-américain des États-Unis — — lors de la rencontre sur l’Afrique du prochain demi-siècle.
Il a salué la force et l’autodétermination des Africains qui ont aidé à débarrasser le continent du colonialisme abusif.
« Mais ce qui se passe, c’est que lorsque vous avez été au pouvoir pendant un certain temps, vous vous dites eh bien, je dois être un bon dirigeant et c’est pour le bien du peuple que je resterais au pouvoir. Et alors, vous commencez à changer les lois, intimider et emprisonner vos adversaires.
Et très bientôt, des jeunes comme vous, plein d’espoir et de promesses finissent par devenir exactement ce à quoi ils se sont battus contre » avertis Barack Obama.
Citant le Mahatma Gandhi, M. Obama a déclaré, « l’une des choses que tout le monde ici a besoin d’intérioriser est que, vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.»
« Cela signifie qu’un transfert pacifique de pouvoir, et l’idée que les gens ont toujours une voix, la confiance dans un processus démocratique est ce que vous devrez adopté également dans vos pays.», a déclaré Obama dont le père est kenyan.
Plus tôt mardi la secrétaire d’État Hillary Clinton a exhorté le même groupe à renforcer le peuple en disant que les technologies de l’information vont faire exploser les barrières des gouvernements répressifs.
« Nous recherchons des leaders qui savent que responsabiliser les citoyens est dans l’intérêt de tous », a dit Mme Clinton lors d’une réunion de jeunes défenseurs de la démocratie en Afrique, des journalistes, des militants de droits et des chefs d’entreprises.
« Dans le monde d’aujourd’hui, le pouvoir hiérarchique du haut vers le bas n’est pas durable. Il peut rester en place pendant des années, mais finalement il s’effritera », a dit la chef de la diplomatie américaine dans son discours.
Mme Clinton a déclaré qu’elle espérait que les pays africains pourraient migrer vers le “e-gouvernment” qui contribuerait à réduire considérablement le temps nécessaire pour se procurer des documents, démarrer une entreprise ou immatriculer une voiture.
Dans l’Afrique d’aujourd’hui, il y a surement de plus gros défis que d’immatriculer son véhicule. Cette migration technologique serait certes un atout, mais elle permettrait aussi à qui le veut bien de s’infiltrer, d’espionner, retracé plus facilement. Et ce n’est pas les Américains qui s’en priveraient.
Michelle Gavin, directrice principale des affaires africaines au Conseil national de sécurité américain, a déclaré que ces réunions sont en harmonie avec l’esprit des remarques d’Obama lors de sa visite au Ghana l’an dernier.
L’année dernière, le président Obama est parti pour Accra, capitale du Ghana, où il a prononcé, le 11 juillet, un discours fondé sur l’idée que les Africains sont responsables pour l’Afrique et doivent être aidés à développer leurs propres capacités économiques en assurant la démocratie
Le Ghana contribue ainsi à la « sécurité » du Golfe de Guinée, d’où provient une part croissante du pétrole importé par les USA (15 %, qui devraient monter à 25 % en 2015). En même temps, les forces armées du Ghana sont utilisées pour des opérations de « maintien de la paix » non seulement au Soudan (Darfour), au Congo et dans d’autres pays africains, mais aussi au Liban, au Kosovo, et jusqu’en Géorgie. De façon parallèle, la présence économique s’est accrue au Ghana, où elle a cependant une forte concurrence chinoise.
Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si, en Afrique, les États-Unis ont fondé leur politique sur l’instrument militaire. L’administration Bush a créé un commandement spécifique pour le continent, l’AfriCom pour US Africa Command.
« Nous sommes partenaires, mais nous ne sommes pas les pilotes,» a déclaré Gavin lundi au département d’État, rappelant le discours d’Obama “l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains eux-mêmes.”
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