Nicolas Sarkozy a réuni du 31 mai au 1er juin 2010 plus de la moitié des chefs d’État d’Afrique à Nice (Sud de la France). C’était à la faveur du 1er Sommet « France-Afrique » qu’il présidait, le 25e du genre. Tout comme les anciennes puissances colonisatrices de l’Afrique, les nouveaux États émergeant du monde se lancent de plus en plus à la conquête du continent. Dans tous les sens du mot. Est-ce parce que l’Afrique patauge dans l’enfantillage dans tous ses secteurs d’activité?
Seulement 2 %! C’est la part infâme de l’Afrique dans les échanges commerciaux mondiaux. Un peu comme si le monde pouvait se passer de l’Afrique. Ce statut de cancre dans l’apport à l’économie mondiale, l’Afrique l’a indirectement forgé elle-même. En continuant de mettre en avant la mauvaise gouvernance économique. Généralement, c’est au moyen des inconduites des dirigeants africains que la gabegie financière pose ses tréteaux dans les États africains.
À la tribune du 25e Sommet Afrique-France (appellation pour édulcorer le vocable France-Afrique), le président Nicolas Sarkozy a appelé de ses vœux la communauté internationale à accorder au continent noir la place qu’il mérite dans les enceintes internationales en ce début du 21e siècle. Allusion à une éventuelle place de « membre permanent » de l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies. La nature ayant horreur du vide, face à l’impréparation et à la division des chefs d’État africains sur le sujet, la France a en quelque sorte pris les devants de ce débat presque tabou dans le giron de la diplomatie africaine. En s’érigeant en défenseur de la place de l’Afrique dans le monde, l’actuel patron de l’Élysée veut indirectement marquer des points pour la diplomatie française. Un atout de poids qui servira énormément aux grands patrons français pour décrocher de bons contrats en Afrique…
On se rappelle qu’en 2004, dans le cadre du projet de réforme du Conseil de sécurité de l’ONU introduit par son secrétaire général Kofi Atta Annan (qui était sur le départ), les « principales puissances africaines » se sont livré une guerre diplomatique sans merci. Le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Sénégal ou encore le Maroc et l’Égypte en Afrique blanche ont été de ceux qui ont animé la course du continent noir pour une place de « membre permanent » au Conseil de sécurité des Nations unies. Le résultat final de toutes ces gesticulations diplomatiques est su de tous. Improductif, il a été.
Toute l’Afrique réunie ne pèse pas devant la petite Belgique!
Ainsi, comme les Africains s’entendent toujours pour ne jamais unir leurs voix face aux grands enjeux et défis qu’impose le développement du monde contemporain, ils sont la proie facile de presque toutes les nations occidentales. Même les plus petites en terme de superficie et de population. La Rdc (République démocratique du Congo) qui fait presque 05 fois la superficie de la France (l’État le plus vaste d’Europe centrale) n’a pas le moindre poids politique et économique devant son ex-colonisateur qu’est la Belgique qui s’étend tout juste sur 30.515 km. On atteint le summum de l’absurdité dans ce sujet lorsqu’on remarque que sur la liste des nouveaux conquérants de l’Afrique, des ex-nations colonisées par l’Occident tout comme le continent noir y occupent de plus en plus une place prépondérante. Chine, Inde, Indonésie, Pakistan, Corée du Sud, Brésil, Venezuela tiennent la tête d’affiche des « néo conquistadores » du continent le plus vieux du monde. Aux habituels sommets France-Afrique, Europe-Afrique, Usa-Afrique, Canda-Afrique ou encore Japon-Afrique, etc. s’ajoutent dorénavant de nouvelles grands-messes économiques et politiques sur le calendrier international. Il s’agit des conclaves Chine-Afrique, Inde-Afrique, Brésil-Afrique, Amérique latine-Afrique, etc. Bref, le continent noir est la « proie facile » de n’importe quelle puissance économique du monde.
Cette ruée vers le continent le plus vieux du monde serait un atout pour lui si elle offrait des perspectives de développement aux Africains… Hélas, ces nouvelles pistes de partenariat avec les « néo conquistadores » de l’Afrique restent orientées dans un seul sens. Aux seuls profits de l’étranger, qui met pied en Afrique, malgré les décennies d’existence de ces partenariats. Une pile de bilans négatifs qui devraient orienter l’attention des Africains vers une seule et unique chose. Face à l’échec de la transplantation du modèle démocratique occidental dans la plupart des pays africains, les habitants du continent noir ne peuvent-ils pas penser autrement leur organisation politique?
Cinquante années après les « indépendances africaines », la clé du décollage économique de l’Afrique réside dans la résolution de l’équation précitée : concilier développement économique et implantation des normes démocratiques occidentales en Afrique. Il suffit de se rendre compte que la Chine et la Tunisie se sont développées sans démocratie occidentale pour apprécier l’importance de ce raisonnement…
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