C’est ce que nous explique au printemps 2008 le président du groupe centriste au parlement finlandais qui n’a toujours pas déposé ses comptes de campagne électorale qui a conduit à son élection en 2007. Il doit ainsi admettre que si son parti ne l’a pas fait c’est parce qu’il a reçu beaucoup d’argent des hommes d’affaires pour sa campagne, et ce, à travers un stratagème bien rodé d’une association pour tromper le peuple, dénommée Kehittyvien Maakuntien Suomi. En allant fouiller, on découvre par exemple qu’à travers cette association, le parti centriste a reçu 145.000 euros d’une entreprise immobilière dénommée Nova Group. C’est quoi Nova Group? Une entreprise en difficulté sur le point de déposer le bilan et de mettre à la porte de nombreux salariés. Le pire est que c’est son PDG qui reconnait qu’en plus de l’argent versé à l’association clandestine, il a aussi versé directement dans les caisses du parti 125.000 €, argent dont a profité directement le premier ministre finlandais. Qu’a-t-il eu en échange? Nul ne le saura. On peut tout de même constater que son entreprise qui était au bord de la faillite a repris des couleurs après les élections de 2007.
[pullquote_right]Le succès aux élections dépend en partie de l’intensité de la propagande électorale. Trouvant que le financement public est insuffisant pour emporter les élections, certains partis politiques s’efforcent d’obtenir une contribution financière des entreprises, tout particulièrement celles dont l’activité économique dépend de l’obtention de commandes, d’autorisations ou de subventions des instances publiques[/pullquote_right]Interrogé sur ces faits, ce dernier (le Premier Ministre) les a d’abord niés, puis les a reconnus en commettant l’irréparable : il ne voulait pas porter le fardeau de l’humiliation tout seul. Le Premier Ministre, Matti Vanhanen (centre) a joué la balance. Tous corrompus ! Il dit qu’il n’est que l’arbre qui cache la forêt de la très longue corruption de la société finlandaise qui dure depuis plusieurs décennies, mais savamment cachée au peuple et au monde. Il a ainsi expliqué avec les preuves comment c’est bien toute la société finlandaise qui était complètement corrompue, des tant cités syndicats finlandaises aux entreprises publiques en passant pas les associations subventionnées par l’état et qui sont très souvent, ironie du sort, celles qui vont expliquer la « théorie de la bonne gouvernance » aux politiciens naïfs de certains pays africains.
LA SUEDE
En Suède, la corruption s’invite au cœur même de la royauté. Lorsque le 19 juin 2010, la princesse héritière Victoria célèbre en grande pompe ses noces avec Daniel, le peuple était loin de se douter qu’une bonne partie des cadeaux de mariage était le fruit de la corruption. Et ce cadeau, c’était le voyage de noce, offert par le milliardaire suédois Bertil Hult, le Président-fondateur de EF Éducation First qui emploie 22.000 personnes dans 51 pays pour les voyages pédagogiques et linguistiques. Selon 2 plaintes déposées par des citoyens choqués par ce mélange de genres, c’est le Milliardaire qui a affrété le jet privé qui a acheminé les mariés à Tahiti, c’est toujours lui qui les y a accueillis en personne à leur arrivée et a même partagé le logement avec eux, à bord de son yacht, l’Erica XII. Comme si cela ne suffisait pas, le couple princier s’est rendu à Boston, au domicile du milliardaire pour terminer la lune de miel. C’est ce qui fait dire à l’éditorialiste Peter Wolodarski du journal Dagens Nyheter ceci: « il est étonnant que l’héritière de la couronne de Suède accepte qu’un milliardaire lui offre un moyen de transport et un toit pendant sa lune de miel alors même que cette personne peut être intéressée (pour ses affaires) à obtenir en retour le paiement de ses faveurs« . Mais aussi, on peut lire dans l’une des plaintes ; « Etant donné que le couple, ou tout au moins la princesse héritière entretient une relation d’affaires, les cadeaux en question pourraient constituer un acte de corruption. »
LA NORVEGE
Ici aussi, nous allons retrouver les traces d’une vieille connaissance, la Siemens allemande qui exporte sa corruption jusqu’en Laponie. C’est le 15/12/2007 qu’éclate le scandale des vacances offertes par Siemens à des Généraux Norvégiens, notamment le numéro deux de l’armée du royaume, le vice-amiral Jan Reksten, chef du commandement opérationnel, et l’un des proches conseillers du ministre de la Défense et le capitaine de vaisseau Arne Gronningsaeter ainsi que 6 autres hauts gradés du Royaume de Norvège. Il s’agit des séjours de golf en Espagne payés par Siemens. En échange de quoi? En attendant de répondre à cette question, la sanction a été plus qu’exemplaire et les hauts gradés incriminés ont été tout simplement démis de leurs fonctions. Le Royaume a ainsi mis moins de 48 heures après sa sortie du scandale, pour décapiter son armée.
L’UNION EUROPEENNE
Même si l’Europe définit la corruption comme un délit, force est de constater que Bruxelles est la capitale mondiale de la corruption assumée. Copiée sur le modèle américain des groupes de pression, appelées Lobby, il y a officiellement à Bruxelles 3500 entreprises qui se sont enregistrées comme Lobbyistes dont le travail est de faire pression à outrance sur le législateur pour obtenir des lois, des directives en leur faveur et en leur intérêt et non plus en faveur du peuple. Mais en réalité, on dénombre environ 15.000 groupes à Bruxelles dont le seul motif de présence est la corruption active des fonctionnaires de l’Union Européenne. On ne s’en cache plus.
La Commission Européenne qui a le pouvoir exclusif de proposer et de développer des lois et directives à l’échelle de l’Europe a créé pour cela 1350 groupes d’experts en tout genre pour couvrir tous les domaines possibles de la vie d’un Européen. Et selon vous, d’où viennent les experts pour meubler les 1350 groupes ? Bien sûr des 15.000 entreprises et organismes corrupteurs faits de centaines d’entreprises de relations publiques et de cabinets d’avocats, des douzaines de think tanks ainsi que les « bureaux des affaires européennes ». Et on arrive ainsi au paradoxe où ce sont ces corrupteurs qui écrivent les lois dans leurs entreprises pour les faire juste approuver comme principes de progrès pour toute l’Union Européenne. La société civile, même organisée, devient ainsi complètement inaudible et sans influence aucune à Bruxelles, écrasée par la puissance de l’argent des grandes firmes multinationales qui vont réussir à faire passer pour l’eau bénite, des produits cancérigènes, des poisons à faire absorber par toute la population européenne sans mégarde, convaincue d’être protégée par ses politiciens, sans imaginer un seul instant que ces derniers ne représentent que leur propre compte bancaire.
C’est l’expérience qu’ont tentée les journalistes britanniques de l’hebdomadaire britannique, le Sunday Times pour comprendre le mécanisme de fonctionnement des lobbies, en piégeant trois eurodéputés pour faire passer une loi en leur faveur et qui ont tous accepté. C’est le 20 mars 2011 que le journal nous révèle qu’en échange de 100.000 euros par an, ces trois eurodéputés avaient accepté de faire passer des amendements favorisants la pseudo entreprise présentée par les journalistes, habillés en lobbyistes. Il s’agissait de :
– L’eurodéputé conservateur autrichien Ernst Strasser, né le 29 avril 1956 , ancien ministre de l’Intérieur de 2000 à 2004. On le voit sur le film en train d’encaisser la première tranche des 100.000 € annuels.
– L’autre eurodéputé qui voulait vendre les services pour lesquels le peuple l’a voté, c’est Adrian Severin, né le 28 mars 1954 à Bucarest, ministre des Affaires étrangères du 12 décembre 1996 au 29 décembre 1997, dans le gouvernement de Victor Ciorbea. Il a été député roumain de 1990 à 2007 et ancien vice-Premier ministre roumain, Severin va envoyer un courriel aux faux lobbyistes du Sunday Time, sur lequel il écrit : « Juste pour faire savoir que l’amendement que vous souhaitiez a été déposé à temps », il l’accompagne d’une facture de 12.000 €.
– Zoran Thaler, né le 21 janvier 1962, ancien ministre slovène des Affaires étrangères, du 26 janvier 1995 au 19 juillet 1996. Après les démissions de son prédécesseur, c’est lui mène les discussions et signe à Luxembourg les Accords d’associations à l’UE le 10 juin 1996 et le même jour la demande officielle de l’adhésion de son pays à l’Union européenne. Lors des élections européennes de juin 2009, il conduit la liste des Sociaux démocrates et entre ainsi au parlement européen comme membre du groupe socialiste-démocrate du Parlement Européen.
Comment tout ça s’est terminé?
En janvier 2012, la European Anti-fraud Office – OLAF du parlement européen a donné son verdict que ces eurodéputés n’avaient pas violé les règles de fonctionnement de l’Union Européenne. Et donc, que tout va au mieux dans le meilleur des pays possible sous le drapeau de l’Union Européenne.
A lire aussi
A découvrir ... Politique
Qui a assassiné le Président haïtien Jovenel Moïse?
Dans cette nuit du 6 au 7 juillet 2021, un groupe d'hommes comportant au moins 21 mercenaires colombiens et quelques américano-haïtiens …
Idriss Déby, le Président tchadien meurt au combat
Les forces armées tchadiennes ont stoppé le pays en annonçant qu’Idriss Déby, 68 ans, était décédé des suites de blessures …
Benoit Charrette, le nouveau Ministre responsable de la Lutte contre le racisme du Québec, affiche ses couleurs
Le gouvernement québécois joue à un jeu dangereux. François Legault y installe, tout doucement, comme on dit, une atmosphère propice …