L’Histoire se déroule dans les années 1840. James Mink est né dans le Haut-Canada, l’actuelle province de l’Ontario, d’une fratrie de onze enfants. Libre, il devient un homme d’affaires respecté et florissant dans la région de Toronto alors que l’esclavage était encore endémique aux États-Unis.
Avec son frère George, James Mink démarre des hôtels, transporte du courrier, des gens, entre Kingston et Toronto. George livre le courrier de Kingston à Montréal tandis que James amène le courrier de Kingston vers d’autres villes dans la région de Toronto ou il finira par s’établir en 1840. Dans cette ville qui est la capitale du Haut-Canada, aujourd’hui la plus importante du pays, où il possède des étables, il y démarre le premier système de transport en commun. Tout est prospérité pour ce Noir, ce fils d’esclave loyaliste.
Noir, fortuné, millionnaire même, il épouse selon des documents officiels Eliza Dennis, une femme noire. Malgré que certain Afro-Canadiens d’un certain statut, hautement préoccupé par leur descendance dans un environnement qui leur est hostile, épousaient des femmes blanches, des immigrantes Irlandaises. À cette époque beaucoup de Noirs plus nantis s’unissaient avec des femmes blanches plus démunies.
L’idée courait chez les Noirs de l’époque qu’un enfant avec la peau plus claire aurait de meilleures chances dans la vie. Une pensée qui court encore de nos jours dans de nombreuses communautés et qui pousse certaines personnes à se blanchir la peau, ou leur propre descendance. Ce qui amenait les Noirs libres de croire fortement au mariage interethnique avec le concept inculqué de la conciliation de deux affluents formant une rivière. L’union de James et sa femme donnera naissance entre autres à une jolie petite fille, Minnie.
Arrivé à l’âge de prendre époux, le père, James Mink décide qu’il déterminera lui-même le choix du mari. Son choix est clair et définitif, ce sera un Blanc. Et il ne va pas par quatre chemins. Il offre donc la somme astronomique pour l’époque de 10 000 $ à qui fera un « mari blanc respectable » à sa fille noire.
Avec une telle dot, un prétendant ne se fait pas attendre. James Andrews, un Britannique originaire du Yokshire, épouse la belle, s’empare du pactole et quitte le Canada pour une lune de miel vers le sud, aux États-Unis.
Arrivé en Virginie, sans perdre de temps, le nouveau marié vend sèchement Minnie comme esclave à un exploitant d’une plantation de tabac. De là, le périple de celle qui aspirait une vie chez les Blancs se voit être balayé de l’autre côté du spectre, dans un champ de coton du sud des États-Unis. La pire perspective pour un Noir. Elle se voit condamnée au travail forcé et goute l’indécence de l’esclavage dans les champs.
C’est après plusieurs mois d’asservissement de sa fille que James Mink apprend le sort de celle-ci. Après avoir traversé beaucoup de tracasseries administratives, il obtint son rachat par les Britanniques en son nom. Minnie retourna donc à Toronto où elle vécut avec sa famille. Des documents affirment qu’elle ait eu un fils.
Un malheur n’arrive jamais seul. L’arrivée en 1852 de la Compagnie de chemin de fer du Grand Tronc du Canada éclipse l’entreprise de transport de James Mink, qui n’a su se renouveler. Puis un jour, un pyromane met le feu à son hôtel et son étable. James Mink y perd tout. Il meurt en 1866 dans la ville de Toronto.
Hollywood en fait un film biographique Captive Heart: The James Mink Story. Un film romancé pour le grand écran américain ou James Mink marie lui-même une femme blanche. Lou Gossett Jr y incarne le rôle du fils d’esclave qui ne voulait pas d’un Noir comme gendre.
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