« L’Histoire est le produit le plus dangereux que l’humanité ait créé » disait un historien. C’est pour dire que quand un peuple, une race connait son passé, son histoire, il sort de la démagogie populaire; des écailles tombent, la lumière jaillit, on s’oriente bien dans le présent, mieux dans le futur. D’où l’importance de connaitre l’Histoire.
En effet, après la découverte de l’embouchure du fleuve Kongo au port naturel de Mpinda par le Portugais Diego Cao, écuyer du roi du Portugal, ce qui l’emmena à découvrir le puissant et majestueux royaume Kongo, des relations s’établirent entre les deux royaumes. Et après tant d’années d’égalité, les Portugais introduisirent la traite des Noirs en 15011 .D’ailleurs, Il faut dire que le commerce des esclaves Bantu d’Afrique Centrale par les Portugais commence depuis 1468 au moment ou la Couronne du Portugal va accorder l’asiento à des commerçants Portugais d’exporter des esclaves africains.C’est ainsi des milliers Bantu en majorité Kongo2 seront exportés au Portugal(sud du pays et à Lisbonne) et en Espagne pour travailler dans le domestique et l’agriculture.
En outre, dans ce commerce de Bois d’ébène, le port naturel de Mpinda fut le plus ancien et le principal port d’exportation des esclaves Kongo vers les plantations de l’ile de São Tomé et des Amériques.
Mpinda fut tristement célèbre par ce commerce de chair humaine. Pour preuve en 1778, le port exporta une cargaison de 107.000 esclaves Kongo et des autres origines. Et ensuite les ports de Luanda, de Benguela prirent la relève avec toujours avec l’exportation de milliers de cargaisons d’esclaves de différentes contrées. C’est dans ce flux de déportation forcée des Kongo vers les Amériques qu’un esclave Kongo au nom de François Makanda que les Français ont franchisé en «Makandal» se retrouva dans les plantations de canne à sucre de Saint-Domingue (actuel Haïti), colonie française.
Conscients de leurs situations sociales de servitude, les esclaves africains se révoltèrent d’abord pour la toute première fois le 26 décembre 1522 à Saint-Domingue, ensuite celle de Jean Padre de 1676 à 1679.Toutes ces deux premières révoltes Africaines,quand elles ont eu lieu, il n’y a pas encore en Europe le Siècle des Lumières du XVIII siècle qui propagaient les idées de liberté,de justice entre tous les hommes,ni encore moins le cycle des révolutions (anglaise en 1689, Américaine en 1776,et francise de 1789). Cela revient à dire que les premières révoltes Africaines d’esclaves qui ont lieu en Haïti sont les prémices,les bases,les fondamentaux,les génitrices de toutes les autres révolutions Américaine de 1776, et Française de 1789,qui celle-ci sera plus influencée par la révolte de 1740,qui était la plus marquante pour la France, car ce sont les soldats français eux-même qui se battaient sur le terrain, venu de la métropole,et causa une humiliation de la France par sa colonie.
Celle-ci la plus frappante et hautement symbolique et significative qui est la révolte de Makanda en 1740 terrassa et fit incliner les négriers français de Saint-Domingue, tel un ouragan.
François Makanda , esclave Kongo sur la propriété Le normand de Mézy à Morne Rouge, chef des insurgés à Saint-Domingue, adepte lointain de Kimpa Vita, s’enfuît en 1740 et pendant dix-huit ans(1740-1758)3 il organisa tout un réseau de marrons et de noyaux de rebelles dans différentes plantations de la plaine du nord. Makanda et ses groupes d’insurgés infligèrent une défaite cuisante à l’armée française, la plus puissante de l’époque parmi les Européens. Et Makanda empoisonna l’eau de 9000 colons français, ce qui lui valut la mort au bucher. Les témoins entendirent les révolutionnaires Kongo et Africains chanter en kikongo : « Kanga Mundélé, Kanga Ndoki » (Brise la puissance du Blanc, brise la puissance du sorcier), une prière de Kimpa Vita, avec des rituels purement Kongo.
Et en outre le nom de Makanda, est un nom qui vient de la langue Bantu-Kongo qui se prononce : « Ma-Ka-Nda » qui signifie « les familles, les groupes, les rassemblements, l’union, les alliances ».
[blockquote author= » » pull= »pullright »]L’exécution de Mackanda précède de trente-trois ans la Révolution haïtienne de 1791, première révolte d’esclaves noirs réussie, prélude à l’établissement, en 1804, d’Haïti en tant que première république noire libre du monde.[/blockquote]
Les Français de la Métropole du XVIIIe siècle, sous le joug de la monarchie absolue quasi éternelle de Louis XVI, voyant la révolte de Makanda , qui revendiqua seulement les Droits naturels, de Liberté, d’égalité entre tous les hommes, s’inspirèrent de cette révolution. En d’autres termes, les Français copièrent in extenso la révolte de Makanda avec ses mêmes droits, en se soulevant le 14 juillet 1789 en métropole, en prenant les armes contre leur souverain despotique et à proclamer les droits de l’homme d’aout 1789.
La révolte Kongo de Makanda, sera la matrice de la Révolution Américaine de 1776, car le facteur de proximité dans le cadre d’une révolution, est important et aussi d’autant plus les colonies britanniques étaient sous haute domination du Royaume-Uni, dont les colons et quelques bourgeois n’en supportaient plus, de même pour la Révolution Française de 1789 et non l’inverse. La Révolution française de 1789 est fille de la révolte de Makanda de 1740,de par l’importance ou le rôle de la colonie de Saint-Domingue pour la France.
Du coup, nous comprenons que les Droits de l’homme, dont les français se vantèrent et se vantent d’être les fondateurs ne sont que des faits, des textes, des lois nés des Kongo, c’est une marque Kongo. Comme il existait déjà au Royaume Kongo, les écoles initiatiques du Lemba, kimpassi qui apprenaient déjà la morale, l’éducation, la justice, le droit fondamentaux des hommes dans la société pour cela, les Français conscients de leur faiblesse ne l’ont jamais dévoilé.
L’Histoire doit être revue sous cet angle pour nous permettre de comprendre ce que la Révolution française doit aux bouleversements de Saint-Domingue, ce que la France d’aujourd’hui doit à la révolution haïtienne.
1: Georges BALANDIER, historien français et professeur émérite de son ouvrage intitulé : « La vie quotidienne au Royaume Kongo du XVI au XVIIIe siècles »,Édition Paris, Hachette, 1965.
2:Yeda Pessoa de Castro: «Falares africanos na Bahia:um vocabulário afro brasileiro», Edição Editora Lidador Ltda,2001
3:Jean-Claude Icart Sociologue Haitien:«Haiti-France: egaux en droits et en dignité»,p3
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