Jean-Michel Basquiat, né à Brooklyn le 22 décembre 1960 et mort le 12 août 1988 à SoHo, est un artiste peintre américain d’origine haïtienne et portoricaine. Il commence comme artiste de rue peignant des graffitis, et devient ensuite un artiste d’avant-garde très populaire et pionnier de la mouvance dite « underground ». Son style est très original, nerveux, violent et énergique.
Les parents de Basquiat appartiennent à la moyenne bourgeoisie. Sa mère, Matilde, est Portoricaine et son père, Gérard, est d’origine haïtienne. Sa mère, sensible à l’art, emmène fréquemment le jeune Basquiat visiter le MoMA, et l’encourage à développer ses talents artistiques.
En 1967, alors qu’il a 7 ans, ses parents se séparent. Il part vivre chez son père avec ses deux jeunes sœurs. Il se passionne pour la bande dessinée et dessine beaucoup.
Un an plus tard, Basquiat est hospitalisé suite à des blessures liées à un accident de la route. Les lésions subies nécessitent l’ablation de la rate. Pendant sa convalescence, sa mère lui offre, pour passer le temps, un livre d’anatomie intitulé Henry Gray’s Anatomy of the Human Body (ou plus communément Gray’s Anatomy). Cet ouvrage influencera fortement l’artiste qui s’en inspira plus tard dans les travaux de la première partie de son œuvre et du nom de son groupe de musique : Gray.
En 1976, il commence à peindre au spray sur les murs de Manhattan.
En 1977, Basquiat et son ami graffitiste Al Diaz peignent sur les taudis de Manhattan et à proximité des galeries, ajoutant la signature péjorative de SAMO, pour « Same Old shit » (ce qui peut se traduire par « toujours la même merde »), signature souvent accompagnée d’une couronne. Lors d’une fugue, il erre quinze jours dans Greenwich Village et découvre les drogues.
Un jour, il repère le critique Henry Geldzahler dans un restaurant et l’aborde pour lui montrer ses travaux. À la question d’Henry Geldzahler de savoir quel est son propos, Basquiat répond : « La Royauté, l’Héroïsme et les Rues. »
En 1978, Basquiat abandonne la Edward R. Murrow High School et quitte la maison parentale, une année avant d’être diplômé. Il s’installe avec des amis, survivant en vendant des T-shirts et des cartes postales dans la rue.
Avant 1979, Basquiat gagne un certain statut de célébrité au sein de la scène d’art prospérante de East Village, pour ses apparitions télévisées régulières sur le câble dans les émissions de Glenn O’Brien.
En 1979, un article lui est consacré dans The Village Voice. Le milieu de l’art new-yorkais commence à s’intéresser à lui. Mais Basquiat se met à écrire « SAMO is dead » dans SoHo.
En juin 1980, il se fait connaître en participant au Times Square Show, une exposition d’artistes, patronné par les Colab.
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En 1981, le poète, le critique d’art et provocateur culturel René Ricard publie L’Enfant Radieux dans le magazine Artforum, aidant ainsi Basquiat à lancer sa carrière sur la scène internationale.
Cette année-là, la galerie Annina Nosei organise sa première exposition à New York, qui sera suivie de beaucoup d’autres.
Pendant les quelques années suivantes, il continue à exposer ses travaux autour de New York aux côtés d’artistes tels que Keith Haring et Barbara Kruger.
Avant 1982, Basquiat se montre régulièrement aux côtés de Julian Schnabel, David Salle, Francesco Clemente et Enzo Cucchi, devenant ainsi partie prenante d’un mouvement que l’on appellera bientôt le néo-expressionnisme. Il sort avec une jeune artiste montante, nommée Madonna, en automne 1982.
En 1983, Basquiat rencontre Andy Warhol, avec qui il collabore intensivement, forgeant finalement une forte amitié. Cette année-là, il devient le plus jeune artiste (à 23 ans) à être invité au Whitney Museum of American Art.
En 1985, Basquiat fait la couverture du The New York Times Magazine dans un numéro intitulé « New Art, New Money: The Marketing of an American Artist » (« Art nouveau, argent nouveau, le marketing d’un artiste américain »).
En 1988, il meurt suite à une overdose d’un mélange d’héroïne et de cocaïne (speedball) à l’âge de 27 ans, quelques jours avant le voyage qu’il aurait accompli en Côte d’Ivoire. Ses funérailles ont lieu au cimetière de Green-Wood à Brooklyn.
Son œuvre reste empreinte des graffitis de ses débuts, où il mélange couleurs vives et textes à thèmes. Lors d’une convalescence pendant son enfance, sa mère lui offre un livre d’anatomie, qui influencera une grande partie de son inspiration. Ses corps sont peints en « transparence ». On sent également des accents primitifs montrant que Basquiat est fier de ses lointaines origines d’Afrique.
La carrière de Basquiat se divise en trois grandes périodes :
- Pendant la première, de 1980 à fin 1982, il faisait de la peinture sur toile, représentant le plus souvent des personnages squelettiques et des visages ressemblant à des masques. Ceci montrait son obsession de la mortalité de l’Homme. Il peignait aussi des éléments tirés de sa vie dans la rue : voitures, bâtiments, policiers, jeux d’enfants, graffitis…
- Une période intermédiaire de fin 1982 à 1985 présente des peintures sur panneaux de toutes matières et de toutes formes, et des tableaux individuels avec traverses intermédiaires visibles, une surface dense avec des écritures, des collages, et des représentations sans relation apparente les unes avec les autres. Ces travaux révèlent un fort intérêt pour l’identité noire et hispanique de Basquiat, son identification avec les personnages noirs historiques ou contemporains, et les événements qui leur sont liés.
- La dernière période débute vers 1986 et dure jusqu’à sa mort en 1988. Elle montre un nouveau genre de peinture figurative, dans un style différent avec des sources, des symboles et un contenu contrastant avec ses autres peintures.
Une des pièces de Basquiat, «Irony of Negro Policeman (L’ironie d’un Policier Noir) » en 1981, est destinée à illustrer la façon dont les Afro-Américains ont été contrôlés par une société à prédominance blanche.
Basquiat a cherché à dépeindre la manière dont les Afro-Américains sont devenus complices avec les formes institutionnalisées du pouvoir et la corruption des régimes Blancs au pouvoir, des décennies après l’ère Jim Crow. Basquiat trouvait que le concept d’un « policier Noir » était tout à fait paradoxal. Selon Basquiat, normalement le policier devrait sympathiser avec ses amis noirs, sa famille et ses ancêtres, mais plutôt il était là pour faire respecter les règles conçues par une «société blanche».
Le policier Noir avait la peau noire, mais portait un masque blanc. Dans la peinture, Basquiat représente le policier plus grand afin de proposer un pouvoir excessif, mais avec un corps fragmenté et brisé. Le chapeau qui encadre la tête du policier Noir ressemble à une cage, et représente comment limité les perceptions indépendantes des Afro-américains étaient à l’époque, et comment les propres perceptions du policier Noir se faisaient comme s’il faisait partit de la société blanche.
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