La Côte d’Ivoire a annoncé vendredi qu’il allait déposer une plainte auprès d’une juridiction internationale suite aux mesures juridiques prises par le Ghana pour régler un différend sur la frontière maritime des deux pays dans une région riche en hydrocarbures. Les deux pays sont signataires de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, qui régit les droits de navigation et des limites de la mer territoriale.
La société britannique Tullow Oil qui s’occupe de prospection et d’exploitation de gisements pétroliers et gaziers opère dans les eaux ghanéennes à proximité de la frontière contestée par les voisins ouest-africains.
Bruno Koné, porte-parole du gouvernement de Côte-d’Ivoire, ne donnerait pas de détails sur l’endroit où la plainte serait déposée.
« Nous allons amener ceci devant une juridiction compétente, mais nous n’allons pas en dire plus pour le moment », s’est-il confié à Reuters. Il ajoute «Le gouvernement espère que ce geste aidera à parvenir à une solution définitive à cette question importante », a déclaré le porte-parole du gouvernement Bruno Koné dans un communiqué samedi. Le porte-parole a déclaré que le président ivoirien Alassane Ouattara a déjà examiné le différend frontalier avec son homologue ghanéen.
Lorsque le Ghana a trouvé du pétrole à Jubilee, le plus grand champ pétrolier du pays situé à 60 km au large du rivage ghanéen dans l’océan Atlantique, en 2007 puis son extraction en 2010, la Côte-d’Ivoire a tout de suite interpellé les instances de l’ONU pour établir la délimitation de sa frontière maritime avec le Ghana.
Cependant, les tensions se ravivent en avril 2013, lorsque la Côte-d’Ivoire a annoncé qu’il a trouvé du pétrole dans une zone adjacente à Jubilee en plus d’accuser le Ghana d’empiéter sur une partie de son territoire maritime riche en hydrocarbures. Voyant le conflit arrivé et surtout les montants en jeu, Abidjan entre en contact avec Accra pour dépeindre ses doutes sur l’exactitude de la ligne qui divise les eaux des deux pays.
Les gouvernements des deux pays ont donc mis en place une commission en novembre dernier pour trouver des solutions techniques pour mettre fin au différend sur la zone – qui contiendrait des réserves de 2 milliards de barils de pétrole et 1,2 billion de pieds cubes de gaz naturel, selon les statistiques officielles des deux pays.
Plus tôt cette semaine, la procureure générale ghanéenne Marietta Brew Appiah-Oppong a déclaré que le Ghanaavaitdéposé une plainteen vertu de laConvention des Nations Uniessur le droitde la mer (UNCLOS) après qu’une dizaine de réunions bilatéralesn’aient pas réussi àrésoudre le problème.
Une entente est cruciale pour l’exploration ultérieure de pétrole et il pourrait mettre fin à toute incertitude pour Tullow, qui a découvert les importantes ressources de pétroles dans la zone contestée.
Dans sa déclaration, la Côte-d’Ivoire a déclaré que le différend sur la zone frontalière ne serait d’aucune façon porté atteinte aux relations entre les deux pays, leurs peuples et les deux présidents.
Le Ghana a déclaré que les compagnies pétrolières pourraient continuer à fonctionner pendant le processus d’arbitrage, ce qui pourrait prendre jusqu’à trois ans.
Le Ghana produit entre 110 000 et 115 000 barils de pétrole par jour, mais veut porter ce chiffre à 240.000. Du côté ivoirien, elle pompe entre 37.000 et 40.000 barils de pétrole par jour, avec l’espoir d’atteindre 200 000 barils par jour d’ici 2018.
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