L’Organisation des Nations Unies a exigé une trêve immédiate entre des groupes rivaux qui prennent part à des fusillades et mutilations dans la République centrafricaine pour le contrôle de mines de diamants. Aussi appelée Centrafrique, ce pays d’Afrique centrale indépendant depuis le 13 août 1960 est majoritairement agricole.
Lundi, au moins 21 personnes ont été tuées dans des affrontements armés entre deux anciens groupes rebelles, la CPJP (Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix) et l’UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement), cherchant le contrôle d’une zone d’extraction du diamant. L’UFDR et le CPJP sont menés par deux groupes ethniques rivaux qui pendant des années se sont donnés du coude dans les mines de diamants de la région.
L’activité minière (or et diamants) constitue une ressource importante de la République centrafricaine en termes de recettes d’exportation : la production officielle — principalement artisanale – de diamants alluvionnaires de très bonne qualité (diamants de joaillerie) s’établit à environ 500 000 carats par an. La production réelle est estimée au double environ, il existe donc une économie de contrebande importante dans ce secteur. La production, le commerce, ainsi que la taille des diamants, sont des activités qui font régulièrement l’objet de plans visant à les nationaliser, ou au contraire à les libéraliser.
Bria, une ville de près de 40 000 âmes, située à 600 km de la capitale Bangui, est la principale plaque tournante du pays dans le secteur des mines de diamants et selon un rapport publié l’année dernière par l’International Crisis Group (IGC), une ONG multinationale à but non lucratif, les pierres alimentent le conflit et ajoute sur le marché des diamants de conflit.
Selon des habitants, il y avait des corps sur le bord des routes dans le quartier Bornou de Bria, où Goula et Rounga vivent côte à côte. L’UFDR est constituée principalement de Goula, tandis que la CPJP de Rounga.
« Les Nations Unies exprime sa vive préoccupation devant les combats violents entre la CPJP et l’UFDR à Bria et appelle à un cessez-le-feu immédiat », déclare l’ONU dans un communiqué et exhorte que le conflit soit résolu par des moyens pacifiques.
La déclaration onusienne de mardi déplore « la perte de vies humaines et de biens » au cours des affrontements et a appelé les deux parties à assurer la sécurité des plus vulnérables de la population, en particulier les femmes et les enfants.
L’UFDR a signé un accord de paix et le CPJP un cessez-le-feu, mais l’ICG affirme que les diamants alimentent un type de conflit qui est plus apparenté au banditisme couvert sous un drapeau de rebelle. « Le gouvernement refuse de distribuer la richesse nationale et conduit certains groupes envieux à se marginalisés et prendre les armes pour une plus grande part du gâteau », a indiqué le groupe.
« Le président François Bozizé garde un contrôle serré du secteur du diamant pour enrichir et renforcer son propre groupe ethnique, mais fait peu pour soulager la pauvreté qui pousse les mineurs informels à creuser dans des conditions périlleuses », souligne l’ICG.
L’industrie minière dans la République centrafricaine n’a jamais vraiment décollé. La plupart des diamants sont extraits par une estimation d’environ 80 000 à 100 000 mineurs, travaillant sans licence, équipés encore de pioches et de pelles, écoulant ces diamants sur les marchés. Afin de contrer cette infiltration, le 30 avril 2003 dans la ville de Kimberley en Afrique du Sud on signa le Processus de Kimberley, un traité international. La République centrafricaine fait partie des 46 pays signataires.
Les diamants de conflits, parfois aussi nommés « diamants de sang », sont des diamants qui alimentent les nombreuses guerres livrées par des rebelles aux gouvernements. Extraits de mines localisées dans des zones où la guerre fait rage, ces diamants sont vendus en toute illégalité et en toute clandestinité, afin de fournir en armes et en munitions les groupes armés qui les exploitent.
Le commerce diamantaire mondial est dominé par de grandes multinationales, comme la société sud-africaine, fondée en 1888 De Beers, qui est très critiquée pour sa politique avec certains États autoritaires. C’est ainsi qu’elle aurait incité le gouvernement du Botswana à faire des pressions sur les Bochimans pour les exproprier, de manière à ce qu’elle puisse exploiter les réserves de diamants présents sur leurs territoires. Après les défections des mannequins Iman et Erin O’Connor en 2004, c’est Lily Cole qui annonce en 2005 ne plus faire de photos pour cette firme.
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