Des manifestations anti-Coupe du Monde ont éclaté dans des métropoles brésiliennes depuis déjà une semaine. Le gouvernement tente de contenir les grèves et la grogne du peuple à moins d’un mois de la 20e édition de la Coupe du Monde de football.
Des manifestations coordonnées à Rio de Janeiro, São Paulo, Belo Horizonte (« bel horizon » en français, la plus grande ville de l’État brésilien du Minas Gerais dont elle est la capitale) et ailleurs ont coïncidé avec une grève de la police militaire. Pour ajouter aux maux de tête des organisateurs, une série de meurtres a émergé à Recife, une ville de 3,7 millions d’habitants, 5e ville du Brésil et une des villes-hôtes de la Coupe du Monde 2014. Tout ça pendant que des centaines de milliers de joueurs, de fans et d’officiels se préparent à se rendre dans ce pays survolté.
La manifestation d’environ un millier de personnes à Rio était beaucoup plus petite que les énormes manifestations vu l’année dernière qui critiquait la politique du gouvernement et en particulier les dépenses liées à l’organisation de la Coupe du monde de football de 2014. Mais celles-ci ajoutent à une ambiance feutrée et émotionnellement complexe et inhabituelle au Brésil alors qu’il se prépare à accueillir sa première Coupe du Monde depuis 1950.
Le pays de Pelé s’exclamait avec des banderoles ou l’on pouvait déchiffrer « Na Copa vai ter luta » (La Coupe aura des manifestations), un appel à la grève générale. On affirme que le coût de la rénovation du stade Maracanã pourrait payer 200 écoles. Uni dans leurs contestations, les manifestants se sont joints aux travailleurs grévistes.
À São Paulo, la plus grande ville du Brésil, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre les manifestants. Dans le centre des affaires de cette capitale culturelle comptant le plus grand nombre de lusophones au monde, environ 5.000 membres du Mouvement des travailleurs sans toit (MTST) ont mis le feu à des pneus de voiture et ont défilé à l’Arena Corinthians, qui accueillera le match d’ouverture entre le Brésil et la Croatie le 12 juin 2014.
À Belo Horizonte environ 2.000 personnes sont descendues dans les rues. À Brasília, les manifestants brandissaient des banderoles dénonçant les décès de travailleurs du stade dans leur course pour terminer avant le début du tournoi.
Au cours des dernières semaines, le Brésil fut également touché par une vague de grèves. Les enseignants de Rio ont arrêté les classes pendant plusieurs jours pour exiger un meilleur salaire et des conditions de travail plus avantageux. Ils ont été rejoints jeudi par des chauffeurs de bus, qui avaient refusé de travailler mardi et le mercredi.
« La Coupe du Monde nous donne plus de visibilité », a livré un enseignant. « Nous aimerions profiter de cette occasion et trouver d’autres personnes qui s’uniront à nous pour avoir de meilleures conditions. »
Plus préoccupante est la grève de la police militaire à Recife, qui a incité plusieurs gens à prendre un jour de congé pour rester à la maison, à l’abri. De jeunes voyous en ont profité pour dévaliser des magasins et se prêter a des saccages. Pour apaiser la crainte des citadins, les autorités locales ont mis sur les rues des chars militaires et véhicules blindés et annulé deux matches de football prévus pour ce week-end.
L’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva, au premier plan des efforts visant à gagner les droits d’accueillir la Coupe il y a sept ans, a vertement critiqué les protestations.
De nombreux manifestants ont déversé leur colère contre le monde football de la FIFA, considéré par beaucoup comme ne s’occupant que de leurs propres intérêts.
« FIFA, retourne en Suisse », « Coupe de la honte », pouvait-on lire sur certaines affiches.
D’un autre côté, de nombreux Brésiliens sont impatients de voir leur équipe locale, une des favorites du tournoi, se frotter aux autres nations. Des optimistes affirment qu’à l’approche de la Coupe du Monde l’humeur changera radicalement. Avec la matérialisation de la Coupe du Monde de la FIFA, l’événement sportif le plus regardé dans le monde en terre brésilienne, toute l’allégresse qui vient avec le foot brésilien se manifestera et l’humeur générale changera.
Le Brésil a dépensé plus de 11 milliards de dollars pour organiser la Coupe du Monde de la FIFA. Les manifestants affirment que l’argent aurait pu être mieux dépensé, dans des domaines tels que le transport, l’éducation, le logement et les soins de santé par exemple.
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