Les Falachas ou Falashas, ou Beta Israel sont les Juifs d’Éthiopie.
Falasha signifie en amharique, « exilé » ou « immigrés ». Rarement utilisé par les Juifs d’Éthiopie, qui emploient plutôt Beta Israel (la « maison d’Israël », au sens de la « famille d’Israël »), il est généralement considéré comme péjoratif. On trouve aussi, selon les régions d’Éthiopie, les termes Kayla (d’étymologie toujours discutée) et esra’elawi (israélite). Depuis l’immigration en Israël, le terme Beta Israel tend à être remplacé, en Israël et au sein de la communauté elle-même, par « Juifs d’Éthiopie » ou plus simplement par ethiopim (« Éthiopiens »).
Les Juifs d’Éthiopie eux-mêmes ont deux traditions principales concernant leurs origines. Selon la première, « la plus répandue dans la tradition orale », les Beta Israel descendraient des Israélites ayant accompagné le prince Ménélik, fils du roi Salomon et de la reine de Saba lorsqu’il apporta l’arche d’alliance en Éthiopie, au Xe siècle av. J.-C.. On peut noter que cette tradition est étroitement connectée à la légende des chrétiens d’Éthiopie concernant l’arche d’alliance. Elle en est peut-être une adaptation.
La seconde tradition fait des Beta Israel les descendants de la tribu de Dan, une des « Dix tribus perdues » (déportées par les Assyriens en 722 avant Jésus-Christ). En Israël, cette seconde tradition tend à devenir dominante, sans doute parce qu’elle est celle officiellement acceptée par le grand rabbinat israélien en 1973 (cf infra).
On trouve aussi des traditions moins répandues et qui tendent aujourd’hui à disparaitre de la tradition orale des juifs Noir :
- C’est par exemple l’hypothèse selon laquelle les Falashas descendraient d’un groupe d’hébreux ayant refusé de suivre Moïse lors de la sortie d’Égypte.
- Au XIXe siècle, un grand prêtre avait rapporté une tradition, qui semble aujourd’hui disparue, selon laquelle les Falashas seraient des éthiopiens convertis par Moïse lors d’une ancienne visite dans le pays. La femme de Moïse, Séphora ou Tsippora, était éthiopienne (Nombres 12:1).
- Une autre tradition fait remonter la présence juive en Éthiopie à la fuite d’Israélites après la prise de Jérusalem en 587 avant Jésus-Christ par les Babyloniens.
Donc les Beta Israel se considèrent eux-même comme les descendants des hébreux.
Un moine chrétien du XIVe siècle, Zena Marqos, neveu du roi Yekouno Amlak (1270-1285) a écrit un compte rendu assez précis de l’histoire et de la religion des Beta Israel, obtenu d’une source unique, un converti. Celui-ci indique en particulier que les Falashas sont venus dans le pays avec Ménélik Ier, fils de la reine de Saba et du roi Salomon, qu’ils connaissent la Bible mais ne croient pas à l’enfantement du Christ par Marie.
Deux familles d’hypothèses sont avancées par les historiens pour l’apparition des communautés juives en Ethiopie.
L’hypothèse juive
Les Beta Israel seraient apparus sur la base du noyau juif présent dans l’Éthiopie d’avant le Ve siècle. Ce noyau se serait élargi par mariage mixte et conversion. Ceux-ci ont dû être soit importants, soit la communauté juive originelle était déjà largement éthiopienne, puisque des études sur l’ADN des populations éthiopiennes ont eu lieu ne montrant aucune spécificité génétique des Beta Israel par rapport aux autres populations éthiopiennes.
La présence de Juifs en Éthiopie au Ve siècle, avant le tarissement des sources documentaires, milite en faveur de cette hypothèse.
Au XVIIe siècle, Manoel de Almeida, un diplomate et voyageur portugais, écrivait (dans son histoire de la haute Éthiopie ou Abassia) : « Les Falashas, ou Juifs, sont […] de race […] arabe [et parlent] hébreu, […]. Ils ont leurs bibles hébraïques et chantent les psaumes dans leurs synagogues ». Si ce rapport est exact, la permanence d’une connaissance de l’hébreu au XVIIe siècle milite en faveur d’une connaissance plus ancienne, et donc d’un apport juif venu de l’extérieur. Cependant, l’affirmation de Manoel de Almeida selon laquelle les Beta Israël sont de « race arabe » est manifestement erronée, ce qui pose question quant à la validité de ses sources et de son témoignage.
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