La journée du 23 Août remémore la révolte des esclaves à Saint-Domingue. Quand on parle de Saint-Domingue, il est vrai qu’on pense à la conquête française de l’île et du rôle qu’elle a jouée dans l’économie de la France moderne.
De la perle des Antilles, elle est aujourd’hui l’île qui supporte encore les effets de son passé colonial malgré les atouts que le pays dispose pour relancer son économie. Retracer la route de l’esclave c’est non seulement relier les continents concernés le trafic des esclaves mais également partir des ports d’attache français (surtout le port de Nantes) aux côtes d’Afrique principalement la zone qui va du Cap Blanc à celui de Bonne Espérance extensible sur leurs hinterlands. C’est dans ce registre que la colonie de Saint-Domingue fut connectée dans l’empire français du XVIIIe siècle.
Mais quand on parle d’Haïti, on pense aussi à la conquête de la liberté par les esclaves soumis au régime de la servitude. C’est toute l’histoire d’une révolution qu’on garde des leaders esclaves qui furent les pères fondateurs de la nation d’aujourd’hui haïtienne. C’est dans le même esprit de lutte pour la dignité humaine, l’égalité des droits et la justice sociale que leur mouvement s’était s’inscrit.
Le vent de la liberté qui soufflait aux Etats Unis en 1776 et plus tard en 1789 en France ne pouvait pas traverser l’atlantique sans émettre ses effets de contagion à Saint-Domingue en 1793. C’est toute une routinisation du combat pour une justice sociale que l’idéal à la liberté s’est fondé et qui inaugure aux jours de l’année 1804 cette première République haïtienne noire des temps modernes.
La récente visite du Président français François Hollande aux Antilles et principalement en Haïti apporte une autre dynamique dans le contentieux colonial qui lie la France et Haïti. Elle retrace une autre histoire qui a balisé une route plus ouverte à une réparation morale de l’esclavage.
Le peuple haïtien demeure plus visé car c’est de son initiative que la route de la liberté a été suivie par les peuples alors soumis à la servitude. Encore aujourd’hui, face au défi de l’émergence économique dans un monde global, la France promet une réparation morale des torts causés par l’esclavage dans une perspective de définir une autre histoire faite de partenariat viable.
Accepter cette initiative est aussi une occasion pour les haïtiens de régler son contentieux colonial dans un esprit de paix, de tolérance et de confiance. L’UNESCO oeuvre dans son projet Route de l’esclave pour faire de ce souvenir douloureux un moyen d’apprendre à vivre ensemble pour une culture de la paix durable. C’est dans cet esprit que cette journée donne toutes ses significations historiques pour se rappeler mais aussi pour construire un autre idéal au profit de la jeunesse haïtienne.
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