Jean-Claude Duvalier alias Bébé Doc, dictateur haïtien déchu, trouve la mort dans sa ville natale, à Port-au-Prince, capitale haïtienne. L’homme qui a dirigé le pays avec une brutalité sanglante et à surpris avec un brusque retour d’un exil de 25 ans en 2011 est décédé samedi d’une attaque cardiaque.
À 63 ans, Duvalier fils quitte la vie dans une résidence privée. Le Président Michel Joseph Martelly a annoncé le décès publiquement sur le réseau social Twitter.

Un ami proche de M. Duvalier, Richard Sassine, a soutenu que M. Duvalier était à la rédaction d’un mémoire qui permettrait de corriger les malentendus à propos de lui et de son mandat à la tête du seul pays indépendant francophone des Caraïbes.
Habitué à une vie opulente durant son règne, il dînait régulièrement dans des restaurants peu avant sa mort. Il assistait en toute aise à des événements sur l’invitation du Président actuelle Martelly dont l’administration à des parents, alliés et associées à feu M. Duvalier.
M. Duvalier a exercé son pouvoir dans un des gouvernements les plus répressifs de l’hémisphère occidental, en suivant les traces de son père, François, connu sous le nom de Papa Doc, qui est mort lui-aussi dans la même ville de Port-au-Prince un certain 21 avril 1971. Le fils avait 19 ans quand il a assumé la position de « Président à vie », devenant du coup le plus jeune chef d’État de l’époque.
Bien que généralement considéré comme moins sévère que son père, il ne s’est jamais excusé pour les atrocités commises, y compris la répression brutale d’opposants par les mains des redoutables Tontons Macoutes, une milice civile qui a laissé un millier de personnes, si ce n’est plus, sans vie, disparues ou en détenu illégalement. Des centaines de milliers d’Haïtiens ont quitté l’île lors de son pouvoir.
C’est sous une forte pression populaire qu’il quitta la première République noire tout en dépouillant les caisses du pays de plusieurs centaines de millions de dollars malgré des conditions économiques désastreuses, la faim et la malnutrition qui se développait.
De retour d’un exil défavorable sur les ailes d’Air France, il s’est défendu en tant que victimes de son gouvernement devant les tribunaux haïtiens sur des accusations de corruption et de violations des droits de l’homme. M. Duvalier a comparu calmement en cour et nié toute malversation, et a même affirmé que le pays était mieux sous son joug. Un écho répété par beaucoup d’Haïtiens nostalgiques du corset dictatorial du pays qui n’a depuis vu que trop de malheureuses parodies démocratiques.
Son départ avait effectivement ouvert la voie à des élections démocratiques, mais tumultueuses, qui un jour propulsaient Jean-Bertrand Aristide, un ancien prêtre catholique des pauvres, au pouvoir. Des années plus tard le 29 février 2004, lui aussi, a été chassé du pays. Enlèvement dira-t-il. Ce départ induit l’installation d’un nouveau pouvoir par l’intermédiaire des Américains.
« Y avait-il des morts et des exécutions sommaires sous votre gouvernement? » questionnera un juge. « Des décès arrivent dans tous les pays » rétorquera Duvalier d’une voix sourde. « Je ne suis pas intervenu dans les affaires de la police ».
On attribue à son gouvernement des gains de millions de dollars en s’impliquant dans le trafic de drogue et faisant du trafic d’organes sur des Haïtiens.
Un bref communiqué publié par le bureau de M. Martelly dit qu’il avait appris de la mort de M. Duvalier « avec une grande tristesse » et ne fait aucune mention de la poigne de fer du règne de l’ancien président.
« Au nom de tout notre gouvernement et du peuple de Haïti, je profite de cette triste occasion pour présenter mes sincères condoléances à sa famille, ses proches et ses partisans dans tout le pays », a déclaré M. Martelly.
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