L’American Missionary Association (AMA) a vu le jour par un comité organisé en 1839 pour défendre les Noirs qui se sont mutinés et saisi le navire espagnol La Amistad. Un événement qui fait partie des prémices de l’abolitionnisme aux États-Unis.
Fondé officiellement le 3 septembre 1846 pour contester le relatif silence concernant l’esclavage dans les milieux missionnaires, pendant des années l’association tiendra à bout de bras l’objectif de faire comprendre au gens du sud des États-Unis la véritable plaie qu’est l’asservissement.
Supporté par un mouvement de congrégationalistes, en 1865 l’AMA devient la voie officiel des églises du mouvement pour amener une pédagogie aux non-blancs libres. L’organisation basée sur le protestantisme, qui est une branche du christianisme, soutenait et aidait les structures d’instructions dédiées aux Noirs.
Des agents furent envoyés dans des états frontaliers pour organiser des églises ayant des bases antiesclavagistes claires et fortes. Des missions furent établies parmi les fugitifs Canadiens, d’Afrique de l’Ouest, d’Hawaii, de Jamaïque, du Siam, d’Egypte et dans quelques réserves indiennes.
Au Canada, l’Association américaine qui agissait sous la bannière de Canada Mission fut ressentit comme un intrusion dans les affaires provinciales canadiennes. Malgré cela, en 1848, l’AMA envoie 833$ pour venir en aide a une école de fugitifs à Queen’s Bush dans l’actuelle province de l’Ontario. Cette année là, neuf missionnaires sont basés au Canada-Ouest. Durant seize ans, 9000$ transiteront dans la province accompagnés de nombreux livres et de vêtements.
En 1851, Hiram Wilson ouvre une école de l’AMA a Saint Catharines, une municipalité ontarienne fondée par des loyalistes. Cette même année, Henry Bibb, un écrivain et abolitionniste américain né esclave, fonda le premier journal noir du Canada, le Voice of the Fugitive. Auparavant, pendant les mois d’hiver difficiles de la fin 1850 et du début 1851, Bibb contacta le Comité exécutif de l’American Association Missionnaire. L’AMA qui fut dédié à la christianisation et l’éducation des Noirs lui semblait un allié naturel. Bibb , en discutant au nom des réfugiés Noirs qui s’enfuyaient des Etats-Unis vers la Canada, signala leurs tristes conditions. Il aborda leurs besoins, et demanda conseil sur plusieurs difficultés qu’il rencontrait, le tout dans l’espoir que l’AMA fournirait l’assistance nécessaire. L’AMA a réagi positivement en admettant la Refugee Home Society et en augmentant le nombre de missionnaires dans la région de Windsor.
Une autre figure proéminente de l’ American Missionary Association au Canada fut Mary Ann Shadd Cary première femme noire à fonder un hebdomadaire en Amérique du Nord, le The Provincial Freeman. Cette avocate américano-canadienne opérait une école à Chatham jusqu’en 1864.
Mais c’est vers 1855 que l’action de l’AMA déclina au Canada. Les efforts des Blancs pour dénigrer la mendicité des prédicateurs vindicatifs Noirs ont trouvé écho même dans le journal anti-esclavagiste The Provincial Freeman, ce qui aliéna l’AMA de sa principale clientèle. Malgré les attaques virulentes dans son journal, Mary Ann Shadd a ensuite travaillé pour l’association à l’école de Lincoln, à Washington, DC.
Avant la guerre de Sécession américaine (1861-65) l’American Missionary Association était de front abolitionniste et une société de missionnaires. Suite à la guerre qui mettra fin à l’esclavage, l’entité concentra ses efforts à offrir de l’aide et de l’éducation aux Noirs.
Pour l’Association, l’Émancipation transcendait les fers des esclavages. L’Émancipation, signifiait plutôt libérer les affranchis des entraves de l’ignorance, des superstitions, du crime. L’AMA préconisait non seulement l’égalité devant la loi mais aussi la pleine citoyenneté. Dès 1865, le groupe prônait le vote des Noirs et dénonçait toutes distinctions faites sur la couleur de la peau. En 1874, le commissaire de l’Etat de la Géorgie alla même accuser l’AMA d’enseigner l’égalité des races à l’Université d’Atlanta. Aucune des écoles de l’AMA n’étaient ségréguées.
Nonobstant les hauts standards que l’AMA tentait à atteindre, ses représentants ont parfois failli a les transmettre de façon efficace. Des professeurs éludaient la richesse de la culture noire de leurs cursus et les accros raciales n’étaient pas choses rares. Occasionnellement la gloire des anciennes cités africaines et la fierté noire furent inculqués, mais généralement l’éducation faisait table rase des idéaux noires et assimilait les Noirs à la culture Blanche. Dans les années 1870, le programme éducatif de l’AMA fut quelque peu décoloré pour accommoder graduellement l’attitude revendicative des gens du sud et le désir de réconciliation émanant du nord.
En 1942, l’Association canalise ses efforts pour la réconciliation, réaffirmant ses politiques originelles. En 1944 l’AMA propose une première conférence annuel sur les relations raciales dirigée par le sociologue Charles S. Johnson à l’Université Fisk. De nos jours, la principale activité de l’AMA est vouée à la condition des Noirs en Amérique.
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