Tous les autres candidats à l’élection présidentielle ont demandé l’annulation pure et simple du scrutin, à cause des fraudes massives constatées sur le terrain et dans les centres de compilation. Nous pouvons dire que cela doit être une réaction normale de ceux qui ont perdu l’élection. Mais, nous avons constaté que tous les observateurs de ces élections nationaux et internationaux accrédités par la Commission Électorale Indépendante, pour la transparence et la crédibilité des ces élections ont abondé dans le même sens dans leurs rapports, et nous en prendrons quelques exemples :
a) Le Centre Carter : dans son rapport du 10 décembre 2011, écrit : « ….Les problèmes observés durant la phase de compilation et les chiffres annoncés sont aggravés par les difficultés d’accès des observateurs aux centres de compilation à travers le pays et à l’absence d’accès officiel au centre national des résultats à Kinshasa. Le Centre Carter est donc dans l’incapacité de fournir une vérification indépendante de l’exactitude de l’ensemble des résultats ou du degré dans lequel ils reflètent la volonté du peuple Congolais… »
Cette déclaration ne remet pas en cause l’ordre des résultats des candidats tel qu’annoncé par la CENI, mais précise que le processus de compilation est NON CRÉDIBLE… Il est de la responsabilité des acteurs politiques congolais et des institutions de mener leur propre examen des résultats des élections et d’identifier des solutions politiques…
b) La Mission d’Observation Électorale de l’Union Européenne : dans son rapport du 13 décembre 2011, « déplore le manque de TRANSPARENCE et les irrégularités dans la collecte, la compilation et la publication des résultats », en évoquant, entre autres, les raisons suivantes :
– La Mission de l’Union Européenne constate qu’en dépit des recommandations faites en 2006 par la majorité des missions d’observation, près de 3,2 millions d’électeurs ont voté sur des listes de dérogation ou d’omis, soit plus de 17 % du total des votants. Ce taux était de 8 % environ en 2006. Les provinces les plus marquées par ce phénomène sont Kinshasa (27,77 %), le Nord Kivu (24,5 %), l’Équateur (20,29 %), le Sud Kivu (19,02), et le Bandundu (18,54 %);
– L‘étape de la procédure de compilation des résultats au niveau des CLCR « a connu plusieurs entorses qui obligent à poser la question de la CRÉDIBILITÉ des résultats de plusieurs CLCR. Les procédures ont été jugées PEU TRANSPARENTES par les observateurs et les observatrices de la MOE UE au Katanga, dans le Sud Kivu, à Kinshasa et dans la province Orientale où plusieurs témoins de candidats des partis politiques et observateurs ont été empêchés d’observer l’ensemble des étapes de la compilation. En effet, en contradiction avec la loi électorale, le bureau de la CENI a demandé à plusieurs CLCR de ne pas afficher immédiatement les résultats de la compilation, mais de les envoyer d’abord au bureau de la CENI afin de réaliser un contrôle de cohérence ». Les observateurs ont été témoins de cette entorse à la loi à Goma, à Mbandaka, Mbanza-Ngungu, Kinshasa, Kisangani et Lubumbashi »;
– En vue de la consolidation des résultats, la CENI avait mis en place une commission ad hoc avec la participation d’experts au sein de laquelle ni les témoins des candidats des partis politiques ni les observateurs n’étaient présents. La CENI a, par ailleurs refusé l’accès des témoins au Centre National de Traitement (CNT), organe de réception des résultats avant transmission à cette « Commission ad hoc ». L’absence de témoins et d’observateurs lors de cette phase de consolidation et de vérification ne peut qu’affecter la confiance dans les résultats annoncés et leur crédibilité »;
– « Par ailleurs, la publication des résultats provisoires reste caractérisée par un manque de transparence. Si la CENI a finalement publié des résultats détaillés par bureaux de vote, ils ne comprennent pas le scan des procès-verbaux de chaque bureau de vote (BV) établis à la fin de dépouillement. Ces résultats ne reprennent que la saisie informatisée des PV, réalisée au sein des CLCR, parfois sans témoins. Plusieurs résultats de BV rendus publics le soir du dépouillement et observés par nos équipes sur le terrain, notamment à Lubumbashi, ne correspondent pas avec ceux publiés par la CENI ».
c) Le Bureau de l’Observatoire des Élections pour toute l’Afrique (OETA) ; dans une étude approfondie, donne, en date du 20 décembre 2011, toute une série de ce qu’il appelle « Indications sur les fautes intentionnelles commises par action ou par omission par la CENI avant la campagne électorale, pendant la campagne électorale, pendant le scrutin du 28 novembre 2011 et les opérations du dépouillement du vote ; pendant la compilation des résultats, et résume son constat en ces mots : « Les centres de compilation des résultats ont revu tous les résultats au bénéfice du candidat président de la République».
d) Le CONG-SADC (de la Communauté des pays d’Afrique Australe) un regroupement d’ONG de cette Communauté, a diffusé un communiqué daté de Gaborone, le 15 décembre 2011, critiquant les irrégularités du processus électoral et déclarant : « De ces points, il ressort que les récentes élections en RDC ne se sont déroulées ni selon les principes et lignes directrices de la SADC, ni selon la loi électorale congolaise, compromettant ainsi leur crédibilité». La tension politique qui en résulte, conclut le CONG-SADC, pourrait, en cas d’incidents violents, entraîner « un désastre pour la SADC, l’Afrique Centrale et l’Afrique tout entière ».
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