Jusqu’à nos jours, la jeunesse algérienne était toujours présente dans les événements politiques du pays. Hier était un mouvement « Jeune-Algérien », aujourd’hui appelée « La jeunesse du facebook » après avoir traversée des étapes dures. Car, selon qu’ils soient acquis ou réfractaires à l’idée d’une nation algérienne digne de ce nom, dont les éléments constitutifs ont préexisté aux successives invasions du pays, ils situent la naissance de ce mouvement à une époque proche ou lointaine.
En tout cas, réfutant les thèses (discutables par ailleurs) d’autres plus soucieux de défendre, à travers l’histoire des intérêts étroits sous-tendant des idéologies réactionnaires plutôt que de restituer dans leur vérité historique des événements et des hauts faits, dont les masses – notamment paysannes — ont meublé l’histoire d’un peuple qui n’a jamais renoncé à son identité et à ses valeurs. Le premier journaliste de l’Algérie combattante au sein du GPRA, le regretté Mostapha Lachraf, avait écrit : « Nation-Etat ou nation-communauté ou simple patrie solidairement agissante, et par cela même « nationale» quelque chose existait qui a permis à l’Algérie de s’opposer, au cours de 132 années, à une grande puissance impérialiste et à la forcer, en définitive, à capituler ».
Et d’abord le premier et grand soulèvement populaire organisé par l’Émir Abdelkader dès, 1830 contre l’occupation Françaises. Ralliant les paysans de l’Ouest et ceux de la province d’Oran et d’Alger, Abdelkader ne se contenta pas de les opposer à l’invasion colonialiste, mais aussi, aux féodaux et chefs religieux soumis à la conquête, devenus ‘’ familles dévouées à la cause française en Algérie’’ Et aussi à ceux qui avaient pris le train de la Révolution au terminus le 19 mars 1962, voulaient s’accaparer de cette lutte pour se distinguer tout seuls en Famille Révolutionnaire. La révolution appartient au peuple disait l’Émir Abdelkader. Cette entreprise est doublement révolutionnaire, visant simultanément à rétablir la souveraineté d’un État démocratique associant, les plus larges couches populaires et à détruire les manifestations antisociales de la féodalité et de la bourgeoisie, alliées toujours et naturelles de la France.
L’attitude des Maghrébins, et singulièrement des Algériens depuis toujours, démontre l’existence, bien avant le début du siècle dernier, d’un mouvement surtout soucieux de conquête politique qui devrait le conduire de jour en jour à la revendication suprême, celle de l’indépendance nationale. En tout état de cause, « Jeune-Algérien » a acquis aux environs de 1910, et contre toute attente, une audience telle que les autorités coloniales et leur presse et les Baltagies, manifestèrent violemment leur hostilité et cherchèrent à dresser contre lui ceux des élus musulmans plus dociles à leurs thèses. « Jeune-Algérien » comptait déjà une grande presse bilingue parmi lesquels des périodiques aussi bien faits que les ‘’ Rachidi’’ ou ‘’L’Islam ‘’. Devenu une force politique importante, « Jeune-Algérien » mouvement intense de l’éducation et de l’éveil des élites, réduit, apparemment, ses intentions à « aider matériellement les humbles, mais surtout à leur apprendre à penser le monde moderne et à retrouver la dignité perdue. Sa presse véhicule des mots nouveaux dont quelques vocables clés d’une émancipation tels que –Taqaddom- et –Houqouk – (progression et droits). L’Administration coloniale, de concert avec l’église, tente de coller au mouvement « Jeune-Algérien » l’étiquette franc-maçonne dans le dessein évident de le réduire ainsi son audience. Baptisés par dérision « Ashab El Boulitique »(les amis de la politique) bien des jeunes Algériens sont candidats malheureux à toutes les élections.
« Indigènes loquaces » (qualificatif hargneux de l’administration coloniale), les jeunes Algériens (1200 environ), représentaient principalement l’intelligentsia au sens pur du terme, c’est-à-dire les meilleurs ou les plus indépendants des anciens des écoles primaires, des collèges et des trois médersas, l’élite étant recrutée parmi les squelettiques promotions des lycées. Plus par calcul politique que par souci d’accéder à un certain égalitarisme, le mouvement « Jeune-Algérien » fait campagne pour la conscription. Mal compris des masses populaires et prises à partie par l’administration coloniale, qui entrevoyait « Le péril d’Algériens militairement formés », le mouvement éprouve quelques difficultés à élargir, à la veille de la Première Guerre mondiale, son champ d’action.
Cependant, on lui attribue la responsabilité des révoltes qui de 1914 à 1917, ont éclaté chez les bénis Chougrane (monts de Mascara) qui ont pris les armes pour s’opposer à la conscription face à plusieurs milliers de soldats sous la conduite du sinistre général Labit. L’insurrection générale à travers le Sahara de la confrérie des Senoussia (Mostaganem) fortement implantée dans le Sud algérien avec des ramifications en Tunisie et en Libye. Les détachements armés des Touaregs (sous la conduite des chefs Khaousen et L’Amenokal Boubakeur hadj Allegoui) qui ont pratiquement interdit la sédentarisation des troupes colonialistes entre Tamanrasset et Ouargla.
Comme il est habitué de constater dans le monde arabe, les mouvements révolutionnaires sont infiltrés et cassés en deux. (Diviser pour régner). Après la Première Guerre mondiale, le mouvement « Jeune Algérien » se scinda en deux. Une partie minoritaire d’essence bourgeoise et féodale franchement acquise à la cause colonialiste, familles devenues très dévouées à la cause française, une autre, toujours fidèle au programme initial du mouvement (injustement qualifié de traditionaliste), est, prise en charge par le jeune capitaine Saint-Cyrien au nom évocateur : Emir Khaled, petits fils de L’Emir Abdelkader. Tout auréolé du passé glorieux de son grand-père. Khaled apporta un souffle nouveau au mouvement « Jeune-Algérien » qu’il engagea plus résolument sur la voie de la lutte pour la liberté et la dignité. Cette jeunesse a toujours activé en parallèle des partis politiques tels : PPA. MTLD. L’Etoile Nord Africaine, jusqu’au FLN en novembre 1954, c’étaient les premiers à rejoindre le maquis.
Après l’indépendance, ils ont créé la jeunesse FLN qui devient plus tard, l’UNJA. Mais non autonome elle fait partie d’une structure partisane, c’est pourquoi elle n’a pas réussi. Ainsi dire la jeunesse algérienne n’a jamais été à l’écart des mouvements nationalistes, il suffit aujourd’hui, d’évoquer ce passé glorieux, un peut de considération et compréhension. Pour renouer avec le passé. Tout est merveilleux dans le passé sauf la colonisation. Mais hélas, le vide, la déconsidération envers les 75 pour cent de jeunes parmi la population algérienne, a jouée parfaitement un vilain jeu, qui a ouvert des brèches vers l’inconnu (terrorisme, banditisme, délinquance) et on se retrouve aujourd’hui devant une jeunesse dite du Facebook, très difficile à contrôler.
Donc, que doit- t-on redresser la Jeunesse ou le Pouvoir !?
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