Le grand Mohamed Ali trouve son repos final dans sa ville natale à Louisville au Kentucky, avec des obsèques proclamant sa foi à l’Islam. Ce jeudi 9 juin, premier jour de funérailles a attiré des milliers d’admirateurs du boxeur qui luttait toujours avec verve pour ses convictions.
Ali et sa famille ont planifié ses funérailles en s’assurant qu’il honorerait sa foi musulmane, tout en se pliant aux exigences de la culture promue par les médias occidentaux. Ces vœux assuraient que tous y seraient invités.
On estime à 14.000 personnes, composé de nombreuses races et confessions qui ont assisté au volet religieux des funérailles de Mohamed Ali où, selon les volontés du disparu, une prière mortuaire musulmane a été récitée. Unie par la religion commune, la communauté musulmane était particulièrement présente dans la cérémonie boudée par un pan de politiciens américains qui trouveront certainement beaucoup à redire lorsque le climat spirituel leur conviendra…
Beaucoup de musulmans se sont ainsi présentés, comme le président turc Recep Tayyip Erdoğan qui n’a pas hésité à faire le long voyage, pour rendre son dernier hommage au « Champion du Peuple ». Un imam a mené les fidèles dans les prières telles qu’« Allahu akbar » (« Dieu est grand ») sur le corps d’Ali, qui se trouvait dans un cercueil recouvert d’un drap noir et or.
À défaut du Président américain Barack Obama, c’est Le Président turc Recep Tayyip Erdoğan qui a écrit un puissant hommage à la légende de la boxe, affirmant que les nations musulmanes doivent prendre des leçons de la lutte du Champion en tant que membre de la minorité musulmane aux États-Unis.
L’amour entre Ali et le peuple turc remonte à 1976 lorsque, Mohamed Ali visite Istanbul. Le défunt Necmettin Erbakan, reconnu comme le père de l’islamisme turc, accueille Ali à l’aéroport international Atatürk. Ensemble, ils ont assisté à la prière du vendredi dans l’historique mosquée bleue d’Istanbul et ils ont visité le musée Sainte-Sophie avec des milliers d’admirateurs marchant le long des rues de la métropole millénaire pour attraper un regard du géant de la boxe. L’histoire veut que ce jour-là Ali fasse l’éloge d’Erbakan, en disant: « Aucun dirigeant Blanc ne m’a jamais embrassé, » consacrant ainsi Necmettin Erbakan comme étant le premier politicien Blanc à embrasser Mohamed Ali.
« Un musulman sincère et pacifique, Ali, comme beaucoup d’entre nous, a été troublé par l’association irresponsable de l’Islam à la violence. Ce qui lui a vraiment fait mal, a-t-il dit, après les attaques terroristes du 11 septembre, était que le nom “Islam” soit impliqué, le “musulman” est impliqué, cela sème le tourment, de là, commencent la haine et la violence. L’islam n’est pas une religion de tueur. Islam signifie la paix. Je ne pouvais pas rester à la maison et regarder les gens étiqueter les musulmans comme étant la source du problème. » Et il avait raison à propos de ce qui allait devenir une campagne discriminatoire à l’égard d’une communauté de 1,7 milliard de croyants à travers le monde. » Continue Erdoğan qui préalablement confiait avoir passé avec dévotion des nuits blanches pour voir les combats du grand Mohamed Ali à la télévision.
Mohamed Ali, né Cassius Clay, un triple champion du monde des poids lourds est connu pour son sens inné du spectacle, son activisme politique et son dévouement inaltérable pour des causes humanitaires, est mort vendredi 3 juin, de problème respiratoire dans un hôpital de l’Arizona. Il avait 74 ans.
« La mort de Muhammad Ali nous fait sentir un peu plus seul dans le monde », a déclaré Sherman Jackson, un étudiant musulman à l’Université de Californie du Sud. Effectivement, Mohamed Ali, converti par la Nation of Islam ou Black Muslims, portait fièrement sa religion qu’il sentait être moins « colonialiste » que le christianisme, et bien courageux était celui qui aurait voulu l’en écarter.
En 1966, fidèle à lui-même, il refuse de combattre au Viet Nam pour suffire à l’impérialisme américain. Il dira ces mots : « aucun Viêt Cong ne m’a jamais traité de sale nègre.» Cette position l’obligera à renoncer à plus de trois ans de boxe, au meilleur de sa forme.
Certains le chérissait pour avoir fait avancer la cause des Noirs américains, d’autres l’admiraient pour avoir rendu l’Islam plus acceptable et donné aux musulmans américains un héros qu’ils pourraient partager avec l’Américain moyen.
Le président américain Barack Obama, musulman de père, s’est contenté de félicité la Légende en direct de la Maison Blanche… sur un Facebook… en publiant une copie du livre, « Greatest Of All Time: A Tribute to Muhammad Ali,» et une paire de gants de boxe que Mohamed Ali a eu la délicatesse de signé alors que celui-ci, fort de ses convictions, supportait ouvertement la campagne du premier Président Noir des États-Unis.
Mohamed Ali devrait être enterré aujourd’hui, vendredi 10 juin 2016.
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