Le Niger a permis et même demandé aux États-Unis d’utiliser des drones armés contre les groupes djihadistes opérant à la frontière malienne en réponse à l’embuscade meurtrière des forces alliées américano-nigériennes qui a eu lieu il y a quelques semaines.
Le 4 octobre dernier, des militants armés de fusils à lunette et de grenades propulsées par roquettes ont tué quatre soldats américains et au moins quatre de leurs partenaires nigériens dans une embuscade qui expose les dangers croissants de la présence américaine dans cette nation largement désertique.
Ce qui a aurait du être une opération d’entraînement s’est étendue à un commando de 800 personnes qui accompagnent les Nigériens dans la collecte de renseignements et dans d’autres missions stratégiques nébuleuses. Ceci comprend une base de drones qui a couté 100 millions de dollars aux contribuables américains, dans la ville centrale d’Agadez, au Niger. Actuellement cette base ne déploierai que des drones de surveillance.
La semaine dernière, dans une interview à son bureau, le Ministre de la défense nigérien Kalla Mountari annonçait à Reuters: « Je leur ai demandé il y a quelques semaines de les armer (les drones) et de les utiliser au besoin. »
Pourtant, après que plus de 30 frappes de drones ont frappé des maisons de civils en Afghanistan en 2012, le président Hamid Karzaï a exigé la fin de ces attaques, mais la pratique se poursuit dans certaines régions du Pakistan, du Yémen et de la Somalie. L’ancien président américain Jimmy Carter a critiqué cette utilisation des drones: « Nous ne savons pas combien de centaines de civils innocents ont été tuées dans ces attaques… Cela aurait été impensable dans le passé. »
La mort des soldats américains, aux mains d’insurgés présumés de l’État islamique dans le Grand Sahara, a choqué les Américains, dont beaucoup n’ont pas réalisé que leur pays avait une présence si importante dans la région du Sahel en Afrique. L’incident a également mis en évidence l’élargissement du rôle des États-Unis dans le Niger enclavé, ou le géant énergétique français Areva a mis en place des opérations minières pour extraire les riches ressources en uranium du pays et la China National Petroleum Company (CNPC) a acheté le permis de forage pétrolier dans le bassin d’Agadem.
C’est suite à la tragédie du 11 septembre de New York que le Pentagone peut se reposé sur une loi de 60 mots qui lui permet de poursuivre de présumés Islamistes à travers le globe sans approbation du Congrès américain. En Somalie, en Libye au Djibouti, au Tchad, au Cameroun, en Ouganda, et dans bien autres pays, des escadrons américains sont activement déployés dans la permanente guerre que mène les États-Unis dans leur inlassable poursuite de leurs intérêts nationaux.
M. Mountari a indiqué que l’équipe de douze soldats des forces spéciales américaines et de 30 soldats nigériens avait « atteint la frontière avec le Mali et neutralisé quelques bandits » juste avant l’embuscade funeste. Le Ministre est demeuré évasif sur les détails de la mission. L’armée américaine a affirmé catégoriquement que la mission du 3 au 4 octobre n’était pas destinée à impliquer de contact avec des forces adverses, ce que M. Mountari n’est pas prêt a affirmer.
Entre 2006 et 2010, le déploiement des forces spéciales américaines en Afrique a augmenté de 300 %. Cependant, de 2010 à 2017, le nombre de troupes déployées a explosé de près de 2000 %, occupant plus de 60 avant-postes chargés d’effectuer plus de 100 missions à un moment donné à travers le continent.
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