Le Niger a organisé un second tour de scrutin paisible, qui selon le président militaire intérimaire du pays, Salou Djibo, est un exemple pour le reste de l’Afrique.
L’armée a aidé à organiser le vote, un an après avoir renversé l’ancien président Mamadou Tandja le 18 février 2010. Mamadou Tandja, né en 1938 à Maïné-Soroa, est un ancien lieutenant-colonel de l’État nigérien.
Le 12 mars 2011, les électeurs avaient à choisir entre chefs de l’opposition Mahamadou Issoufou et Seyni Oumarou, allié de M. Tandja.
Mahamadou Issoufou est né en 1952 à Dandadji dans la région de Tahoua. Il appartient à l’ethnie haoussa. Ingénieur des mines, il est directeur national des Mines au ministère des Mines et de l’Énergie de 1980 à 1985, puis directeur d’exploitation de la mine d’Arlit ensuite secrétaire général de la Société des mines de l’Aïr (SOMAIR), jusqu’en 1991, avant de démissionner et d’entamer une carrière politique.
Quant à Seyni Oumarou, nommé premier ministre du Niger le dimanche 3 juin 2007, il est officier de l’ordre national du mérite du Niger et grand officier de l’ordre national du mérite du Niger. Il est marié et père de six enfants et fait partie de l’ethnie Djerma Songhai (ouest).
Mamadou Tandja a passé 10 années au pouvoir, mais a été renversé alors qu’il tentait de dépasser la durée limite légale de son terme.
L’armée, qui a promis de démissionner en avril de la présidence, a déclaré qu’il ne soutenait aucun candidat et servirait le gouvernement selon le choix du peuple.
Le général Salou Djibo, qui a dirigé le pays depuis son coup d’État populaire, se réfère à samedi comme étant « un grand jour pour moi et pour tous les Nigériens».
« Si ce vote est un succès, notre réussite démocratique sera un exemple pour le reste de l’Afrique », dit-il alors qu’il s’apprêtait exercer son vote.
Selon les observateurs, aucune anomalie, mais le taux de participation, semble avoir été plus faible que lors du premier tour, qui s’est tenu le mois dernier.
L’élection a été supervisée par environ 2.000 observateurs de l’Union africaine, la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), l’UE (Union européenne) et divers groupes étatsuniens.
Santiago Fisas de l’UE a reconnu l’élection comme étant une « victoire du peuple du Niger », en ajoutant: qu’il s’agissait d’un exemple à la minière de revenir pacifiquement vers une démocratie.
Le Niger est un pays largement désertique d’Afrique de l’Ouest, qui dispose de réserves d’uranium et attire des milliards de dollars en investissement. Le pays est multiethnique et constitue une terre de contact entre l’Afrique noire et l’Afrique du Nord. Le Niger fait partie de la CEDEAO. L’économie repose avant tout sur l’agriculture, qui représente 40 % du PIB et mobilise 91 % de la population.
Outre un producteur d’uranium, le Niger est devenu un pays pétrolier qui a connu, de ce fait, en mars 2005, de fortes manifestations populaires
Malgré toutes ces ressources, le Niger demeure l’un des pays les plus pauvres du monde, et son histoire récente est jonchée de coups d’État militaires.
Mariama Maiga, une étudiante nigérienne, a déclaré à l’agence de nouvelles AP qu’elle espérait que les élections tourneraient la page des crises politiques du pays.
« Le perdant doit reconnaitre sa défaite et le nouveau président devrait trouver une solution à nos problèmes de chômage, de corruption et de détournement de fonds publics», dit-elle.
M. Issoufou a remporté 36% des voix au premier tour, et est sûr qu’il serait élu au second tour.
Le coup d’État au Niger a été mené par le commandant Salou Djibo. Selon Moussa Mounkaila, chauffeur de la présidence, des militaires seraient intervenus à la fin d’un conseil des ministres. Le président Mamadou Tandja fut arrêté. Au moins trois militaires auraient été tués au cours de fusillades. La Constitution fut suspendue, et toutes les institutions qui en dépendent furent instantanément dissoutes le soir même. Le Niger fut gouverné par un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), qui s’est donné publiquement pour objectif de faire du Niger un modèle de démocratie et de bonne gouvernance.
Le coup d’État a été condamné par l’Union africaine, mais a reçu le soutien de certains membres de l’opposition – tel Mahamadou Karijo, qui qualifia les soldats d’« honnêtes patriotes ». Il s’agissait du quatrième coup d’État militaire depuis l’indépendance du pays en 1960.
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