Kofi (Atta) Annan, né le 8 avril 1938 à Kumasi au Ghana, fut le septième secrétaire général des Nations unies et le premier à sortir des rangs du personnel de l’organisation. Il a occupé cette fonction de 1997 à 2006. Le 10 décembre2001, il reçoit le Prix Nobel de la paix.
Kofi Annan est un jumeau, un statut respecté dans la culture ghanéenne. Sa soeur jumelle Efua Atta, décédée en 1991, partageait le même prénom Atta, qui dans un dialecte africain signifie « jumeaux ».Kofi Annan et sa sœur sont nés dans l’une des familles de l’élite du pays;. Leurs deux grands-pères et leur oncle ont été des chefs de tribus.
Dans la tradition ghanéenne, certains enfants sont nommés en fonction du jour de la semaine où ils sont nés, et/ou en relation avec le nombre d’enfants les précédents. Annan est le nom qui correspond à vendredi. Son deuxième prénom, Atta, indique qu’il est un jumeau.
De 1954 à 1957, M. Annan a fréquenté l’école d’élite Mfantsipim, un pensionnat méthodiste de Cape Coast (ou Cabo Corso est la capitale de la région du Centre du Ghana)fondée dans les années 1870. Annan a dit que l’école lui a appris « que la souffrance partout les préoccupations des gens partout dans le monde ». En 1957, l’année ou Kofi Annan est diplômé de Mfantsipim, le Ghana a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne.
Il parle couramment l’anglais, le français ainsi que de nombreuses autres langues africaines. Il est marié à Nane Lagergren, juriste et artiste suédoise, et fille de la demi-sœur de Raoul Wallenberg. Ils ont trois enfants.
Annan étudie à l’Université de science et de technologie de Kumasi puis au Macalester College situé à Saint Paul (États-Unis) en 1961 où il achève son baccalauréat (anglo-saxon) d’économie. Il entre ensuite à l’Institut de hautes études internationales de l’Université de Genève en Suisse (1961-1962) et au Massachusetts Institute of Technology (1971-1972) où il fait des études de troisième cycle en économie. En 1971 et 1972, Annan obtient son diplôme de maîtrise en sciences de gestion au Massachusetts Institute of Technology.
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Il commence à travailler pour l’Organisation mondiale de la santé en 1962 comme fonctionnaire d’administration et du budget. Depuis, il a été en poste à la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, à Addis-Abeba en Éthiopie, à la Force d’urgence des Nations unies (FUNU II) à Ismailia, au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Genève, puis au Siège des Nations unies à New York, comme sous-secrétaire général à la gestion des ressources humaines et coordonnateur des Nations unies pour les questions de sécurité (1987-1990), puis comme sous-secrétaire général à la planification des programmes au budget et à la comptabilité, puis contrôleur (1990-1992).
En 1990, après l’invasion du Koweït par l’Irak, Annan reçoit du secrétaire général pour mission spéciale d’organiser le rapatriement de l’Irak de plus de 900 fonctionnaires internationaux et ressortissants de pays occidentaux. Il dirige ensuite la première équipe des Nations unies chargée de négocier avec l’Irak sur la question de la vente du pétrole pour financer l’aide humanitaire.
En 1993, il est promu sous-secrétaire général de Boutros Boutros-Ghali. Il commence son premier mandat de secrétaire général de l’ONU le 1er janvier 1997. Le 29 juin 2001, sur recommandation du Conseil de sécurité, l’Assemblée générale le réélit par acclamation pour un second mandat, qui débute le 1er janvier 2002 et qui s’achève au 31 décembre 2006.
En 2001 Koffie Annan reçoit le Prix Nobel de la paix pour sa fondation du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme (souvent appelé « le Fonds mondial », en anglais « The Global Fund »)
Cette fondation à but non lucratif destiné à « recueillir, gérer et distribuer des ressources par le biais d’une fondation publique privée […] qui contribuera de manière durable et significative à réduire le nombre d’infections, la morbidité et la mortalité, atténuant de ce fait l’impact du VIH/SIDA, de la tuberculose et du paludisme dans les pays démunis et à combattre la pauvreté dans le cadre des objectifs de développement du Millénaire arrêtés par les Nations Unies. » Il a été créé en janvier 2002 pour augmenter très fortement le financement global pour les interventions contre ces 3 maladies.
Le Fonds mondial estime que plus de 1,8 million de vies ont été sauvées pendant les 5 premières années de sa création grâce aux efforts menés dans les 136 pays soutenus par le Fonds mondial.
Le 8 mars 2006, il affirme que selon lui, le monde est prêt à voir une femme à la tête des Nations unies.
Dans son discours d’adieu au poste de secrétaire général auquel lui succède le Sud-Coréen Ban Ki-moon à la fin du mois de décembre 2006, Kofi Annan fustige la politique des États-Unis qu’il appelle à suivre la voie du multilatéralisme en acceptant notamment l’élargissement du Conseil de sécurité et à respecter les droits de l’Homme « jusque dans sa lutte contre le terrorisme ».
Il reprend la formule historique de l’ancien président des États-Unis Harry Truman dont il invite les dirigeants actuels à suivre l’exemple : « la responsabilité des grands États est de servir et non pas de dominer les peuples du monde ».
Kofi Annan est nommé le 14 juin 2007 à la tête de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), un organisme créé en 2006, financé par la fondation Bill-et-Melinda-Gates et la Fondation Rockefeller et regroupant des dirigeants politiques, des hommes d’affaire, des agriculteurs et deschercheurs.
Le but de l’alliance est d’aider les paysans africains à améliorer leur rendement.
Le 4 octobre 2007, Kofi Annan devient le nouveau Président de la Fondation de soutien à l’Organisation mondiale contre la torture, la plus importante coalition internationale d’ONGs actives dans la protection des droits de l’homme dans le monde (regroupant 282 membres dans 92 pays), et ce, afin de contribuer à la prise de conscience de l’érosion du respect des droits de l’homme et des normes internationales, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et des politiques sécuritaires.
Il préside également, depuis sa création en 2007, l’African Progress Panel, qui rassemble de personnalités internationales (notamment Tony Blair, Bob Geldof et Michel Camdessus) engagées dans la défense du continent africain et chargé, notamment, du suivi des engagements du sommet du G8 de Gleneagles de 2005.
Il fait partie du groupe des Global Elders (terme anglais signifiant : les anciens, ou sages, universels), créé par Nelson Mandela afin de promouvoir la paix et les droits de l’homme dans le monde.
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