À moins de donner dans la voyance, je mise sur les probabilités objectives qui peuvent avoir une certaine utilité analytique, en écartant d’emblée les sondages. Est soulevée la question de leur viabilité.
Au prime abord, peut-on s’ y aligner sur le politologue américain Samuel Huntington, qui désigne prétorienne la société haïtienne, car la participation populaire provoque le chaos politique? Le post 7 février 1986 lui en donne-t-il raison et explique pourquoi la classe politique n’y arrive pas à accomplir sa mission, qui consiste à assurer les transitions et consolidations démocratiques?
Ensuite, sur cette même période, qui représente une génération -30ans- pourquoi les taux de participation sont les plus élevés, premièrement, lors des élections du 16 décembre 1990, qui vont amener le candidat Jean-Bertrand Aristide à la présidence de la République.
Cependant, par contre, au titre de président, il fut renversé par un coup d’état, le 30 septembre 1991-exilé du 30/9/91 au 15/10/94. Or, en droit et en fait, Haïti a évolué comme un pays en sécession. Par ailleurs, l’autre cas de figure se figure à l’occasion des élections où furent en compétition, les candidats R.G. Préval et L-F. Manigat dans le cadre d’un gouvernement provisoire, qui, lui, est anticonstitutionnel, suivant le Constituant 1987. Les données nous autorisent à constater la prédominance de la « démocratie » de l’abstention, si je peux m’exprimer ainsi.
Finalement, la vulnérabilité est tellement extrême, qu’on ne sait pas si les élections se tiendront suivant le calendrier électoral. Le rituel électif haïtien est complètement dépouillé. En effet, d’une part, par l’indifférence dont manifeste la population à l’égard de sa participation aux élections générales; et de l’autre, la faiblesse des États-Unis et des autres membres qui s’autoproclament, communauté internationale, en violation des conventions de Vienne -la force sans la norme-, contrairement, à l’Union européenne, la norme sans la force, car leur arrogance ne se transforme qu’en poisson d’avril. Cette dite communauté n’ y apprend ainsi à Haïti qu’à pêché du poisson d’avril! Devant, le tout hors-norme, le Conseil électoral provisoire -CEP- ne peut afficher ni sa légalité, ni sa légitimité. Il n’a jamais pu organiser des élections citoyennes : c’est la transition indéfinie.
Et ce n’y est pas fini, cette mise en scène politiquement suicidaire. L’acteur principal, sur la scène électorale, le système partisan qui concourt au suffrage universel, se comporte en resquilleur des évènements plutôt que de se positionner en acteur stratégique : faire advenir l’avènement du fait électif haïtien qui peine à s’y établir, à l’issue de l’assassinat de l’empereur, Jacques 1er, le 17 octobre 1806.
Qu’est-ce à dire sur les élections de ce 9 octobre? Si Fanmi Lavalas a pu conserver, tout en solidifiant sa base, les chances d’une victoire de sa candidate, Dr. Maryse Narcisse, ne sont pas à négliger. Et, si se présente un second tour, je vois difficilement, comment le candidat du PHTK, J. Moïse puisse gagner et devenir le prochain président de la République. Son parti a déjà étalé toute son incompétence, politiquement parlant. Le hic qui se trouve chez Fanmi Lavalas, réside dans sa capacité à faire resurgir un Fanmi Lavalas largement large, tout en utilisant la technologie électorale afin de prévenir les fraudes et compenser les bévues, dont il ne faut pas mépriser leurs effets propres.
La culture des élections démocratiques ne fait pas encore partie intégrante de notre culture. Les candidats à la présidence, Jude Célestin et Jean-Charles Moïse vont devoir à prendre des décisions d’État.
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