Lundi le 13 juin 2022, le Musée des Beaux-Arts de Montréal (MBAM) présentait MAADI : Musée d’Art Actuel / Départements des Invisibles (MAADI) et certainement, ce musée qui se targue d’être un musée humaniste, inclusif et innovant, avait l’immense plaisir de faire luire son Directeur Général et conservateur en chef du MAADI, Stanley Février.
« Les institutions culturelles se doivent de mieux refléter la richesse et la diversité de notre patrimoine artistique » nous annonce Mary-Dailey Desmarais, directrice de la conservation du musée des Beaux-Arts de Montréal. « C’est une chose le dire et c’est une autre chose le faire et il faut le faire ». « Le MAADI est un musée dans un musée » nous informe Mme Desmarais ce lundi 13 juin, lors de l’avant-première média de cette nouvelle installation performative.
Dressé au Pavillon Michal et Renata Hornstein du Musée des Beaux-Arts de Montréal, le MAADI se donne comme mandat de faire découvrir des artistes systématiquement invisibilisés par les musées pour ne pas dire par les « Collectionneurs » eux-mêmes.
C’est pour pallier à ce sinistre tableau que l’artiste multidisciplinaire Stanley Février décide de créer cette « œuvre » pour le citer. L’action est l’œuvre. « Ces artistes qui font partie de ces œuvres, c’est un acte concret de ce que l’art doit être, une ouverture, un partage, une égalité et surtout un lieu de rencontre. »
Stanley Février profite donc de son titre de Directeur du musée pour faire autrement. Des œuvres d’Afro-descendants, de migrants, de communautés autochtones tapissent les murs du MBAM, du MAADI plus spécifiquement.
« Dans un certain esthétique, par le choix muséal, le choix des commissaires sur plusieurs années, c’est par ces actions qu’ils invisibilisent les artistes. Ce n’est pas parce que l’on est invisible, mais ce sont ces actions institutionnelles qui viennent cacher cette visibilité que nous avons. » alerte Stanley Février dans la conférence de presse.
« Pourquoi ces artistes sont-ils invisibilisé? » lançais-je plus tard à Stanley Février, qui s’est montré plutôt disponible : « Parce que l’on n’a pas d’intérêt pour ce qu’ils font. Parce que ça ne correspond pas à l’esthétique dominant. Il n’y a pas d’effort non plus. Parce qu’aller vers toi, ça demande un effort, ça veut dire que je dois m’impliquer, m’investir »
« Je vais vous donner un exemple concret, qui très simple. Lorsque l’on découvre que dans la collection d’un musée, sur une période de cinquante ans, il y a eu seulement l’acquisition d’un seul artiste Noir-Québécois, il y a un problème dans le système. Et je ne parle pas que pour les Noirs. Les Hispanophones, les Arabes, les Asiatiques sont tous victimes de la même situation. »
Le MAADI affiche donc l’œuvre de ces 25 artistes qui occuperont l’espace pour les mois estivaux, soit du 15 juin 2002 au 28 aout 2022 : My-Van Dam, Esther Calixte-Béa, Clovis-Alexandre Devarieux, Claudia Bernal, Aziza Nassih, José Dupuis, Vanessa Suzanne, Michaëlle Sergile, Cluca, Wilman Gomez Tomayo, Oski- Olivier Vilaire, Shazia Ahmed, Livia Daza Paris, Maria Ezcurra, Maryam Izadifard, Montserrat Duran Muntadas, Muriel Ahmarani Jaouich, Jesus Castro Rosas, kimura byol lemoine, Tasha Aulls, Anahita Norouzi, Eliza Olkinitskaya, Joyce Joumaa, Jean-Hervé Désiré, Quentin Ducados et Émilie Roy.
En juin et juillet Stanley Février sera présent au Musée les vendredis et samedis, de 14h à 17h. Stanley Février figure parmi les cinq finalistes pour le prestigieux prix Sobey pour les arts 2022.
Collaboration M-P Bourget
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