Simon Kimbangu, né le 12 septembre 1887 à Nkamba près de Mbanza-Ngungu et décédé le 12 octobre 1951 à Élisabethville (actuelle Lubumbashi), est un religieux congolais.
Né dans l’État indépendant du Congo qui était un territoire sur lequel le roi Léopold II de Belgique exerça une souveraineté de fait de 1885 à 1908 (futur Congo belge), il devient prédicateur dans les années 1920 et commence son ministère de prédication et de guérison le 6 avril 1921 à Nkamba. Connu pour ses enseignements qui donneront par la suite naissance au kimbanguisme.
L’Église kimbanguiste est une Église indépendante africaine chrétienne de type prophétique. Le 24 décembre 1959, Joseph Diangienda Kuntima, fils de Simon Kimbangu, crée officiellement l’Église de Jésus Christ sur la Terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu, qu’il dirige jusqu’à sa mort en 1992.
Fils de Kuyela et Luezi Kimbangu, Simon est baptisé par la Baptist Missionary Society en 1915 et devient alors catéchiste. C’est à cette époque qu’il dit recevoir une vision divine, qui lui ordonne d’aller prêcher et guérir les malades. L’histoire veut qu’il ait alors guéri une jeune femme dénomée Nkiantondo au nom de Jésus-Christ, dans son village natal de Nkamba. Il acquiert vite la réputation de ressusciter les morts, de rendre la vue aux aveugles, de faire parler les sourds et muets, de marcher les paralytiques et de chasser les esprits démoniaques. C’est ainsi qu’il attire à ses prêches des milliers d’auditeurs et qu’il cause la méfiance des autorités belges. On le surnomme Ntumua ya Nzambi’a Mpungu, traduction en kikongo (langue parlée par les Kongo (bakongo en kikongo) vivant en Angola et en République démocratique du Congo)d’« envoyé de Dieu tout puissant ».
Simon Kimbangu choisit sept apôtres, pour l’accompagner dans sa mission, et édicte trois règles morales :
- l’abolition des symboles religieux traditionnels ;
- la suppression des danses érotiques et des tambours de danse ;
- l’abolition de la polygamie.
Bien que la prédication de Kimbangu n’ait pas de contenu politique affirmé, il prédit néanmoins la libération de l’homme noir sur un plan spirituel et physique, l’indépendance du Congo et la reconstitution de l’Empire Kongo, prophétisant la « deuxième indépendance » (dipanda dianzole en kikongo). Il ajoute qu’un jour l’homme blanc deviendra noir et l’homme noir deviendra blanc. Les autorités belges, alertées par les missionnaires catholiques et protestants, le font arrêter, ainsi que ses plus proches fidèles, le 12 septembre 1921 et l’accusent de sédition. Il est condamné à mort avant d’être finalement gracié par le roi Albert Ier de Belgique ; il voit sa sentence commuée en détention à perpétuité accompagnée de 120 coups de fouet. Albert Ier de Belgique fut le troisième roi des Belges à partir du 23 décembre 1909, après la mort de son oncle Léopold II le 17 décembre 1909.
Durant ses trente ans d’emprisonnement, Kimbangu continue d’être considéré comme un leader spirituel malgré l’absence de contact avec ses fidèles. Il devient également un symbole du nationalisme congolais. Il meurt finalement à la prison d’Élisabethville (actuelle Lubumbashi) en 1951.
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En 1959, son Église est reconnue par le gouvernement belge et autorisée à exercer ses activités. En août 1969, elle devient membre du Conseil œcuménique des Églises, lors de la réunion de son comité exécutif à Canterbury en Angleterre.
De nos jours, l’Église kimbanguiste est établie dans plusieurs pays à travers le monde. À la mort de Kimbangu, c’est son fils Joseph Diangienda qui prend la tête de l’Église jusqu’à sa mort survenue le 8 juillet 1992, avant d’être remplacé par son frère Dialungana Kiangani (1992-2001) puis par son petit-fils Simon Kimbangu Kiangani. L’Église kimbanguiste revendique plusieurs millions de membres en Afrique subsaharienne- essentiellement en République démocratique du Congo où elle représente 10 % des croyants -, en Europe et aux États-Unis.
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