Le film Kanaval, dirigé et écrit par Henri Pardo raconte l’histoire d’un déracinement d’un jeune Haïtien, Rico, incarné magistralement par Rayan Dieudonné. Erzulie joué par Penande Estimé, prends la place de la matriarche du jeune homme troublée, qui à l’aube d’une dictature, doit fuir Haïti, première nation indépendante postcoloniale dirigée par des Noirs, dès 1804.
Kanaval, le dernier film d’Henri Pardo qui est né au Nouveau-Brunswick (Canada) de parents Haïtiens, se centre sur l’expérience du jeune Rico face à son déracinement et aussi celui de sa mère, Erzulie. Le film qui se déroule dans les années 70 a pour toile de fond le mysticisme haïtien amené à l’écran par d’intéressants effets visuels ce qui amène une certaine vie au long métrage.
Le carnaval haïtien ne peut être vecu, sans évoquer ces personnages déguisés habitant la foule, rattachés à la religion vaudou. Le film Kanaval offre donc un intéressant mariage entre le folklore haïtien et le folklore québécois. Le vaudou qui tente toujours de se défaire de la vision du colon, un mouvement qui prend de l’ampleur dans les discussions de salon, est une croyance bien réel chez l’Haïtien comme chez une majorité d’Afrodescendant,s est abordée et teinte le film dès les premières minutes.
Dans le film, un bègue du nom d’Albert (Martin Dubreuil) recueille les migrants, la mère monoparentale et le jeune fils (Erzulie et Rico) chez lui. Bertbert, y représente le Québec hors Montréal des années 70. Dans le film, un Québec trempe dans au racisme traditionnel, presque invisible. Un racisme fréquentable. La plupart des scènes ou un conflit explose auraient pu être vécu entre Blancs, Noirs ou tout autre. La fibre raciale dans le film n’y est pas vraiment un enjeu. Ici, c’est de culture qu’on parle.
Henri Pardo n’est donc pas dans la revendication à la Spike Lee. Le film Kanaval d’Henri Pardo brille à un autre niveau. Sous les interrogations de Rico, ce long métrage d’une heure cinquante deux minutes, expose un conflit identitaire entre le migrant Noir et une nouvelle terre d’accueil occidentale. La perception même du monde diffère.
Dans Kanaval, Henri Pardo a peut-être manqué l’occasion de nous exploser les tympans avec une bande son carnavalesque à tout déchirer, mais le choix des musiques est tout de même très respectable. Sommes toute, le film est agréable et bien ficellé.
Pour celles et ceux qui cherchent un film traitant sur le racisme d’antan, vous n’êtes pas à la bonne porte. L’impact y est plutôt dilué. Par contre, si vous recherchez l’Histoire, le conte, vous y êtes. Si j’avais une note à donner, ce serait un solide 7.7 sur 10.
Lors de la Première montréalaise a laquelle j’ai assisté, jeudi le 25 avril 2024, la foule a chaudement applaudit l’œuvre d’Henri Pardo. Lorsque celui-ci monta sur la scène, ovation debout.
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