Alors que les nations européennes luttent pour maintenir leur union suite au vote du Brexit, les nations africaines semblent se diriger progressivement vers leur propre cohésion. Le développement actuel africain tend vers le libre-échange et la mobilité au sein de ce continent qui occupe 20 % de la surface des terres émergées. Ceci fait de lui un territoire à surveiller.
Avec la couverture médiatique en continu entourant les remous du Brexit et les spéculations sur l’affaiblissement de l’Union européenne, il peut avoir échappé à l’attention de certains que l’Union africaine est tranquillement en train de faire le contraire – de se regrouper.
Le 19 juillet dernier, les 54 membres de l’Union africaine ont conclu la 27e Session ordinaire de l’Assemblée des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine à Kigali au Rwanda. Le sommet de trois jours a été marqué par l’optimisme quant à l’avenir de l’Afrique et des plans d’envergures pour dissoudre les obstacles au commerce et à la mobilité sur le continent noir.
L’assemblée a débuté, le 17 juillet avec un acte symbolique de panafricanisme avec le lancement du passeport de l’Union africaine (UA) visant à faciliter la libre circulation des personnes sur le continent.
Idriss Déby, le président de la République du Tchad et de l’UA et Paul Kagame, président de la République du Rwanda, ont reçu les premiers passeports émis l’UA. «Je me sens profondément et fièrement un fils de l’Afrique après avoir reçu ce passeport», a déclaré le président Idriss Deby lors de la cérémonie.
Les nouveaux passeports de l’Union africaine sont conçus pour permettre aux ressortissants des 54 États membres de l’Union de se déplacer sans visa dans ces pays membres. Les nouveaux passeports électroniques de l’UA ont d’abord été remis aux chefs d’État et aux fonctionnaires de haut niveau des pays membres. Le plan est de rendre les nouveaux passeports électroniques disponibles à tous les citoyens des pays membres d’ici 2018.
Actuellement, 13 pays d’Afrique bénéficient d’un accueil sans visa aux citoyens des autres pays africains. Mais ce nombre pourrait augmenter rapidement, puisque les nations de l’UA poursuivent ardemment leur objectif d’étendre cette politique au travers des 54 membres.
Le Ghana a démontré son engagement dans le mouvement bien avant le sommet avec l’octroi de visa à l’arrivée pour tous les ressortissants de l’Union africaine dès le 1er juillet. L’Ouganda a également déployé des services d’immigration en ligne avec le traitement des visas électroniques, une première étape essentielle dans la réalisation de la vision de l’UA. Dans les semaines qui ont suivi le sommet de l’UA, la Namibie et le Nigeria ont annoncé qu’ils travaillent actuellement sur des projets similaires pour les ressortissants africains.
Cependant, tous les dirigeants ne partagent pas cet optimisme en ce qui concerne le calendrier de l’UA. Certains dirigeants admettent que l’objectif 2018 est un peu trop ambitieux, car il y a encore des obstacles que doivent surmonter certains pays avant que le plan soit pleinement mis en œuvre.
Le premier et le plus évident obstacle est le fait que tous les pays membres n’ont pas actuellement l’infrastructure technologique en place pour déployer le système d’enregistrement électronique et de la biométrie. Cela peut prendre plusieurs années, et biens au-delà de 2018, pour que la technologie nécessaire soit mise en place dans ces pays.
Le second, plus imprévisible, obstacle sont les questions de sécurité , en grande partie liées au terrorisme et la criminalité organisée, qui touchent certains pays membres.
Certains États membres sont inquiets d’un assouplissement des frontières avec leurs voisins aux prises avec des groupes terroristes actifs. La crainte est que ces groupes pourraient plus facilement se propager si des mesures de sécurité moins rigoureuses accompagnent l’assouplissement des exigences en matière de visa.
Le but ultime d’une Afrique sans frontière est d’améliorer le niveau de vie et de prospérité pour tous les citoyens africains à travers l’accroissement du commerce sur le continent.
De façon réaliste, l’Afrique a encore un long chemin à parcourir. Par exemple, le commerce intra-africain se situe actuellement à environ 12 pour cent de son économie, comparativement à plus de 70 pour cent pour l’Europe. Mais avec la constante croissance des marchés africains, la plus importante croissance démographique au monde avec 2,5 % entre 1995 et 2014, suivi de l’Océanie avec 1,5 %, des Caraïbes et l’Amérique Centrale et du Sud avec 1,3 %, 1,2 % pour l’Asie, 1% pour l’Amérique du Nord et en dernière position, l’Europe avec un maigre 0,1 %, ces chiffres changeront inévitablement en faveur de l’Afrique. Les entreprises qui cherchent de nouvelles opportunités seraient donc sages d’avoir un oeil averti sur le continent noir.
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