Les Égyptiens sont allés voter en grands nombres dans cette première journée du vote qui fut majoritairement pacifique pour élire un nouveau parlement, porté par l’optimisme de construire un nouvel État post-Moubarak
Certains militants ont souffert de la semaine d’affrontements meurtriers qui a sévi au Caire et dans d’autres villes dans la course aux votes. L’histoire de violence électorale pourrait amener les gens à éviter les bureaux de vote, de crainte de se laisser prendre dans l’agitation populaire.
Beaucoup de gens, surtout les analphabètes, sont restés perplexes par la procédure complexe et la longue liste de candidats, mais ils se sont tout de même présentés lundi matin pour attendre pendant des heures dans les files d’attente qui s’étendent jusqu’à deux kilomètres (plus d’un mile) à certains endroits. Il est trop tôt pour estimer le taux de participation, mais la participation au vote populaire est plus forte que prévu. Les militaires ont signalé une forte participation et les heures de vote devront être adaptées en conséquence.
Selon Les Campbell le directeur pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord à l’Institut basé à Washington « Il est facile de prédire que ce sera la participation à cette élection sera plus élevée que n’importe quelle élection récente en Égypte. Nous constatons des signes clairs de l’excitation des électeurs. »
En comparaison, en 2005 lors de la première élection multipartite du pays, le taux de participation à Alexandrie, la seconde plus grande ville d’Égypte était de 17 %. On pouvait expliquer cette quasi-indifférence générale parce que pour le citoyen ordinaire, les résultats de l’exercice étaient connus d’avance. Lors des précédentes élections, la participation électorale était de moins de 10 pour cent. Le taux de participation au référendum de mai 2005, qui a permis l’élection présidentielle, a été officiellement rapporté à 54 %, mais les juges qui surveillent les élections ont déclaré qu’il était plus autour du 3 %.
Aujourd’hui, selon Reuters, les juges qui supervisent plusieurs bureaux de vote dans différents quartiers du Caire ont déclaré que le taux de participation des électeurs inscrits sur leurs listes était d’environ 30 % à 50 %. Les juges ont souligné ces estimations approximatives étaient que celles du premier jour. Une partie de cet engouement soudain pour la démocratie s’explique peut-être qu’une amende de 500 livres égyptienne (83,30 $) sera donnée à ceux qui n’iront pas voter. Mais la plupart des Égyptiens veulent enfin avoir le droit de voter pour leurs candidats.
L’élection qui doit se terminer à la mi-janvier 2012 est un réel test pour la crédibilité des généraux de l’armée égyptiens qui ont lutté pour faire face aux troubles sociaux et à la pression croissante populaire pour un rapide transfert du pouvoir vers un régime civil. Au début, l’armée a exprimé qu’elle ne permettrait pas aux étrangers de surveiller le vote, mais elle semble avoir reculé, permettant à des groupes tels que la fondation Carter, l’International Republican Institute, des groupes de l’Afrique du Sud, des groupes turcs, polonais et ainsi que des groupes danois.
L’Organisation égyptienne des droits de l’homme (Egyptian Organisation for Human Rights) affirme avoir reçu environ 300 plaintes au sujet de bureaux de vote qui ont ouverts en retard, par manque de bulletins de vote, des surveillants qui tombent malades ou encore des manquements aux lois des élections locales. Selon ce groupe de droit, le chef de police d’une banlieue du Caire a été suspendu en raison qu’une zone électorale n’a pas eue de bulletins de vote avant le début d’après-midi. Ailleurs, un juge a annulé des votes parce que des gens ont fait irruption dans un bureau de vote qu’il supervisait.
On s’attend à ce que les partis islamistes émergent de ce vote et s’installent au pouvoir. Des partis tels que Les Frères musulmans (FM), une organisation panislamiste fondée en 1928 en Égypte qui aujourd’hui sont représentés par 90 % de musulmans. Ce nouveau parti politique officiel a comme objectif une renaissance islamique, la lutte officiellement non violente contre l’influence occidentale. Le dictateur Hosni Moubarak faisait obstacle à la plupart des manoeuvres politiques de cette nébuleuse qui a comme mot d’ordre « Allah Est notre objectif. Le prophète Mahomet est notre chef. Le Coran est notre loi. Le djihad est notre voie. Mourir dans les voies d’Allah est notre plus grand espoir »
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