Des dizaines de milliers d’enfants, certains aussi jeunes que quatre ans, sont accusés de sorcellerie en Afrique, selon un nouveau rapport de l’UNICEF
Un rapport de L’UNICEF sur les enfants accusés de sorcellerie a été publié la semaine dernière se penche sur un certain nombre d’études de cas dans la région Afrique de l’Est et notamment sur les récents cas assassinat d’enfants albinos en Tanzanie.
Les médias, et plus récemment des sites internet de différentes régions de l’Afrique rapportent régulièrement des chiffres choquants sur le nombre d’actes de violence contre les enfants liés à la sorcellerie.
L’UNICEF reconnaît que les exécutions de présumées sorcières ont atteint des niveaux alarmants dans un certain nombre de pays africains, dont le Botswana, le Cameroun, le Ghana, la Namibie, le Nigéria et la Tanzanie.
Il n’y a pas eu d’étude approfondie pour suggérer l’ampleur des allégations de sorcellerie des enfants ou le nombre d’enfants qui ont été battus ou tués, mais on estime que les chiffres tournent autour des milliers ou dizaines de milliers dans le continent africain.
L’agent régional de l’UNICEF de la protection de l’enfance pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, Joaquim Theis a déclaré que plus de 20.000 enfants des rues ont été accusés de sorcellerie à Kinshasa, capital de la RD Congo seulement.
Le rapport indique que des milliers de personnes âgées, en particulier les femmes, ont été accusés de sorcellerie, puis battus et/ou tués en Tanzanie. Dans les régions ouest du Kenya, 15 femmes accusées de sorcellerie ont été brûlées récemment à mort par des villageois en colère.
Le rapport indique que l’existence d’une telle violence exige qu’un certain nombre de distinctions soient faites. Tout d’abord, qu’il existe une différence entre la croyance en la sorcellerie et des accusations de sorcellerie. Le fait de croire à la sorcellerie, que certaines personnes ont des pouvoirs extraordinaires, ne pose pas de problèmes en particulier.
Conformément à l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »
Le rapport note que les accusations de sorcellerie qui se terminent par une extrême violence exigent une tout autre approche. Non seulement de tels actes constituent de graves problèmes pour la société civile et les institutions étatiques en Afrique, mais aussi pour ceux qui défendent les droits de l’homme.
Le rapport indique que les victimes d’accusations de sorcellerie sont âgées de 4 à 14 ans. Contrairement à l’époque médiévale en Europe ou dans le 19e et debout du 20e siècle en Afrique, les études indiquent que les accusations de sorcellerie ciblent principalement les petits garçons.
Plusieurs articles d’actualités publiées récemment sur l’Internet montrent la discrimination et l’extrême violence contre les personnes atteintes d’albinisme (qui sont censés posséder des pouvoirs magiques prétendument contenus dans les parties de leur corps), en particulier au Burundi et en Tanzanie, mais aussi en Côte d’Ivoire, RDC, Kenya, Sénégal et Zimbabwe.
Au Cameroun, Jean Jacques Ndoudoumou, président de l’Association mondiale pour la Défense des Intérêts et la Solidarité des Albinos (Asmodisa), explique : «Les gens pensent que nous sommes des créatures magiques, que nous sommes revenues d’entre les morts comme une punition de Dieu pour quelque chose que nous fait dans notre vie antérieure.’
En contraste avec les enfants sorciers, les enfants albinos sont attaqués et tués dans le but de rendre les gens plus puissant, plus riche et prospère. Certaines parties du corps comme la peau, la langue, les mains, les oreilles, le crâne, le coeur et les organes génitaux sont soupçonnées d’avoir des pouvoirs magiques et sont utilisées pour fabriquer des potions et des charmes. Ces parties du corps sont parfois appelées ‘des pièces détachées’ et sont l’objet de commerce. Les Albinos sont particulièrement prisées sur le marché occulte, affirme le rapport.
De multiples études anthropologiques ont signalé ce commerce au Ghana, au Nigeria, en Afrique du Sud, en Tanzanie et en Zambie. La plupart des journalistes croient que ce phénomène est directement lié à la mondialisation, l’avènement du capitalisme et du marché, de la production, la consommation, ainsi que des politiques de développement.
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