Le « Printemps arabe » est un ensemble de contestations populaires, d’ampleur et d’intensité très variables, qui se produisent dans de nombreux pays du monde arabe à partir de décembre 2010. Ces évènements ont commencé le 17 décembre 2010 dans la ville de Sidi Bouzid par la révolution en Tunisie qui a conduit Zine el-Abidine Ben Ali à quitter le pouvoir.
Alors que la révolution égyptienne provoque le départ d’Hosni Moubarak et une transition démocratique, les autres n’ont pas les mêmes conséquences : en Libye, elle tourne à la guerre civile; à Bahreïn, la solidarité contre-révolutionnaire des monarchies du golfe Persique fait échec au mouvement de contestation, mais elle reprend à partir de juin 2011; au Yémen, le dictateur Saleh qui réprime la révolte louvoie entre exigences de l’opposition et le soutien international à une transition pacifique et démissionne le 27 février, et en Syrie, la répression exercée par le régime de Bachar el-Assad cause des milliers de morts.
Selon le rapport récemment déclassifié le Middle East Partnership Initiative: Overview datant d’octobre 2010, le Département d’État américain a élaboré une structure complexe de programmes visant à la création directement d’organisations de « société civile », en particulier des organisations non gouvernementales (ONG), afin de modifier la politique intérieure de pays ciblé en faveur des objectifs de la politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis.
Le document précise que la priorité spéciale, dès 2010, a été donnée au Yémen, l’Arabie saoudite, la Tunisie, l’Égypte et le Bahreïn, et que les quartiers généraux du projet ont été basés à Abu Dhabi et Tunis. Dans une année de sa création, la Libye et la Syrie ont été ajoutées à la liste des pays prioritaire d’intervention.
Le document de cinq pages précise que l’objectif est de promouvoir et de piloter des changements politiques dans les pays ciblés. « Le Middle East Partnership Initiative (MEPI) est un programme qui permet aux citoyens du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord de développer des sociétés pluralistes, participatives, et prospères. Le MEPI a évolué depuis 2002 en un outil régional flexible pour le soutien direct de la société civile qui soutient les activités de la diplomatie du gouvernement fédéral des États-Unis dans la région. MEPI engage tous les pays de la région à l’exception de l’Iran. Dans sept des dix-huit pays et territoires avec des missions de l’USAID régionales, les communications entre MEPI et l’USAID basé à Washington font en sorte que les efforts soient intégrés et complémentaires ».
Le MEPI est actif dans tous les pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord dont les États-Unis ont une présence diplomatique.
Le but est clairement annoncé « Construire des réseaux réformateurs pour apprendre et soutenir mutuellement, catalyser le changement progressif dans la région. » Les subventions locales « apportent un soutien direct à des groupes de citoyens autochtones, et représentent désormais plus de la moitié des projets de MEPI. » Dans l’aspect spécifique par pays du programme, les agents désignés par les ambassades américaines gèrent le financement par des liaisons directes vers les différentes ONG locales financées et d’autres groupes civils.
Le document précise que l’Initiative de partenariat au Moyen-Orient n’est pas coordonnée avec les gouvernements hôtes: «MEPI travaille principalement avec la société civile par les ONG basées aux États-Unis et dans la région. MEPI ne fournit pas de fonds à des gouvernements étrangers, et ne négocie pas les accords d’assistance bilatérale ».
Nazanin Ash, une Américaine qui participe directement au MEPI exprime fièrement sur un site web gouvernemental américain « Le MEPI a pris tout son sens pendant le printemps arabe. Nous avons été une source essentielle d’appui pour le gouvernement et les citoyens qui se voyaient offrir de nouveaux défis et opportunités pour le changement politique et économique. »
Le MEPI est actuellement dirigé par Paul Sutphin, qui était auparavant consul général des États-Unis à Erbil, en Irak et plus récemment, directeur de l’Office d’Israël et des affaires palestiniennes au Bureau du Département d’État américain des Affaires du Proche-Orient.
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