C’était en novembre 1982 quand de façon inattendue, le premier Président du pays Ahmadou Ahidjo âgé de 58 ans renonçait à la présidence. Maintenant 33 ans plus tard, à Douala, la plus importante ville du Cameroun, on chantait les trois décennies du régime de son successeur immédiat au pouvoir, le tenace Paul Biya.
Tandis que l’on célébrait la longévité du règne de Paul Biya, qui est une des plus longues au monde, l’opposition se cabrait devant ce spectacle qui donnait son aval à 33 ans d’autoritarisme effréné de la nation d’Afrique occidentale. Les partis d’opposition ont demandé à Biya de considérer de démissionner lorsde la fin de son mandat actuel qui se termine en 2018.
Mais tous ne partagent pas cet avis. Certains partisans de la première ligne de l’octogénaire, affirment qu’ils ont la responsabilité morale de célébrer les succès de leur chef, en particulier pour le Cameroun qui jouit d’une relative paix interne. Une paix acquise aujourd’hui attribuable en partie par sa guerre aux terroristes de Boko Haram. Le maire de Douala, Lengue Malapa, avance même l’idée d’un bilan largement positif.
Tous ces mots n’éludent certainement pas le pluralisme politique de façade exercé par le Président Biya. L’opposition est contrariée sinon muselée. Seulement en septembre dernier le gouvernement répressif camerounais jetait en prison des activistes qui démarraient une campagne du nom de « Tournons la page » qui se donnait comme mandat de promouvoir l’alternance politique dans les pays africains. L’objectif était « de mettre un terme à la confiscation du pouvoir et de promouvoir le respect des règles et principes démocratiques« . Une idée qui colle mal avec le pouvoir en place puisque celui-ci a modifié la Constitution du pays en 2008 afin de permettre à Paul Biya d’être éternellement la figure qui représentera les intérêts communs des Camerounais.
Au Cameroun, la liste de condamnés à mort freine les ardeurs politiques. Les arrestations de possibles successeurs tels que Marafa Hamidou Yaya condamné à 25 ans de prison ferme pour complicité intellectuelle, s’additionnent tandis que le chef, refroidi par tant d’années de règne, a perdu le concept même de ce qu’est une démocratie.
Aujourd’hui âgé de 82 ans et Président depuis ses 49 ans, Paul Biya a toujours cette solide poigne sur la vie des Camerounais. En réponse à la question s’il se représentait aux prochaines élections de 2018, Paul Barthelemy Biya répond: » Ce n’est pas qui veut, mais celui qui peut qui sera en mesure de mener le Cameroun.«
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