La Secrétaire d’État américaine Hillary Clinton encourage les dirigeants d’Afrique orientale avec une tournée de 11 jours pour tenter de renforcer la sécurité et la stabilité politique dans une région de plus en plus prisée pour ses ressources énergétiques.
Mme Clinton, dans le cadre de son périple, qui a débuté au Sénégal, le jeudi 2 aout, s’en va professer aux pays qui composent l’est de l’Afrique. Elle a déjà rencontré les dirigeants du Kenya, de l’Ouganda, de l’Afrique du Sud, du Nigéria, du Soudan du Sud et de la Somalie, pays essentiels à la stratégie de Washington pour lutter contre les militants islamistes et élargir les intérêts économiques américains.
Samedi 4 aout, son second arrêt se fait en Ouganda. Mme Clinton exhorte le président Yoweri Museveni de renforcer les droits démocratiques et humains, tout en reconnaissant le rôle du pays dans le renforcement de sa sécurité notamment en essayant de traquer Joseph Kony qui sévit en Ouganda et les pays voisins depuis 1986. En 2007, une compagnie pétrolière a découvert une énorme quantité de pétrole et de gaz naturel.
Suivant leur propre logique, l’année dernière les États-Unis ont déployé 100 soldats pour aider l’Ouganda et les armées voisines pour trouver le combattant du Lord’s Resistance Army (LRA) qui est aussi activement recherché et visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, délivré en 2005.
Poursuivant son parcours interessé, au Soudan du Sud, qui a célébré une année d’indépendance du Soudan le 9 juillet 2012, Hillary Clinton rencontrera le président Salva Kiir, dimanche 5 aout pour discuter des sujets tels que « la sécurité, la citoyenneté et évidemment, le pétrole », selon Mme Victoria Nuland, la porte-parole du Département d’État.
L’intensification des hostilités en avril pendant que les troupes du Sud-Soudan occupaient le champ pétrolifère de Heglig, qui est revendiquée par les deux états (Soudan du Sud et Soudan), entraînait les deux pays au bord de la guerre. Même si le Soudan du Sud s’est retiré après 10 jours, le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies a menacé d’imposer des sanctions si des différences des frais de transit du pétrole aux frontières et la sécurité ne se réglaient pas.
Le 4 aout 2012, elle s’assied avec le gouvernement temporaire de la Somalie à Nairobi, au Kenya. La Somalie possède des réserves inexploitées de nombreuses ressources naturelles, comprenant l’uranium, du minerai de fer, d’étain, de gypse, la bauxite, le cuivre, le sel et le gaz naturel.
En raison de sa proximité avec les États riches en pétrole du Golfe Persique comme l’Arabie saoudite et le Yémen, la nation est également censée contenir d’importantes réserves inexploitées de pétrole.
[blockquote author= » » pull= »pullright »]Les achats de pétrole se font en dollars US depuis 1971.[/blockquote] Les compagnies pétrolières américaines, australiennes et chinoises, en particulier, sont enthousiasmées par la perspective de trouver du pétrole et autres ressources naturelles dans le pays. On estime le potentiel du sous-sol de la province du Pount, aussi appelé Puntland, à environ 5 milliards à 10 milliards de barils.
Africa Oil Corp, malgré son nom, est une société Canadienne qui prospecte également au Kenya, en Éthiopie et au Mali, a confirmé avoir trouvé de pétrole d’excellente qualité au Pount.
Le gouvernement de transition de la Corne de l’Afrique soutenu par l’Occident et une force militaire menée par l’Union Africaine combattent le groupe d’insurgés islamistes, al-Shabaab, une franchise d’Al-Qaïda en Somalie. Le pays, sans gouvernement central efficace depuis 1991 deviens une base régionale pour les militants islamistes, pirates et des groupes criminels qui en ont font un territoire propice pour leurs opérations illicites.
Al-Shabaab, qui depuis 2007 tente d’imposer à la Somalie une loi islamique stricte, a perdu du terrain. L’Union Africaine et les troupes éthiopiennes ont intensifié une offensive sur plusieurs fronts contre eux pour ouvrir la voie à l’administration du président somalien, Sharif Sheikh Ahmed d’établir un gouvernement permanent.
Les États-Unis ont éliminé les militants d’al-Shabaab par de vigoureux raids, et ont offert 33 millions de dollars en primes pour la capture de ses dirigeants.
Le thème de la sécurité est un élément central de sa tournée. Les actions américaines portent un intérêt grandissant à la stabilité de la Somalie dans le but de réduire l’instabilité du pays.
Mme Clinton et M. Ahmed ont discuté d’une carte de route qui inclut une date limite pour élire un nouveau Parlement somalien ainsi qu’un Président d’ici le 20 août 2012. A savoir en Somalie, c’est Président qui négocie son pétrole aux multinationales.
Également du programme, cette même journée, une rencontre avec le président kenyan Mwai Kibaki, dans la capitale kényane, pour dialoguer et préparer des élections justes et pacifiques prévues pour mars 2013. Ce sera le premier scrutin depuis des allégations de fraude électorale en décembre 2007 qui a produit deux mois d’affrontements ethniques et politiques et tué environ 1100 personnes pour ainsi paralyser la plus importante économie d’Afrique de l’Est.
L’Afrique de l’Est devient une destination de plus en plus estimée pour les investisseurs et une source potentielle d’approvisionnement énergétique des États-Unis. L’Ouganda devrait commencer à pomper son brut pour la première fois cette année, tandis que le Kenya a découvert du pétrole pour la première fois en mars 2012.
Les pétrolières américaines et les compagnies de gazières augmentent significativement leurs actifs en Afrique orientale. Basée à Houston la Marathon Oil Corp a payé 35 millions de dollars à Africa Oil Corp pour des participations dans deux projets kenyans le mois dernier seulement, tandis qu’Anadarko Petroleum Corp un des plus importants pétroliers mondiaux, également basés à Houston, a fait la découverte de la plus décennie avec la plus grande poche de gaz au large du Mozambique. Elle et aussi des droits d’exploration au large des côtes du Kenya.
Dimanche 5, ce fut le tour du Malawi de Joyce Banda qui s’est vu débloquer un aide de plusieurs centaines de millions de dollars des É.-U. après avoir refusé Omar El-Béchir, le président soudanais sur son territoire.
Lundi 6, elle portait ses respects à Nelson Mandela en Afrique du Sud, la plus importante économie d’Afrique.
Aujourd’hui, 9 aout, la femme de Bill Clinton se trouvait au Nigeria, le 9e pays exportateur de pétrole avec une production quotidienne de 2,5 millions de barils de pétrole en 2010. Là aussi, il fut question de sécurité. Mme Clinton a affirmé au président Goodluck Jonathan et les plus hautes autorités de sécurité nigériane que Washington est prêt à aider à former des policiers et des unités antiterroristes dans la lutte contre les militants de Boko Haram qui se sont illustrés par une série de violences à l’encontre du gouvernement et des chrétiens dans les régions où ils ont implantés.
Demain ce sera le tour du Ghana où elle assistera aux funérailles du président John Atta Mills pour ensuite terminer son itinéraire africain au Bénin. L’ancienne République du Dahomey s’est vu, à la fin du mois de juillet 2012, se rapprocher de la Chine par des investissements plus importants de l’Empoire du milieu. Le 1er aout, Hillary Clinton envoyait ses meilleurs voeux pour le 52e anniversaire de l’indépendance du Bénin, vis-à-vis la France.
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