On a tous entendu parler du « haïku » qui est un poème très concis de trois vers libres dont le premier et le troisième comptent cinq pieds, le deuxième sept pieds. Le haïku a été inventé au dix-neuvième siècle par un poète japonais et est pratiqué avec succès un peu partout dans le monde.
Le « gogyohka » d’un poète japonais également s’inscrit dans la gamme de la poésie brève ou micro-poésie et se compose de cinq vers libres.
Le « moïku » pour sa part, d’origine haïtienne : réflexion, aphorisme, maxime, satire ou apophtegme sous forme de quatrain monorime se veut l’heureux mariage des sciences humaines et de la poésie. Il s’agit, lui aussi, d’un poème concis qui se compose de quatre vers libres dont les rimes sont identiques.
L’objectif du moïku est de porter le lecteur à méditer afin de tirer ses propres conclusions sur la forme et le fond. La meilleure éducation consiste à pousser les gens à penser par eux-mêmes, selon Noam Khomsky. Il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel disait Paul Éluard. Le simple est beau nous enseignent les sages!
Quatre éléments concourent à la composition d’un joli moïku: Le fond, c’est à dire, le sujet abordé. La forme, une phraséologie claire et simple et les quatre rimes qui sont identiques. La configuration du texte qui peut représenter un carré, un rectangle, un trapèze ou encore un triangle debout ou inversé. Un joli moïku sera donc agréable à l’oeil, au coeur et à l’esprit. Profondeur, harmonie et concision caractérisent un moïku qui peut se définir comme étant une parole mémorable sous la forme d’une capsule poético-philosophique.
Et si à la fin de chaque vers, en plus de la même consonance, c’est le même vocable qui fait la rime, alors c’est du moïku à son meilleur.
Sélectionné comme poème du mois de décembre 2017 par le parlement canadien, si la tendance se maintient au point de faire boule de neige, le moïku aura, autant que faire se peut, contribué à enrichir la poésie moderne.
Serge H. Moïse