Le prénom que lui ont donné ses parents est formé à partir de l’expression italienne « con dolcezza« , « avec douceur », utilisée dans les partitions de musique.
Le père de Condoleezza Rice était conseiller d’orientation pédagogique et pasteur dans l’église presbytérienne ; sa mère enseignait la musique et était une excellente pianiste.
Spécialiste de la Russie soviétique et polyglotte, elle parle, outre l’anglais, le français, le russe et l’espagnol. Elle est également une pianiste accomplie qui se produit en public depuis son plus jeune âge. À 15 ans, elle interprétait Mozart avec l’orchestre symphonique de Denver. Elle a aussi joué lors d’évènements diplomatiques dans différentes ambassades ainsi qu’en public avec le violoncelliste Yo-Yo Ma. Son compositeur préféré est Brahms, car sa musique serait « passionnée sans être sentimentale ».
Elle sera confrontée à la ségrégation raciale qui existait à l’époque dans cet État du Sud des États-Unis. Elle avait 8 ans quand sa camarade d’école, Denise McNair, agée de 11, fut tuée dans l’attentat à la bombe contre l’église baptiste de la 16e rue, une église afro-américaine proche de chez elle, à Birmingham en Alabama, attentat perpétré par des membres du Ku Klux Klan le 15 septembre 1963.
En 1967, sa famille déménage pour Denver, dans le Colorado. Elle va alors suivre sa scolarité à la St. Mary’s Academy, un lycée privée catholique pour jeunes filles. Après avoir étudié le piano à l’Aspen Music Festival and School, elle entre à l’université de Denver, à l’âge de 15 ans, où son père travaille comme assistant du doyen et assure un cours sur « l’expérience noire en Amérique ». Un de ses professeurs en affaires internationales était Josef Korbel, père de la future secrétaire d’État Madeleine Albright. En 1975 elle obtient un master en science politique de l’Université de Notre Dame.
Elle travaille d’abord au département d’État en 1977, sous l’administration Carter , comme stagiaire au Bureau des Affaires d’Éducation et de Culture. En 1981, à 26 ans, elle obtient un PhD en sciences politiques de la Graduate School of International Studies à Denver. Sa thèse, comme certaines de ses premières publications, portait sur la politique civile et militaire en Tchécoslovaquie. Rice est recrutée en 1981 par l’université Stanford en Californie comme professeure assistante en sciences politiques, puis elle devient professeure associée en 1987, poste qu’elle occupe jusqu’en 1993.
Rice était démocrate jusqu’en 1982 quand elle passe du côté du camp républicain après une aversion croissante pour la politique étrangère de l’ancien président Jimmy Carter. Elle cite également l’influence de son père, John Wesley, dans cette décision qui lui même était passé des Démocrates aux Républicains après s’être vu refuser l’inscription sur les registres de vote du Parti démocrate local. Lors de son intervention à la Convention républicaine de 2000, elle déclare : « Mon père rejoignit notre parti car les Démocrates de Jim Crow en Alabama refusèrent de l’enregistrer pour qu’il puisse voter, les Républicains le firent. ». Néanmoins, malgré son changement de parti, elle fut une des conseillères en politique étrangère du candidat démocrate à la présidence Gary Hart lors des présidentielles de 1984.
Lors d’une réunion en 1985 d’experts en contrôle de l’armement, son intervention est remarquée par Brent Scowcroft, qui a été le conseiller à la sécurité nationale sous la présidence de Gerald Ford. En 1986, alors qu’elle fait partie du Conseil des relations étrangères, un think tank américain, elle sert comme conseillère spéciale au directeur du Joint Chiefs of Staff, le comité des chefs d’État-major interarmes. Avec l’élection de George H. W. Bush, Scowcroft retourne à la Maison Blanche comme conseiller à la sécurité nationale en 1989, et demande à Condoleezza Rice de devenir sa spécialiste du bloc de l’Est au Conseil de sécurité nationale. Elle devient alors une de ses protégés.
De 1989 à mars 1991 (la période de la chute du mur de Berlin et de la désintégration de l’URSS), elle servit dans l’administration du président George H. W. Bush comme directrice puis directrice senior pour les affaires soviétiques et est-européennes au Conseil national de sécurité et comme conseillère spéciale aux Affaires de sécurité nationale. À ce poste, Rice aida à développer les politiques de Bush et du secrétaire d’État James Baker en faveur de la réunification allemande. Elle impressionna Bush, qui plus tard la présenta à Mikhail Gorbachev comme celle qui « m’a dit tout ce que je connais sur l’Union soviétique. »
En 1991, Rice retourna comme professeur à Stanford, tout en étant consultante pour divers clients, publics et privés sur l’ancien bloc soviétique. À fin 1991, le gouverneur de Californie Pete Wilson la nomma dans un comité bi-partisan qui avait été créé pour dessiner la nouvelle carte électorale de l’État. Condoleezza Rice fait aussi partie de plusieurs conseils d’administration, dont celui du pétrolier Chevron.
Chevron Corporation est la deuxième compagnie pétrolière des États-Unis derrière ExxonMobil, et la quatrième au niveau mondiale derrière BP et Shell. Basée à San Ramon en Californie, elle est présente dans plus de 180 pays et œuvre dans chaque aspect de l’industrie du pétrole et du gaz : exploration et production ; raffinage, vente et transport ; fabrication et ventes de produits chimiques ainsi que la production d’électricité.
En 1997, elle siège au Comité fédéral chargé de conseiller pour l’intégration et la formation des femmes au sein des Armées.
Durant la campagne présidentielle de George W. Bush en 2000, Rice prit une année de congé de l’université Stanford pour lui servir de conseiller en politique étrangère. Elle déclarera ainsi au cours d’un discours remarqué à la Convention républicaine que « les forces armées américaines ne sont pas une force de police mondiale, ils ne sont pas le 911 mondial. »
Elle fut conseillère à la Sécurité nationale entre 2001 et 2005 sous le premier mandat de George W. Bush puis nommé secrétaire d’État (l’équivalent de ministre des Affaires étrangères) en janvier 2005 pour le second mandat présidentiel. Elle y gagnera le surnom de Warrior princess (princesse de la guerre) du fait de son fort caractère accompagné de manières délicates. Elle fut la seconde femme à occuper ce poste (après Madeleine Albright sous l’administration Clinton) et la seconde afro-américaine (après son prédécesseur Colin Powell). Mais elle est la toute première femme noire à occuper ce prestigieux poste.
Dans une interview donnée le 10 janvier 2003 à Wolf Blitzer de CNN, Mme Rice a fait les manchettes en déclarant ce qui concerne les “armes de destructions massives” irakiennes: «Le problème ici est que nous seront toujours dans l’incertitude quant à la rapidité avec laquelle ils peuvent acquérir l’arme nucléaire. Mais nous ne voulons pas que la fumée de leurs fusils se transforme en champignon atomique.”
Après l’invasion de l’Irak par les États-Unis d’Amérique, il est devenu évident que l’Irak ne disposait pas de capacité nucléaire pour disposer d’armes de destruction massives. Les analystes ont dénoncés les propos de Mme Rice comme étant des canulars ,« tromperie »et« tactique de peur démagogique.” « Ou bien qu’elle a raté ou ignoré de nombreux avertissements des agences de renseignement, ou elle a présenté des allégations au public qu’elle savait être fausses », a écrit Dana Milbank et Mike Allen dans le Washington Post.
En avril 2005, s’appuyant sur les exemples de la Géorgie et de l’Ukraine, elle appela, à Vilnius, en Lituanie, au « changement » politique en Biélorussie – pays qui, selon ses dires, serait la « dernière vraie dictature au centre de l’Europe ». Elle rencontre des groupes biélorusses favorables à la démocratie et au renversement du gouvernement du Président Aliaksandr Loukachenko.
En juillet 2005, elle annonce la création du programme d’aide « fonds pour la diversification de l’économie africaine ».
En décembre 2005, dans le cadre de ses tournées dans les pays alliés, elle doit justifier auprès du Conseil de l’Europe et de l’opinion publique européenne l’existence de prisons secrètes de la CIA en Europe ainsi que l’utilisation d’aéroports européens pour des transferts de prisonniers (« combattants ennemis » selon la terminologie américaine)
Le 21 janvier 2009, la démocrate Hillary Clinton lui succède à la tête de la diplomatie américaine et en mars 2009, Rice est retourné enseigner les sciences politiques à l’université Stanford.
En avril 2009, le Sénat des États-Unis a révélé que Rice avait autorisé l’utilisation de méthodes de tortures « musclées ».
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