En échappement libre, trop de bruit avec vieux discours, la campagne électorale est à son quatrième jour. Rien n’est comme avant, le candidat Président perd du terrain, d’ailleurs comme les cinq autres candidats, aucune salle n’a été bondée lors de leur meeting et ils savent peut-être qu’ils joueront le rôle du lièvre. À l’exception d’Ali Benflis qui lui aussi n’ignore pas que les dés sont jetés et les jeux sont misés d’avance; entre 70 et 80 % pour le candidat sortant.
Les militants, sympathisants et baltagies du FLN, se sont montrés cette fois-ci moins chauds et motivants, comme dans le passé. Ceux du RND sont presque invisibles à part des rencontres dans les salons nocturnes. La presse, rares, sont les quotidiens qui couvrent l’événement, certains ignoraient complètement cette campagne.
Un DP m’a confié que les six candidats sont alimentés de milliards, ils n’ont qu’à payer les placards publicitaires. Les électeurs pour ne pas dire la population se sont rétrécie de suivre l’événement ou assister dans les réunions ne serais-ce que par curiosité. Il semblait bien que la plupart des électeurs ont atteint cette fois-ci leur maturité. Un vieux qui n’a jamais raté de scrutin depuis 1962, dira : « ma situation sociale ne c’est jamais amélioré depuis la venue de Chadli, je ne peux plus entendre les promesses mensongères et je voterais blanc cette fois » une vielle dame qui accompagné le vieux n’hésita pas de s’exprimer : « Avec Chadli on a perdu le beurre remplacé par la margarine, avec Boudiaf on a souffert de la décennie noire et avec Bouteflika on n’ a perdu nos usines et on n’arrive même pas à acheter un kilo de haricot sec ou de la sardine, âlache n’voti ? ».
En face de cette couche sociale réduite à la misère, les opportunistes qui ont bien profité des avantages offerts sur des plats d’argent par le système Bouteflika durant ces quinze dernières années, véhicules 4X4 où des portraits du candidat sortant son collé, il circule en convois provoquant un bruit de klaxon, ils tournent dans les artères de la ville, grillent les feux tricolores devant la vue de l’agent de l’ordre qui demeure immobile. On entend le son du nachid ‘’Jazairouna’’ sortir de l’une des véhicules, ces gens ne se rappellent des chansons nationales que durant les occasions des élections, comme s’ils voulaient nous dire qu’ils sont patriotes et nationalistes comme le reste du peuple.
Les jeunes disent ne pas être concernés par ces élections, certains universitaires en chômage souffrent d’un sort de mépris de la part des autorités supérieures de l’État, que soit dans le créneau civil ou militaire. Pourquoi? Tous simplement les correspondances et doléances adressées à la majorité des membres du gouvernement, ne reçoivent aucune suite. À l’exemple de certains ministères, à l’exception du ministère de l’Intérieur, dont le cabinet du ministre fait foi à toute correspondance citoyenne adressée au ministre. Cet état de fait unique de son genre dans le monde, puisque même la Présidence de la République Française répond aux courriers adressés par des citoyens Algériens d’ Algérie.
Il y a aussi un handicap de taille auprès des directions générales, civiles et militaires qui reçoivent des dossiers de candidature pour le recrutement dans un des corps constitués, et après l’enquête d’habilitation, l’avis favorable et les tests effectués concluants, indiquant tous, l’aptitude des candidats au poste postulé, une omerta s’organise. Un silence radio. Les candidats concernés ne reçoivent aucune suite, ni réponse quelques soit sa nature, positive ou négative, rien de tel, ce qui fait réagir la puce dans l’oreille des candidats, sentant qu’ils ont été battus par le virus du favoritisme : « Ils ont retenu que les pistonnés » me dira un candidat malheureux, qui après plusieurs demandes de recrutement et plusieurs tests même à la protection civile, sans que la chance ne soit de son côté, il a opté finalement pour la Harga : « Je n’ai aucun avenir en Algérie, je vais tenter ma chance ailleurs »
Dans d’autres cas que nous avons suivis, enquêté et confirmé, les doléances des travailleurs adressés aux ministres et chef du gouvernement, qui demeurent aussi sans suite, même Sellal ne répond pas me dira un universitaire.
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