Un plaidoyer pour une culture de la paix
L’Afrique, un continent qui bouge. Voilà ce qui ressort presque dans les discours des économistes qui estiment que le prochain pôle de croissance économique se trouve dans le continent. Un continent marqué aussi par la forte présence d’une jeunesse qui présente toutes les caractéristiques d’une composante sociale inerte et inactive dans les processus de conduite des activités de développement économique et social.
Si l’on se refaire aux estimations faites par les concepteurs de projets et programmes de développement à propos de l’existence des opportunités, on est loin de constater que cette jeunesse puisse assurer et maîtriser le moteur de la croissance qui porte le développement du continent. Pourtant, c’est cette même jeunesse qui affiche les mêmes caractéristiques de jeunes des pays dits en retard économique de surcroît ceux des zones antillaises et latino-américaines frappées par le problème d’emplois.
Avec les mutations sociales et les changements de paradigmes économiques dont les effets ont produit toutes les agitations politiques auxquelles se sont suivis la chute des régimes vieillots, les jeunes du pourtour de la méditerranée posent les normes d’un changement social intégrant les défis de bonne gouvernance, de citoyenneté et du respect du droit. De telles conditions ont interpellé les dirigeants des nations prospères et les organisations internationales à faire de la jeunesse un instrument adéquat par lequel doit passer l’élaboration des stratégies de développement. De l’Amérique au continent africain en passant par les Antilles, les jeunes hommes et les femmes, partageant les mêmes expériences et situations économiques, éprouvent ce même besoin qui consiste à prendre leur initiative pour leur propre épanouissement.
Pour accompagner cette ambition, le président américain Barack Obama met en place pour l’Afrique un programme de soutien à travers le Young African Leader Initiative (YALI) qui postule pour l’ouverture d’un autre cadre de relation partenariale centrée sur les jeunes. Des opportunités qui s’ouvrent aux jeunes pour stimuler l’esprit de leadership et d’initiative politique et économique au service de leur communauté. Pour accélérer ce processus, la stratégie consiste à mettre en place quatre centres YALI en Afrique pour assurer le réseautage entre jeunes leaders africains. A terme, les jeunes hommes et les femmes pourront être des acteurs clés et indispensables pour leurs communautés en s’appropriant l’esprit du self-made-man.
Saluant cette démarche novatrice qui met en avant les jeunes africains comme axe prioritaire, le programme YALI pourrait être plus large et plus inclusif pour tous de jeunes ayant le même idéal de changer les méthodes au profit du développement. Invoquant l’histoire, il se trouve que le continent africain n’est pas un vase clos même s’il faut considérer que les programmes envisagés obéissent aux dynamiques internes et spécifiques propres à chaque pays. Partant du fait que mondialisation rapproche les sociétés, on peut se permettre d’envisager un mécanisme plus englobant et plus participatif qui mettrait en relation la jeunesse africaine à celle des autres dans une nouvelle perspective afin d’impulser le développement à partir des énergies que partagent les jeunes de l’Atlantique. Ces derniers partagent les mêmes expériences et les mêmes ressources culturelles dont ils peuvent mobiliser pour élaborer des mécanismes de solidarité intercommunautaires qui participent, de façon intégrée, a réalisé les défis liés au développement participatif.
Sur cette base, l’axe principal demeure les ressources culturelles à revaloriser pour offrir les jeunes hommes et les femmes plus d’opportunités qui leur font des initiateurs de projets créatifs. Pourtant, la voie que dégage la Stratégie de Plan Opérationnelle Jeunesse 2014-2021 de l’UNESCO peut servir de piste à suivre pour ensuite étendre cette stratégie au profit des jeunes de la zone Atlantique à travers des actions interéchanges qui valorisent leur héritage culturel pour le développement et surtout pour la culture de la paix. Cette stratégie s’inspire du programme Réseaux de la jeunesse méditerranéenne (NET-MED Jeunesse) car la possibilité du réseautage des jeunes de l’Atlantique peut s’appuyer sur trois champs d’action à savoir la jeunesse et la revalorisation des cultures hybrides, le réseau des jeunes et l’innovation de l’économie culturelle et enfin la jeunesse et la créativité dans les actions et activités intégrées de développement économique plus étendu à l’échelle intercommunautaire.
L’UNESCO considère que l’innovation et la créativité doivent offrir aux jeunes un cadre plus expressif et participatif au processus d’élaboration et de conduite des politiques qui concernent leurs activités. Au-delà des efforts internes, le Plan stratégique de la Jeunesse que propose l’UNESCO peut être une déclinaison vers le réseautage des jeunes qui peuvent créer ensemble des activités créatives et innovantes pour leur communauté respective.
Il reste, à ce titre, la mobilisation des acteurs culturels de tirer profit de cette matière innovante qui peut dynamiser leurs capacités créatives. Cela doit à terme permettre les organisations internationales comme l’UNESCO voire même le Young African Leader Initiative de faciliter l’interconnexion des jeunes qui partagent les ressources culturelles dont ils peuvent se servir pour engendrer l’inclusion des stratégies au bénéfice de la culture de la paix.
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