Les Ivoiriens vivent dans un climat de ni paix ni guerre depuis l’annonce des résultats du second de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Cette situation a contraint certaines populations du District d’Abidjan à opter pour la fuite vers de nouvelles destinations notamment les villages ou encore les zones sous contrôle de l’ex-rébellion.
À l’instant des autres communes d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, Yopougon a vu ses ruelles et autres voies barricadées par des barrages érigés par des civils pour la plupart. Ainsi, il n’est pas rare de voir des jeunes gens des deux sexes procéder à des fouilles de tout genre pour dit-on “la défense des Institutions de la République “. Cependant, tous ces actes d’héroïsme ne suffisent plus pour dissiper la peur qui anime de plus en plus les populations abidjanaises. L’on se souvient des attaques du 13 mars dernier qui ont paralysé la cité de M. Jean Félicien Gbamnan, maire de Yopougon.
Selon certaines sources, ces attaques avaient pour but de porter atteinte à la vie du Gal Philippe Mangou, CEMA de l’armée régulière de Côte d’Ivoire. En effet, la résidence de celui-ci à la cité Fanny, sise au quartier Andokoi avait essuyé des tirs la veille. Cela a valu la montée des tensions entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo, faisant un bilan lourd. Plusieurs minicars et des bus de la Société de transport abidjanais (Sotra) ont été calcinés. Sans oublier la destruction de la mosquée de Yahoseï (un quartier défavorisé de Yopougon) et de nombreux actes de pillages.
Nous pouvons sans doute affirmer que ce nouveau vent de terreur qui s’est déporté à Yopougon dégrade de plus en plus l’espoir de chaque Ivoirien. Pour ce faire, les habitudes ont changé. Comme on peut souvent l’attendre ces jours-ci “Les Abidjanais se sont imposé à eux-mêmes un couvre-feu “. Puisqu’il est quasiment impossible d’apercevoir des rues bondées à partir de 22 heures depuis le déferlement de la vague de violence sur Abidjan.
Eu égard à ce qui prévaut, nous assistons à des appels à la résistance, lancés par les deux camps. D’une part, Charles Blé Goudé, le leader des jeunes patriotes qui demande à ceux-ci de se faire enrôler pour “l’assaut final “.C’était le 21 mars. Et d’autre part, le camp Ouattara par l’entremise de sa chaîne de télé TCI qui invite son “commando“ à la guérilla urbaine. Ce fait a pour conséquence de favoriser un déplacement massif des populations tant ivoiriennes qu’étrangères. Aujourd’hui, plusieurs boutiques tenues par les Mauritaniens et les commerces de ressortissants étrangers ont fermé, et les Ivoiriens en souffrent énormément. Pis, ils ne peuvent plus garantir leur quotidien, car ne possédant plus de ressources financières.
Alors, l’on s’interroge de savoir si le bout du tunnel comme annoncé par le gouvernement du président Gbagbo est pour maintenant? Ou encore quand est-ce que viendra Alassane Ouattara pour rétablir une certaine normalité ?
Nul ne saurait répondre. Cependant, une chose est sûre. C’est que le coût du transport a plus que doublé et Abidjan se vide petit à petit. Les déplacés par milliers s’entassent dans des lieux de culte (Paroisse St Ambroise d’Angré) et dans certains établissements (Collège Lemania), réquisitionnés pour servir de site d’accueil. Que dire des cours qui ont été interrompus depuis plus de deux mois quand on sait que l’école ivoirienne traverse une mauvaise passe.
En un mot, le chapelet des souffrances des Ivoiriennes s’allonge au fil des jours sans que la Communauté internationale daigne lever le petit doigt. En attendant, quelques signes “divins “ apparaissent çà et là pour dire que la solution tant attendue viendra peut-être du Ciel.
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