C’est toujours avec grande joie que la communauté noire se réunit, même à l’ombre de la culture ambiante, pour souligner le Mois de l’Histoire des Noirs. Après un lancement officiel du Mois organisé par la table Ronde du Mois de l’Histoire des Noirs, celle-ci prend forme dans le quartier Notre-Dame-de-Grace (NDG) avec une clientèle plus anonyme chez la fameuse Ligue des Noirs du Québec.
Certains voient dans la Ligue des Noirs du Québec une institution archaïque, une institution qui a du mal à se renouveler ou à refaire, avec fracas, les grands titres de l’actualité. Peut-être que la salle principale l’organisme, nichée au au 5201 Boul. Décarie, qui n’affiche pratiquement que des hommes noirs, léguant aux oubliettes l’apport important des femmes noires, y est pour quelque chose, mais à la vision de la salle pleine qui accueillait, le 21 février 2020, dans ce froid hivernal, à bras ouvert, une communauté afrodescendante sans paillette, cru, on conclue à la véracité de l’action entreprise il y déjà 50 ans par le président fondateur de la Ligue, M. Dan Philip.
Plusieurs présences confirmaient l’indéfectible attrait de la Ligue des Noirs du Québec. Le député David Birnbaum, la mairesse de l’arrondissement Sue Montgomery puis Mme Magda Popeanu qui porte tellement de chapeaux à la Ville qu’ils mériteraient surement plusieurs têtes… M. Michael Farkas, président de la table ronde du Mois de l’Histoire des Noir y était. Comme il aurait été captivant de le voir, lui et Dan Philip ensemble pour une rencontre trop rare de ces deux institutions phares dans la vie des Afro-Montréalais, mais ce dernier était malheureusement absent pour des raisons qui n’ont pas été communiquées par la Ligue.
Un peu avant 14 h en ce vendredi 21 février 2020, Mme Safiétou Kane, étudiante au BAC en sociologie à l’Université de Montréal à Québec (UQAM), annonça les couleurs de la journée qui prendra l’allure d’un colloque. Le panel affichait trois principaux intervenants: Gabriella Kinté fondatrice de la librairie Racines, Jean Claude Aimé Kumuyange accompagné de Safiétou Kane elle-même.
Dans cette réunion qui convoquait une centaine d’âmes, M. Gabriel Bazin, vice-président de la Ligue des Noirs du Québec a pris la parole pour sensibiliser sur les continuelles luttes des Noirs tandis que Zenadou Ouedrago renouait avec ses talents d’actrice pour exprimer le manque de représentativité du Noir dans le discours historique courbé chez l’Occidental. « Il ne faut pas seulement aborder l’esclavage, mais aussi parler de notre apport positif, parce qu’il n’y a pas que la douleur. » laissera tomber celle que l’on nomme affectueusement Zena.
Barbara Guillaume, une chanteuse haïtienne qui rappelle la grande Cesaria Evora, a fasciné la foule avec une chanson chantée a capella qui résonnait la résistance du peuple haïtien, donc par extension, des communautés noires qui ont tous eu a combattre contre l’exclusion, contre la discrimination, contre l’ostracisme et surtout pour une égalité des chances.
Les mots les plus éclairés de la journée furent entendus juste avant le cocktail qui succédait à un débat houleux entre panellistes et participants, reviennent à Safiétou Kane qui paraphrasait l’immortel Léopold Sédar Senghor, penseur de la négritude qui extériorisait sa vision de la Patrie. Il faut s’enraciner dans sa culture et s’ouvrir au monde. Comme quoi « Pour continuer à couler, un fleuve ne doit jamais être coupé de sa source.» Proverbe.
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