Au Québec, la Coalition Avenir de Québec (CAQ) a récemment adopté les lois 21 et 9. La loi 21 stipule que les fonctionnaires de l’État, tels que les enseignants, les juges, les policiers et les gardiens de prison, ne peuvent plus porter de symboles religieux. Parallèlement, le projet de loi 9 propose un test des valeurs québécoises pour ceux qui veulent s’établir dans la province canadienne. Bien qu’il y ait des partisans de ces législations, la question qui devrait être posée à tous les citoyens du Québec en général est : « Comment cela m’impacte-t-il? »
Pour les fonctionnaires directement affectés par ce décret adopté sous le bâillon, la réponse est évidente: le gouvernement restreint leur employabilité sur la base de leur croyance religieuse et détermine ce qu’une personne peut ou ne peut pas porter au boulot. Cependant, pour d’autres, les conséquences de la loi sur leur vie quotidienne ne sont pas aussi bien définies.
Mais alors, pourquoi devrions-nous nous être préoccupés si ces lois n’affectent pas nécessairement la population québécoise dans son entier. Elles ne devraient limiter qu’un groupe de personnes en particulier – ceux et celles qui portent des symboles religieux visibles, ostentatoires. Très rapidement ces lois qui tentent d’encadrer la pratique de la foi des Québécois, nous atteindrons tous. Donc, ceci a nécessairement de l’importance. Nous devrions nous demander:quelle est l’esprit de ces lois?
J’avancerais que ces lois sont tout bonnement racistes et introduisent davantage de racisme dans notre société. En 2018, Corolyn B. Helsel a publié le livre Preaching about Racism: A Guide for Faith Leaders qui aborde la façon dont les gens perçoivent le racisme. Elle défroque certains mythes raciaux et examine l’approche des gens devant la question de la race. L’un des mythes abordés est que l’on n’est pas raciste parce que le racisme est une intention. L’auteure soutient que certains pensent que si l’intention n’est pas raciste, alors en vertu du fait qu’on n’a pas l’intention de l’être, alors, on ne peut être taxé de raciste. Cet argument peut certainement être appliqué ic,i au Québec, car le CAQ croit défendre les valeurs de la majorité et du Québec. Cependant, bien que la CAQ agirait, dans sa lunette, dans l’intérêt supérieur de la province, cette loi est contestée et des citoyens subissent une discrimination accrue, amplifiée par le gouvernement de la CAQ. En tant que Québécois, tous, nous ne pouvons ignorer la résultante de ces lois. Sinon, de nos yeux fermés, nous collaborons au racisme systémique ambiant.
Notre inattention à la situation québécoise actuelle et périlleux et ouvre grande la porte à de nouvelles injustices. En tant que citoyens canadiens, si nous ignorons les répercussions néfastes de ces deux lois sur nos vies quotidiennes, nous permettons à celles-ci de nous miner. Non seulement ces lois nous frappent de manière injuste, mais notre incapacité à prendre la défense de l’autre est outrageant.
En tant que membre des sociétés québécoises et canadiennes, il est dans notre intérêt de porter une attention particulière à la manière dont ces deux lois continuent à privilégier injustement les personnes qui ne sont pas touchées par ces celles-ci. Il est dans notre intérêt de réagir. Ici, toutes formes d’action seraient salvatrices. Cela peut se produire sous forme de dialogues, de partage de statuts sur les médias sociaux, d’écriture d’opinion, d’établir un dialogue avec quelqu’un de son passé, d’écrire une lettre à son député, d’assister à une manifestation ou de simplement être conscient, mais surtout, être actif.
Nous n’avons plus le luxe de nous cacher derrière nos différences en prétextant ne pas être musulman, ne pas porter d’hijab ou ne pas faire partie de la communauté sikhe ou juive… « Ce n’est pas grave pour un médecin juif d’enlever sa Kippa lorsqu’il pratique médicaments. »« Pourquoi un officier sikh de la SQ devrait-il bénéficier d’une exemption lui permettant de porter son turban? » Ces réflexions creuses nous font contribuer à la montée du racisme dans notre société bien québécoise.
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