Dans une entrevue au centre-ville de Montréal, à proximité de son gymnase l’Encre Noir rencontre Irvin St-Louis qui propose un nouveau type d’entrainement, le Bartendaz qui fortifie corps et esprit. De descendance haïtienne « Dazl », comme le surnomme ses proches, est né dans la ville de Montréal et a suivi un parcours scolaire majoritairement en français et grandit dans les quartiers populaires de Notre-Dame-de-Grace et Cotes-des-Neiges.
C’est très tôt dans sa vie, vers la fin des années 80, qu’il est mis au contact avec la danse en voyant des copains exécuter des mouvements qui l’ont complètement sidéré. Une danse de rue, unie à la culture noire américaine que sont le breakdance et le hip-hop. Il nous confie que, jusqu’à ce jour, il n’a jamais cessé de danser. Déjà en 1988-89 il veut en faire une carrière en formant plusieurs groupes dédiés à sa passion, sa nouvelle flamme.
Dazl et son groupe triomphent dans plusieurs salles. Ils ouvrent les concerts de gens de renoms. Naughty By Nature, KRS-One qui est un pionnier du rap américain et le très influent duo des années 90: « Das EFX », pour en citer que quelques-uns.
[blockquote author= »Dazl » pull= »pullleft »]Garder une attitude positive. Avant même l’action, visualisez et ensuite manifestez-vous. Ne restez pas sur place, évitez l’immobilisme. Plantez la première graine de positivisme et faites-la germer dans quelques choses qui vous émerveillera et surtout respectez l’autre dans tout ce qu’il est.[/blockquote]
1992-93 le groupe Flow Rock nait. Une bande b-boy qui veut perpétuer la mouvance hip-hop originelle qui a éclos dans les années 70-80. Bien qu’il y soit aujourd’hui moins actif, Flow Rock existe toujours et performe encore. Plus le temps avance, plus l’action sort de l’ombre. Théâtres, Les Francofolies de Montréal, le Festival de jazz à Nancy en France font partie du parcours de Dazl.
2004, il délaisse la scène du breakdancing pour se consacrer à son nouveau penchant, la house dancing. Un phénomène social né dans la fin des années 70, début 80, inculqué par le Paradise Garage, un club aujourd’hui mythique, qui fut exclusif à certains adeptes. Cette fois-ci c’est dans la ville de New York que Dazl ses classes. Chaque mois il se présentait, dans la grosse pomme à des soirées de House Dance Conference. Un lieu rempli d’énergie, de vie où l’on pouvait voir les meilleurs danseurs de NYC s’exécuter devant une foule attentive. Ça fait déjà dix ans qu’Irvin se dévoue à la House Dance et il compte en apprendre encore plus afin de « masteriser » cet art symbolique et vigoureux pour continuellement se réinventer.
Il n’y a qu’un pas à franchir de la danse au conditionnement physique. Depuis quatre ans, il sensibilise des éléves à l’entraînement physique et à l’affirmation et le pouvoir personnel. Une différente avenue qui permet au travers d’effort physique de réveiller les consciences étourdies par les sociétés actuelles. Sa clientèle est variée et rallie toutes les couches de la société, tant homme que femme. Mais Dazl a un certain intérêt envers la jeunesse. Une jeunesse qui est constamment sollicitée par la publicité, qui est modelée à son insu par des forces intéressées, une jeunesse qui sera demain mûre et active.
Ces temps-ci, Dazl s’est donné comme mandat d’atteindre également sa propre communauté par des programmes parascolaires et de réinsertions sociales par le biais d’une autre de ses trouvailles : Le Regiment Physical Self Empowerment Movement Bartendaz. Un mouvement inspiré des États-Unis qui a récolté beaucoup de succès avec une clientèle marginalisée. Hassan Yasin, aka « G.I.A.N.T » (Growing Is A Noble Thing, français: Grandir est une noble chose) est l’instigateur du mouvement Bartendaz. Dazl compare le « GIANT » de Harlem à une mixture actuelle de nul autre que Mohammed Ali et Malcom X! Cette impulsion implantée dans les écoles new-yorkaises a permis à beaucoup d’étudiants de dévier du vice et de la délinquance pour remodeler leur corps et par la bande, leur mode vie. En raison de son évolution dans la culture hip-hop, Bartendaz est extraordinairement populaire auprès des jeunes en milieu urbain.
En plus de slogans très accrocheurs « Health is Wealth » « Mouvement is Medecine », Irvin définit le Regiment Bartentaz comme un outil pour éduquer l’individu sur sa propre personne et son environnement à l’aide de mouvements naturels par l’agilité, le souffle, la discipline, l’endurance, la force, la grâce, la flexibilité et l’esprit d’équipe. L’exercice est ici une métaphore à la vie.
L’impact montréalais de cette médecine se fait de plus en plus sentir par une plus grande visibilité médiatique et pave la voie à une entrée attendue sur tout le territoire canadien. Mais pour se concrétiser, l’organisation a besoin de plus de fonds et sûrement une reconnaissance des différents paliers de gouvernement.
Pour joindre ou simplement zyeuter les classes de Bartentaz, Dazl tient ses cours en plein cœur du centre-ville de Montréal et au centre d’entraînement Le Labb dans l’est de la ville, plus exactement dans le quartier St-Michel qui a une forte densité de gens issus de diverses immigrations et principalement de la communauté haïtienne.
Pour suivre Regiment Bartendaz
[columns][two-columns]Le Labb
8650, 8e avenue
Montréal, Québec
Mercredi, 6:00 pm
Jeudi, 8:00 pm
Vendredi,6:00 pm
Samedi, 10:15 am
Mardi, 7:00 pm[/two-columns][two-columns] Club sportif MAA
2070 peel
Montréal, Québec
Mardi, 17:30 à 18:30
Vendredi, 17:30 à 18:30 [/two-columns][/columns]
A lire aussi
A découvrir ... Portrait
Michael P. Farkas: le dandy de la Table ronde du mois de l’Histoire des Noirs
Michael P. Farkas, est une personnalité incontournable de l’environnement culturel et communautaire montréalais
Cheikh Anta Diop: un Honneur à l’Histoire Africaine
L'égyptologie « afrocentrée » est un domaine de recherche initié par Cheikh Anta Diop, où l'on étudie la civilisation de …
Un moment dans l’espace de Guy Mushagalusa Chigoho
Guy Mushagalusa est un passionné. Passionné de culture, passionné d'arts, passionné des gens, Guy Mushagalusa est le fondateur en 2014 …