Dans une église où les murs ont contenu les espoirs de nombreux activistes antiapartheid, s’est tenu le dimanche 8 avril 2018, un hommage à Winnie Mandela, celle qui fut la seconde épouse, mais combien la plus marquante du père de la Nation arc-en-ciel, Nelson Mandela.
C’est à l’intérieur de la banlieue noire de Soweto, à Johannesburg, dans l’église catholique Regina Mundi, lieu mythique où avait lieu des réunions secrètes d’activistes antiapartheid pendant la domination de la minorité sud-africaine blanche, que Mama Winnie, une des dernières figures de la lutte pour la liberté des noirs Sud-Africains fut commémorée en ce 8 avril 2018.
Winnie Mandela, controversée pour ses prises de position qualifiées de radicales, la combattante des premiers jours de l’ANC (African National Congress) alors classé comme une organisation terroriste de 1986 à 2008 par les États-Unis, aujourd’hui un parti politique confortablement au pourvoir en Afrique du Sud, est morte à l’âge de 81 ans, le 2 avril 2018.
La famille a déclaré dans un communiqué qu’elle est décédée à l’hôpital Netcare Milpark de Johannesburg, après une longue maladie.
L’ex-première dame d’Afrique du Sud qui tient le rôle de mère de la Nation, amoché par le poids de l’apartheid dans son pays, dans son corps, torturée, s’est laissé au fil des années glisser vers un discours plus radical qui miroitait et même surclassait le discours revendicateur de Robert Mugabe, Président déchu du Zimbabwe voisin.
Avec son discours moins conciliant envers la minorité blanche que son mari, Nelson Mandela désirait, choisit même de laisser tomber les armes pour embrasser une fraternisation assumée dans une nation fracturée par violences raciales porter à son paroxysme. Le couple présidentiel ne pouvait survivre à cette distance morale.
Après avoir siégé au premier gouvernement postapartheid en 1994, divorcée après 38 années de mariage, Winnie Madikizela-Mandela alors, incarne l’antagoniste de Nelson Mandela. Elle accuse Nelson Mandela, d’avoir pactisé avec les Blancs pour avoir accepté de partager son Prix Nobel de la Paix avec le Président sud-africain blanc de l’époque Frederik Willem de Klerk.
Elle aurait même été jusqu’à uriner sur sa statue située au beau milieu du quartier blanc de Sandton, le plus riche de Johannesburg et non à Soweto comme elle le reproche à Madiba. Seule Winnie aurait pu s’en sortir avec un geste aussi disgracieux envers Nelson Mandela, fondateur et dirigeant la branche militaire de l’ANC en 1961, premier Président noir de l’Afrique du Sud en 1994 après presque trente d’années d’emprisonnement, loin des siens, loin de sa femme.
Alors, l’histoire raconte que Winnie, volage, avait délaissé son mari, mais non ses convictions. Winnie Mandela affirme que son mariage avec Madiba, décédé en 2013, s’est effondré non pas à cause de son infidélité, mais parce qu’elle avait perdu le respect pour son mari quand ses négociations pacifiques avec le gouvernement de l’apartheid signifiaient faire des concessions que Winnie n’aurait jamais faites elle-même.
Jusqu’à sa mort, elle choisit de vivre à Soweto, ou en juin 1976 elle vit des policiers qui y tuèrent de leurs fusils une centaine d’enfants. Jusqu’à sa mort, celle qui fut rendue coupable de fraudes, refusait la vie dans une grande villa près des Blancs, ou plusieurs de ses camarades ont choisir de s’établir.
Les drapeaux sud-africains resteront en berne alors que le pays observe le deuil national. Winnie Madikizela-Mandela recevra des funérailles d’État le 14 avril 2018.
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