Jean Gregoire Sagbo est devenu le premier Afro-russe élu à un poste politique, aux élections du mois dernier en Russie. La Russie a une histoire de violence raciale extrême, ce qui rend cette élection très significative.
Vyacheslav Arakelov, le maire de Novozavidovo, affirme que la peau de Jean Gregoire Sagbo est noire, mais est russe à l’intérieur et qu’il se soucie profondément de sa ville. M. Sagbo sera l’un des dix conseillers municipaux de la ville.
Le politicien de 48 ans est né en Afrique de l’Ouest, au Bénin, plus précisément. Il est arrivé en Russie soviétique en 1982 pour étudier l’économie. Après avoir épousé une femme russe, ils ont déménagé dans sa ville natale sept ans plus tard.
Novozavidovo est situé à 100 kilomètres au nord de Moscou. Cette ville était autrefois un quartier animé, près de Zavidovo, un endroit fréquemment utilisé par les dirigeants soviétiques pour lieu de résidence. Mais depuis la chute de l’empire communisme, elle est tombée dans le désarroi, aux prises avec un taux de chômage élevé, la corruption, l’alcoolisme, et la pollution.
M.Sagbo, qui travaille dans l’immobilier, n’a jamais prévu entrer en politique, considérant ce métier obscur et dangereux.
Alors, pourquoi un père de deux enfants accepterait-il ce stress et un salaire minable?
Jean Gregoire Sagbo a dit dans une interview donner dans un bâtiment municipal délabrée de la ville de Novozavidovo que cette ville est en train de mourir. « Cette ville est ma maison. On ne peut vivre ainsi »
M. Sagbo, qui réside depuis 21 ans en Russie, a inauguré une journée annuelle de collecte des ordures il y a dix ans de cela. Il a également remanié son entrée d’appartement, afin d’y planter des fleurs. Il n’a pas hésité à dépenser son propre argent pour améliorer l’état sa rue.
Alors, qu’elles sont ses plans en tant qu’élu?
Sagbo a fait de nombreuses promesses pour la ville appauvrie, en disant qu’il veut lutter contre la toxicomanie, mettre le chauffage dans les maisons, et mettre fin à la pollution.
Un bon point de départ serait l’édifice municipal, où la salle de bain est carrément une pièce avec un trou dans le plancher.
Sagbo n’est pas le premier noir à essayer de la politique. Un autre ouest-africain Joaquin Crima, celui-ci originaire de la Guinée-Bissau, a mené une campagne porte-à-porte pour être à la tête d’un district situé sud de la Russie l’année dernière. Bien qu’il était très aimé, très peu de gens ont voté pour lui. Il subit une défaite cuisante.
Joaquin Crima a été surnommé par les médias « L’Obama de Russie.» Maintenant, ils ont octroyé le titre à Jean Gregoire Sagbo, à son grand déplaisir.
M. Sagbo répond à cette étiquette en affirmant « Mon nom n’est pas Obama. C’est du sensationnalisme. Il est noir et je suis noir, mais nous sommes dans une situation totalement différente. »
Sagbo affirme qu’il ne ressent pas de racisme dans la ville Novozavidovo.
A lire aussi
A découvrir ... Politique
Qui a assassiné le Président haïtien Jovenel Moïse?
Dans cette nuit du 6 au 7 juillet 2021, un groupe d'hommes comportant au moins 21 mercenaires colombiens et quelques américano-haïtiens …
Idriss Déby, le Président tchadien meurt au combat
Les forces armées tchadiennes ont stoppé le pays en annonçant qu’Idriss Déby, 68 ans, était décédé des suites de blessures …
Benoit Charrette, le nouveau Ministre responsable de la Lutte contre le racisme du Québec, affiche ses couleurs
Le gouvernement québécois joue à un jeu dangereux. François Legault y installe, tout doucement, comme on dit, une atmosphère propice …